Avant le derby Pays Vert - Tournai: Dekampener-Destrain: la hargne athoise face à l’ambition tournaisienne
Les gars du Pays Vert ne lâcheront pas l’os qu’ils auront dans la gueule au coup d’envoi. Les qualités de Tournai primeront-elles?
Publié le 25-03-2022 à 06h00
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Douze ans à Tournai, dont une saison en D3 avec Grégory Voiturier, pour Tom Dekampener; six ans et demi pour Malory Destrain et un paquet d’années en nationale avec Thierry Pister, Carl Deviaene et Carmelo Cannetti, mais aussi Grégory Voiturier et désormais Jérémy Descarpentries, tout ça à vingt et un ans. Quatre petits mois séparent nos interlocuteurs. L’expérience parle en faveur du Tournaisien plus jeune mais la combativité de Tom, devenu athois depuis l’été dernier, pourrait valoir son pesant d’or. Seule énigme avant le Pays Vert-Tournai de ce dimanche: vont-ils avoir l’occasion de se croiser sur la pelouse du stade des Géants vu la grippe de Malory et le peu de temps de jeu de l’Athois?
Messieurs, à quatre matches de la fin du championnat, le derby a-t-il encore la même saveur?
Tom: Même dans la situation difficile qui est la nôtre pour le moment, un derby reste un derby. C’est le genre de match qu’on a vraiment envie de disputer. Ce qui me reste en travers de la gorge, c’est qu’on était aux portes du Top 3 il y a quelques semaines mais que tout s’est écroulé. Jouer face à Tournai avec un espoir d’aller aux prolongations, ça aurait encore ajouté du piment. Ici, on se dit juste qu’il manque un point pour être sauvés…
Malory: Un derby peut se jouer n’importe quand. Pour nous, on n’a pas le choix si on veut assurer le tour final: il faut gagner. On veut avoir la fierté de réaliser un carton plein cette saison face au voisin et se relancer après la récente défaite de Namur.
Dans le temps, on entendait parler du derby des semaines à l’avance. Ici, calme plat…
Tom: Depuis cette semaine, on en parle. Pas avant car on s’est attaché à préparer Stockel même si ça remue quand même dans la tête de certains.
Malory: Je ne sais pas s’il y a moins d’engouement. À Manage, on parlait du match à Namur avec la possibilité de se rapprocher de la tête; après le match de samedi dernier, il ne fallait pas parler du tout car la frustration était grande d’avoir perdu un match de cette façon sur une phase litigieuse avec la blessure d’Axel Pio. Je pense qu’il y aura du monde, l’enjeu est important pour nous tout comme la motivation adverse.
Peut-être car les deux équipes, vu leur défaite, ne l’ont pas préparé de la meilleure façon?
Tom: Quatre défaites d’affilée surtout, les têtes sont plutôt basses vu la manière qui n’y est plus même si l’ambiance reste bonne. Le moral n’est pas au beau fixe. J’essaie de trouver des explications à notre mauvaise passe mais je ne trouve pas. C’est frustrant. Je compense, m’entraînant individuellement, mais je me fais dépasser par des joueurs qui n’affichent pas tout le temps la mentalité adéquate.
Malory: À Namur, on a pris un coup sur la tête mais on est toujours dans les clous pour le tour final. On doit encore l’assurer. Quatre gros matchs nous attendent, j’espère que deux victoires suffiront et le plus tôt sera le mieux.
Où allez-vous chercher la motivation pour dimanche?
Tom: Elle vient d’elle-même dans un derby. Pour moi, elle est encore exacerbée puisque je rencontre Tournai. Serai-je repris? Je me prépare comme si j’allais être titulaire.
Malory: Je finis une grippe mais le coach sait qu’il peut compter sur moi, même si je ne suis pas à 100%. Il n’avait pas hésité à me remettre dans l’équipe après douze semaines de blessure. Il connaît ma mentalité. Dans ce genre de match, elle est essentielle.
Tournai est concerné par le tour final… En Flandre, des équipes laisseraient la victoire au voisin. Pas en Wallonie. Pourquoi?
Tom: Je n’ai jamais ressenti ce genre de choses. Difficile de répondre à cette question.
Malory: Je suis assez d’accord. En Flandre, même si on ne va pas donner le match, on va peut-être laisser quelques joueurs au repos… En Wallonie, la rivalité est plus importante. C’est le cas entre Tournai et Ath. Les deux équipes vont se donner à 100%.
Le derby se résume-t-il à une formation athoise de caractère avantagée par son terrain face à un adversaire plus technique qui risquera de se casser les dents sur ce genre de surface?
Tom: Si on sera plus à l’aise? C’est un derby! On a tous les crocs, on est revanchards par rapport à la défaite de l’aller. C’est la seule chose de sûre.
Malory: Oui et non! C’est vrai que la surface du stade des Géants est un peu sautillante mais que dire de Manage alors? Connaissant notre T2, Quentin Piéraert et Axel Pio, on va sûrement en parler et avertir certains qui risqueraient d’être surpris…
Finalement, comment le voyez-vous, ce derby?
Tom: On ne regardera pas Tournai dans les yeux car on a tendance à vite se projeter vers l’avant sans poser le jeu.
Malory: Ce sera plutôt fermé comme à chaque derby depuis la D3. Il y a eu une victoire et une défaite à Ath par le plus petit écart. Un combat à gagner dans toutes les lignes. Il faudra se battre.
Un élément qui pourrait faire basculer le match?
Tom: Je ne connais plus grand monde à Tournai mais Ivanof est le défenseur le plus coriace contre qui j’ai joué. Il faudra absolument profiter de son absence.
Malory: Notre capitaine va nous manquer sur beaucoup d’aspects même si je ne doute pas que son remplaçant fera le job… Quentin Piéraert reviendra dans l’axe de la défense aux côtés d’Ayoub Laaour. Elie Delobeau est dispo. Il faudra en tout cas pratiquer un meilleur football que le Pays Vert pour gagner et surtout faire la différence devant le but. Une chose est sûre: un fait de match peut faire basculer la rencontre d’un côté comme de l’autre.
Une qualité qu’aurait l’adversaire et pas vous?
Tom: Si quelques joueurs ne sont pas dans leur match, ça devient difficile pour nous qui nous basons avant tout sur le collectif, notre force, comme le caractère. Par contre, je me méfie des individualités tournaisiennes capables d’orienter le cours d’une partie.
Malory: Le Pays Vert a encore une mentalité d’un club de provinciale qui ne lâche rien. L’impact physique sera important, il faudra y répondre. Avec notre mix de Belges et de Français, ce ne sera pas évident! Mais contrairement aux autres années, le groupe est vraiment soudé.