Un retour aux sources pour François Burton

François, qu’avez-vous pensé quand Habay a inscrit son 2e but dimanche?

Que c’était pour le moins mal parti. Je dois dire que les Habaysiens me laissaient une impression plus que favorable, en ressortant proprement de l’arrière. Et ils ont marqué sur deux belles reconversions. Après, sont-ils tombés un peu dans l’excès de confiance? Notre premier but nous a remis en selle puis Christophe Bertels nous a bien remotivés au repos. Nous sommes revenus au caractère, en gagnant les duels.

Dans ce registre, on vous a vu très entreprenant au cœur de l’entrejeu. Plus haut dans le jeu, vous vous étiez plaint, il y a quelques semaines, de recevoir trop peu de ballons. À quand remonte votre changement de position?

Un bon mois environ. J’ai parlé avec le coach. Je jouais en 10 et cette zone était un peu négligée, on abusait des longs ballons. On a conclu que je pouvais être plus utile comme 6 ou comme 8. Là où j’ai commencé chez les jeunes en fait.

Busquets en modèle

Ce n’est donc qu’un retour aux sources. C’est aussi la place que vous préférez?

Je me sens mieux là en effet. C’est Jean-Philippe Hendrickx qui, à Halthier, a fait de moi un attaquant, afin d’utiliser ma taille. J’y suis resté quelques années, mais, sincèrement, cela n’a jamais été ma tasse de thé. Certes, quand vous jouez devant, vous marquez davantage, vous prenez un peu plus la lumière et c’est assez grisant, mais en matière de jeu proprement dit, je préfère jouer au sol, toucher régulièrement le ballon plutôt que reprendre les ballons de la tête. Construire, être influent sur le jeu, j’ai besoin de ça pour être bien dans le match. Toutes proportions gardées, un peu comme Busquets ou Witsel qui sont de véritables modèles pour moi.

Votre récent passé d’attaquant vous pousse quand même à vous infiltrer à la manière d’un Fellaini?

Pas tant que ça. La vitesse n’est déjà pas ma qualité première. Je préfère dès lors rester dans ma zone, assurer les relais.

Vous disiez que la zone du n° 10 était quelque peu désertée. Pourtant, on a pu voir dimanche que William Delvaux était régulièrement sollicité dans ce rôle, non?

Effectivement. Mais je crois que je n’y suis pas étranger. J’ai joué là, je sais donc quel genre de ballons il attend et j’essaie de l’alimenter au mieux.

Équipe rééquilibrée

Peut-on affirmer que vous avez rééquilibré l’équipe?

Je crois que c’est toute l’équipe qui s’est rééquilibrée. Après avoir enchaîné sept ou huit défaites, Christophe a demandé à chacun son ressenti sur notre dispositif, notre façon de jouer. C’est quelqu’un d’ouvert au dialogue. Sur base de cette conservation, on a modifié certaines choses. Kissima Mara est descendu en défense centrale où il prend énormément de place. Gauthier Joseph, qui jouait devant, est repassé sur l’aile et Germain Schmitz assure dans un rôle pourtant ingrat en pointe. Ça paie, on vient de prendre quelques points. Toutes ces défaites par un but d’écart restent frustrantes parce qu’avec cinq ou six unités de plus, on ne serait pas largués. Mais ce n’est pas fini, on continue d’y croire et on joue chaque match comme une finale. Et l’ambiance ne s’est jamais détériorée malgré les résultats. Vous imaginez qu’on a chanté dans le vestiaire dimanche! Alors que sur un plan comptable, on ne peut quand même pas prétendre que c’était un résultat très favorable. En plus, les jeunes s’intègrent bien, progressent, sont à l’écoute. Contre Habay, on avait cinq U19 sur la feuille.

Et dimanche, c’est le redoutable Dison qui débarque?

Effectivement. Avec des joueurs qui n’ont rien à faire à ce niveau et exigeront encore plus de concentration. Mais on n’aura rien à perdre et on a bien battu Onhaye qui était leader.