Le trio défensif de l'Union Saint-Gilloise parti pour durer ?
Après des changements durant la saison, le trois arrière semble difficilement modifiable.
Publié le 03-05-2022 à 07h03
Burgess – Machida – Bager: le trois arrière de l’Union qui a réussi à garder le zéro contre l’Antwerp était le même qui avait débuté la rencontre face à Anderlecht, une semaine plus tôt. Avec deux victimes collatérales des choix de Felice Mazzù: Van der Heyden et Kandouss.
Si le T1 unioniste a choisi la continuité pour le deuxième match des Champions play-off, cela n’a pas toujours été le cas. Depuis le début de la saison, Mazzù a changé à quatorze reprises au moins un homme de son trois arrière. En raison d’un choix tactique, à cause d’une blessure ou d’une suspension ou encore en se basant sur la forme des joueurs.
Cela avait été le cas avec Van der Heyden en début de saison ou avec Kandouss après le déplacement à Ostende (1-7). Ou plus récemment pour l’entame des play-off. "J’ai décidé d’aligner ceux qui étaient le plus en forme à l’approche des Champions play-off", avait lancé Felice Mazzù après la victoire dans le derby.
Felice joue la carte du mérite
Pour Alex Teklak, notre consultant football, l’entraîneur de l’Union est resté fidèle à sa philosophie en faisant confiance au trio Burgess-Machida-Bager. "Felice joue beaucoup la carte du mérite, explique Teklak. Si un joueur mérite de jouer, il joue. Avec les Champions play-off, c’est une nouvelle compétition qui a commencé. Dans ce moment charnière et de transition dans une saison, certains ont été meilleurs que d’autres à l’entraînement durant la trêve et ont donc été titularisés. Dans le même temps, si sa défense lui donne satisfaction, il ne changera pas du tout au tout du jour au lendemain."
Une manière de faire qui pourrait être risquée quand on sait que la continuité est un gage de sûreté en football, surtout dans le secteur défensif. Mais à l’Union, les choix de Mazzù ont payé. "La solidité défensive de l’Union parle pour Felice, continue Alex Teklak. Les changements réalisés en cours de saison n’ont pas du tout eu d’impact négatif sur les résultats. Et cela a même été positif car tout le monde s’est senti concerné. La chance de Mazzù est qu’il a une abondance de biens en défense centrale. En donnant du temps de jeu à tout le monde en fonction des moments, il a gardé tout le monde à bord."
Gestion et frustration
C’est l’une des grandes forces de l’équipe depuis le début de la saison: du titulaire indiscutable à celui qui n’est pas sélectionné, tous les joueurs sont pris dans l’effervescence de la saison historique réalisée par le club.
Avec bien sûr plus de frustration pour certains que pour d’autres. "C’est parfois décevant pour des joueurs de prendre place sur le banc après plusieurs matchs comme titulaire mais ils savent que cela peut aussi tourner dans leur sens ensuite. La gestion humaine est alors très importante et je n’imagine pas un instant Van der Heyden ou Kandouss commencer à râler en raison de leur manque de temps de jeu. Ils doivent ronger leur frein, sont certainement déçus mais ne seront pas nocifs pour le groupe. La grande force de l’Union est de faire passer l’équipe avant les individualités."
Vu le niveau de jeu affiché défensivement, autant Van der Heyden que Kandouss peuvent se poser une question: seront-ils encore titulaires d’ici la fin des play-off? Tout porte à croire que Felice Mazzù alignera le même trois arrière dimanche contre Bruges.
"Il ne va pas bouger son trois arrière au prochain match car l’équilibre est trop précaire, analyse notre consultant foot. Le début des play-off montre que c’est le meilleur trois arrière possible actuellement. C’est important pour un entraîneur de ne pas avoir la boule au ventre quand un de ses défenseurs a la balle au pied. Les trois titulaires actuels sont très sécurisants et il n’y aura jamais de mauvaises surprises avec eux. Mazzù sait à quoi s’attendre avec eux et sait qu’il y aura une concentration de leur part durant les 90 minutes."
Ce qui n’a pas nécessairement toujours été le cas de Van der Heyden et Kandouss cette saison, le premier étant toujours à la limite dans son tackling et le second ayant déjà fait l’une ou l’autre floche.
"Bager est plus rigoureux que Kandouss qui peut faire une petite erreur de temps en temps. Il a aussi plus de vitesse et de mobilité chez Bager même si Kandouss a des qualités athlétiques impressionnantes. De l’autre côté, Van der Heyden est un peu victime de sa polyvalence, lui qui est presque un latéral reconverti en troisième défenseur central. Autant Van der Heyden et Kandouss sont plus imprévisibles que les autres mais ce caractère inattendu doit être laissé aux milieux créatifs ou aux attaquants. Même si certains coaches, comme Alfred Schreuder avec le Brugeois Nsoki, voient cela comme une qualité dans le jeu de leur défenseur."
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