Lukaku ou Tuchel, à qui la faute?
L’entraîneur des Blues s’est montré critique envers le Diable rouge qui aimerait évoluer dans un système plus adéquat pour son jeu.
Publié le 17-01-2022 à 07h44
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Les deux hommes ont publiquement enterré la hache de guerre après l’interview polémique de Lukaku accordée à "Sky Sports Italia". Mais le nœud du problème n’a pas pour autant été résolu. L’attaquant belge ne s’épanouit pas dans le système de Thomas Tuchel. "Je ne suis pas heureux de la situation. Le coach a choisi de jouer dans un autre système; je dois juste ne pas baisser les bras", a lancé Lukaku, avant de s’excuser, mais sans effacer ses propos et sans nier que les plans de Tuchel ne lui convenaient pas.
Pour entamer son opération rachat, il a marqué en FA Cup contre Chesterfield, une très modeste formation de D5… Il n’a en revanche pas réussi à faire la différence individuellement contre Tottenham en Coupe de la ligue. Son entraîneur l’attendait donc au tournant samedi à Manchester City. Mais il a failli à sa tâche. "Il a eu énormément de pertes de balle dans des circonstances prometteuses alors qu’il n’était pas mis sous pression", a lâché Thomas Tuchel à BT Sport, avant de tempérer ses propos dans la foulée en conférence de presse. "Nous aurions pu avoir beaucoup plus d’occasions, c’est cela que je critique. Les pertes de balles étaient trop précoces et nous étions trop pauvres dans la prise de décision et le timing."
Le manager allemand n’a pas tort. Romelu Lukaku a par exemple manqué quatre contrôles qui auraient pu mener à une possibilité. Il a aussi pris quelques mauvaises décisions, comme sa passe vers Ziyech en début de match alors qu’il aurait dû frapper.
Mais est-ce vraiment uniquement la faute de Lukaku? Absolument pas. Il y a d’abord les titularisations de Ziyech et Pulisic à la place de Werner, Mount ou Havertz qui ont eu le don de surprendre… mais pas de fonctionner. Le Marocain et l’Américain ont été incapables d’amener la créativité nécessaire et de servir correctement leur attaquant. Ils ont d’ailleurs tous les deux été retirés du terrain à la 69e minute (et Chelsea a mieux combiné par la suite avec Werner et Hudson-Odoi…).
En plus d’être très esseulé au milieu des défenseurs centraux citizens Laporte et Stones, Big Rom a aussi souffert du manque d’adresse de ses coéquipiers. Sur 42 passes tentées en sa direction, seules 13 sont arrivées à destination. Et très peu d’entre elles étaient en zone offensive (6).
Certes, le Diable rouge traverse une période de turbulence qui affecte inévitablement sa confiance. Mais ce schéma en 3-4-2-1 ne lui permet pas de mettre ses atouts en avant, comme il le faisait à l’Inter Milan avec l’apport des latéraux et la présence d’un autre attaquant à ses côtés.
Chelsea manque aussi cruellement de relais entre le duo de médians (Kanté, Kovacic ou Jorginho) et Lukaku. Le choix de Tuchel de ne faire monter Mason Mount, l’un des rares profils capable de tenir ce rôle, qu’à dix minutes du terme a d’ailleurs surpris. "Nous aurions pu avoir beaucoup plus d’occasions si nous avions joué avec un meilleur timing et une meilleure précision", se défend Thomas Tuchel dont le 3-4-2-1 a fait ses preuves, mais qui devrait certainement faire preuve de flexibilité, en alignant plus d’éléments créatifs.
Lukaku (cinq petits buts en championnat) ne répond pas aux attentes d’un transfert à 115 millions. Il en est conscient. Mais son entraîneur devra lui aussi mettre de l’eau dans son vin s’il souhaite avancer harmonieusement et gagner grâce à son buteur.
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