Un match irrespirable, deux gestes brillants de Messi et Fernandez : ce qu’il faut retenir d’un Argentine-Mexique (2-0) d'un ennui profond
L’Argentine s’en est remise à son capitaine et leader pour sortir du piège mexicain.
Publié le 26-11-2022 à 22h12
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Fermé à triple tour
La première mi-temps de ce match irrespirable a été ce qu’on appelle une purge. Quatre médiocres frappes, dont une seule cadrée, sur phase arrêtée (un coup franc de Vega). Davantage de cartes jaunes (deux) que de tirs captés par les gardiens et un jeu haché, sans rythme. Incapable de mettre de la vitesse, l’Argentine n’a pas su percer le bloc mexicain et la rencontre a oscillé entre match de boxe (16 fautes) et rencontre de handball, où une équipe fait circuler le cuir autour du rectangle adverse sans trouver de verticalité.
L'Argentine n'a eu besoin que de deux tirs cadrés pour inscrire deux buts.
La deuxième période a été un brin plus joueuse, éclairée par deux coups de pattes d’exception de Lionel Messi (64e) et Enzo Fernandez (87e). Les deux seules frappes cadrées de l’équipe de Scaloni sur cette rencontre.
Messi n’a eu besoin que d’une seconde de liberté
On attendait un réveil du capitaine et meilleur joueur argentin, qui avait plongé au fil du match contre l’Arabie saoudite. Il a tardé à venir. Serré de près, à l’image de ce tacle par-derrière qui a valu une jaune à Gutierrez lors de sa première véritable accélération vers l’avant (50e), Messi n’arrivait pas à s’exprimer, affichant même un certain déchet technique, comme sur ce coup franc envoyé bien au-dessus (52e).

Et puis les Mexicains l’ont oublié une seconde ; son compère Angel Di Maria a réussi à le trouver à l’entrée de la surface et le capitaine a rappelé d’une frappe parfaite pourquoi il est un joueur hors-norme. Au lendemain des deux ans du décès de Diego Maradona, qui d’autre que Messi pour sauver l’Albiceleste ? Il a d'ailleurs communié avec ses supporters après cette réalisation.
C’est lui qui glisse le ballon à Enzo Fernandez, auteur d’un enchaînement passement de jambes – frappe enroulée parfait, sur le 2-0. L'Argentine a inscrit trois buts en deux matchs ; le septuple vainqueur du Ballon d’Or a un pied dans les trois.
L’Argentine longtemps décevante
On a perdu le vainqueur de la Copa America, qui débarquait à ce Mondial fort d’une série de 36 matchs sans défaite. Lionel Scaloni, qui avait annoncé qu’il ne changerait pas d’approche à cause de la défaite contre l’Arabie saoudite, a tout de même modifié pas mal de choses dans son équipe : cinq des onze titulaires ne l’étaient pas contre l’Arabie saoudite. Exit Romero, Tagliafico et Molina en défense, pour Lisandro Martinez, Acuna et Montiel. Au milieu, pas de Paredes ni de Papu Gomez, mais plutôt Enzo Fernandez et Alexis MacAllister. Le trio Di Maria, Messi, Lautaro Martinez était, lui, bien maintenu.

Ces changements n’ont pas fondamentalement modifié le profil d’une équipe qui avait déjà déçu contre l’Arabie saoudite au premier match. Sans étincelle, le jeu de l’Albiceleste était facilement arrêtable pour un Mexique qui a défendu en maintenant juste ce qu’il fallait de pressing sur le porteur de balle pour éviter de subir la passe qui casse les lignes. Jusqu’à ce que Messi ne trouve un trou de souris.
Le Mexique sans “neuf”

Face au supposé favori du groupe, qu’il connaît mieux que quiconque, le sélectionneur argentin du Mexique “Tata” Martino avait concocté un plan imperméable : pas de véritable attaquant de pointe puisque ni Henry Martin ni Raul Jimenez n’étaient au coup d’envoi. À charge du duo Vega-Lozano d’animer le front offensif du “Tri”, ce qu’il n’a que difficilement réussi à faire puisque son Mexique n’a su déclencher qu’une frappe cadrée.
Déjà trop peu efficace malgré une domination contre la Pologne, ce Mexique a encore manqué d’allant, voire d’ambition offensive. Et en est à zéro but en deux rencontres dans ce Mondial.
L’Albiceleste reste dos au mur
Ce succès par deux buts, conjugué à la victoire de la Pologne plus tôt dans la journée, permet à l’Albiceleste de passer deuxième du groupe. Mais elle devra toutefois battre la Pologne, mercredi 30, pour passer en huitièmes de finale sans devoir compter sur le résultat de Mexique-Arabie saoudite. Un nul pourrait suffire, à condition que Mexicains et Saoudiens se neutralisent eux aussi.
Le Mexique peut encore espérer se qualifier pour les huitièmes.
Le Mexique, lui, glisse à la dernière place du groupe, mais un succès par deux buts d’écart contre l’Arabie saoudite lui assurerait une qualification avec quatre points, quoi qu’il arrive dans l’autre match du groupe.
Pour rappel, ce groupe C croise avec celui de la France. Se dirige-t-on vers un France-Argentine dès les huitièmes comme en 2018 ?
Argentine : E. Martinez ; Montiel, Otamendi, Li. Martinez, Acuna ; de Paul, Rodriguez, MacAllister, Di Maria ; Messi, La. Martinez (63e Alvarez).
Mexique : Ochoa ; Alvarez, Montes, Araujo, Moreno, Gallardo ; Guardado (42e Gutierez), Herrera, Chavez ; Lozano, Vega.
Arbitre : Daniele Orsato (Ita).
Avertissements : Araujo, Montiel.
Les buts : 1-0 Messi (64e, assist : Di Maria).