FOOTBALL| Jérémy Obin, un capitanat somme toute logique à la Real

Jérémy, ce brassard change-t-il quelque chose?

Cela montre que le staff me fait confiance car d’autres joueurs, comme Yoran Chalon ou Julien Toussaint, auraient pu le recevoir. Les coachs savent qu’ils peuvent s’appuyer sur moi. Vu mes expériences passées (au LOSC, au White Star…), c’est peut-être la suite logique après le départ de Vinny. Je suis également le plus ancien du groupe. À 29 ans seulement!

Mais concrètement, cela ne change rien pour moi. Je n’avais pas besoin de ce bout de tissu pour communiquer et aider mes coéquipiers. Je vais juste devoir effectuer le toast d’avant-match et prendre le ballon ou le terrain (rires).

C’est un rôle qui n’est pas nouveau pour vous.

J’ai souvent été capitaine par le passé. Je l’ai été dans quasiment toutes les catégories de jeunes à Lille. Ce fut aussi le cas lorsque j’étais repris en sélection nationale ou au White Star en D2. C’est un rôle que je connais bien. De l’extérieur, on peut avoir l’impression que cela rajoute des tâches. Mais je les prenais déjà. Mon objectif ne change pas. Je veux continuer à aider le club à grandir, s’aguerrir au sein de cette division et pourquoi pas voir plus haut un jour?

Vous avez parfaitement inauguré votre nouveau rôle avec un but. Votre 4e de la saison déjà!

Je dois remonter à loin pour me souvenir d’un tel bilan. C’était chez les jeunes quand je frappais les coup-francs et les penaltys. Mais je dois lancer une fleur à Johan Sampaoli qui frappe très bien les phases arrêtées. C’est grâce à lui que je marque pas mal. Mais le plus important, c’est que ce goal nous rapporte les trois points alors qu’on galérait à trouver la faille dans le jeu. Ce sont trois unités importantes lors d’un déplacement difficile. Puis c’était un match de reprise après une longue interruption. On ne savait pas trop à quoi s’attendre. Ce n’était pas notre meilleure rencontre. Mais je suis content d’avoir retrouvé tout le monde avec le bon état d’esprit.

Même ceux qui n’étaient pas forcément titulaires en 2021. Cela prouve-t-il que la Real peut compter sur tout le monde?

Tout le monde peut recevoir sa chance à un moment. Je pense à Quentin (Garcia Dominguez) qui a profité des absences pour être titulaire. On connaît tous ses qualités mais il a dû prendre son mal en patience parce que l’équipe tourne bien. On peut également parler de Benjamin Duyck qui avait la lourde tâche de remplacer Vinny. Il a fait un gros match. Emmanuel (Kouakou) le fait aussi quand Tamanate est absent. Pour avoir vécu une saison sur le banc, je sais que cela peut être dur à vivre. Mais il faut juste continuer à travailler et à saisir sa chance quand elle se présente. Puis, le club gagne donc on doit en être heureux. Et c’est justement grâce à notre force collective qu’on vit une bonne saison. Car on ne ressent pas forcément la différence quand il y a une absence.

Vous parlez d’une bonne saison, pas encore d’une belle saison?

Elle sera belle si on parvient à prendre des points face aux équipes devant nous et qu’on arrive à accrocher le tour final. Mais on ne doit pas s’emballer non plus. À part La Louvière, on sait qu’on est capable de battre tout le monde. Mais on y arrive que si on joue avec nos qualités. On peut être notre pire adversaire. On doit se concentrer sur nous et garder le bon état d’esprit. On ne doit pas se prendre pour meilleur qu’on est. En football, tout peut aller vite dans les deux sens.

Dans tous les cas, on saura vite ce que peut espérer la Real après un mois de février «de la vérité».

Je ne dirai pas que tout se jouera en février car on a aussi un gros programme en mars et quelques matchs en déplacement de suite. On doit prendre match par match pour l’instant, même si je sais que c’est bidon comme phrase. On ne doit pas oublier qu’on a vécu une période difficile en début de saison. Mais cela nous aide aussi car on a pu reconstruire à partir de là. On sait ce qu’on doit faire pour éviter ça! Commençons par bien négocier Solières, un match difficile. Cela peut nous permettre de nous rapprocher du Top 3. On a de l’ambition dans le groupe. Mais on doit avancer en continuant à ne pas se prendre la tête.

Quand on interroge chaque semaine des joueurs de la Real, on a souvent entendu dans les réponses: "Le niveau professionnel, c'est le rêve que je poursuis". La semaine dernière, Vinny Mayélé a prouvé qu'il était possible de le réaliser en signant pour un an et demi à Mandel (N1). "Cela a été une petite surprise pour nous de le voir partir, reconnaît Jérémy Obin. Mais on est tous très content pour lui. Il a la chance d'aller une division au-dessus. Comme je connais un peu la N1, je sais qu'il va vivre de belles rencontres. Puis, Vinny doit maintenant servir d'exemple pour tous les jeunes de l'équipe qui rêvent de signer un contrat. Il prouve que c'est possible d'y arriver si on se donne les moyens. Car il n'a jamais triché. Quand il venait à un entraînement, c'était toujours à 100%. Car le niveau pro, c'est ça! Le talent ne suffit pas. Je peux vous donner des exemples de joueurs que j'ai connus au LOSC qui étaient très forts mais qui n'ont pas réussi. Pour arriver haut dans le foot, il faut accepter beaucoup de sacrifices. C'est un tout.

Maintenant que Vinny est parti, ce sera à moi et d'autres de montrer aux jeunes comment on peut y arriver. Cela passera aussi par une bonne suite de championnat. Si on continue à enchaîner les bons résultats et à rester dans le haut, cela attirera forcément les yeux des recruteurs. La Real est un club structuré, avec une bonne école des jeunes. Ce peut être une bonne idée de venir s'aguerrir ici au foot des adultes avant d'espérer voir plus haut".