On était à Pays-Bas - Danemark: "Personne n'oubliera cette soirée du retour d'Eriksen"

Monté au jeu à la pause ("Plus tôt que prévu mais on avait besoin de lui", avoue le coach Kasper Hjulmand), le n° 10 n'a eu besoin que de deux minutes et autant de touches de balle pour inscrire un but. Avec la manière : une reprise en un temps en plein dans la lucarne de Mark Flekken.

"Je me sens vraiment footballeur, poursuit-il. Je suis heureux d'avoir rejoué et connu un tel retour. Me retrouver sur le terrain m'a fait plaisir. J'avais une grosse envie." Il a répété être "le même joueur qu'avant". La preuve: il considère qu'il aurait dû mettre un deuxième but sur sa frappe enroulée ayant terminé sa trajectoire sur le cadre adverse (74e).

Le stade à ses pieds

Son calme contrastait avec la teneur de la soirée. Les dizaines de milliers de personnes présentes à la Johan Cruijf ArenA ont eu la chair de poule lorsqu’il est monté au jeu et a marqué.

Assister à ce genre de moments ne peut que marquer les esprits des passionnés. Comme vivre une grande victoire de son équipe nationale. Mais en plus fort. Plus intense. À peine monté au jeu, Eriksen a été acclamé par les supporters auxquels il a répondu par un applaudissement. Louis Van Gaal a également tapé dans les mains. "Christian est un bon joueur et une belle personne, dit le coach batave. Il méritait d'être accueilli de la sorte." Memphis a, lui, tenu a lui faire un high five avant sa première touche de balle.

Le stade l'a encore une fois copieusement applaudi après le match. "C'était la soirée parfaite pour le public, résume Van Gaal. Nous gagnons le match et Eriksen marque."

Kasper Hjulmand, le sélectionneur danois dit avoir "vécu un grand moment. Je dois applaudir les fans néerlandais pour leur accueil. J'ai été très touché durant quelques secondes avant de me replonger dans mon match. Je me souviendrai toujours de ce moment. Personne ne l'oubliera."

Seul un supporter n'a pas compris l'importance symbolique de la rencontre et a balancé une pièce de monnaie vers Eriksen lors de son interview d'après-match. Une situation prise avec humour par le Danois : "Peut-être voulait-il acheter mon maillot…"

Trop de respect des Néerlandais

On a senti un changement dans le chef des Oranje après la montée au jeu d'Eriksen. "C'est bizarre à dire. Le plus beau moment du match n'est pas la victoire mais le moment du retour de Christian, avoue Mathijs de Ligt, défenseur batave. J'en ai eu des frissons."

L'actuel joueur de la Juventus a vu Eriksen gagner des titres pour l'Ajax alors qu'il était encore un gamin de De Toekomst, le centre de formation des Lanciers. "J'ai un respect immense à son égard, explique celui qui a mené l'Ajax en demi-finale de Ligue des champions. Honnêtement, j'avais du mal à aller à fond au duel avec lui. Je n'osais pas le tacler. C'est psychologique, j'ai un énorme respect pour lui. Le fait qu'il marque chez lui à Amsterdam pour son retour est génial. Pas pour nous (rires), mais je suis content de le voir à son meilleur niveau. C'est comme s'il n'était jamais parti."

Le patron de l’équipe

Le numéro 10 a fait mal aux Néerlandais. "Il a amené de la profondeur et on a dû s'adapter à lui", résume de Ligt. Et Teun Koopmeiners d'ajouter : "Il nous a rendu la vie difficile. Son jeu entre les lignes est impressionnant."

Impuissants en première période, les Danois ont affiché un tout autre visage après la pause. "Le Danemark a mieux joué avec Eriksen, analyse Van Gaal. Nous n'étions plus en supériorité dans l'entrejeu et nous avons eu du mal à savoir qui devait le marquer. Les Danois ont pu se remettre dans le match."

Hjulmand était persuadé qu'il pouvait relancer le match. Il a répété plusieurs fois que son équipe était toujours meilleure avec Eriksen. Le sélectionneur danois ne tentait même pas de cacher son admiration pour son joueur clé. "Le voir sur un terrain est toujours un plaisir. Sa façon de jouer est spéciale. Il fait partie de la classe des grands joueurs. Il sera meilleur qu'avant. Il n'a pas le moindre problème et a atteint l'âge de la maturité. Quand il est monté au jeu, je lui ai donné mes consignes et je l'ai ensuite regardé dans le blanc des yeux en lui disant : 'profite'. Le plaisir qu'il prend sur le terrain le rendra meilleur au fil des années."

Mardi soir, il retrouvera le terrain du Parken de Copenhague sur lequel la vie l’a quitté durant cinq minutes il y a neuf mois. L’émotion sera encore plus forte.