FOOTBALL| Johan Sampaoli de la Real a "encore des choses à prouver"
Formé à Anderlecht et à Saint-Trond, le milieu rêve encore du milieu professionnel. Cela passera par des performances avec la Real.
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Publié le 09-10-2021 à 06h00
Johan Sampaoli fait partie de la caste des joueurs pour lesquels on se déplace au stade. Car on sait qu’en une touche de balle ou une passe, ils peuvent débloquer une situation et ravir le public. Mais chez de tels artistes, il manque parfois le côté «travailleur» sur le plan défensif. Cela a joué des tours à l’ancien Louviérois en ce début de saison. Mais le milieu monte en puissance depuis quelques semaines. Lui qui a connu pour la première fois 90 minutes de jeu le week-end dernier.
Johan, vous avez connu votre première titularisation à Solières. Quel était votre sentiment?
Cela fait du bien. Je l’attendais depuis longtemps. À titre personnel, je prends cela comme une belle récompense pour le travail accompli ces dernières semaines. J’espère enchaîner contre Couvin mais je sais aussi que rien n’est acquis pour moi. Je dois continuer à bosser. À titre collectif, j’aurais aimé amener encore plus ma pierre à l’édifice pour aller chercher les trois points. C’est la petite déception. Car on a été au-dessus toute la partie. Mais bon, pour le même prix, on revenait la queue entre les jambes si Yoran Chalon n’avait pas arrêté le deuxième penalty.
Vous étiez bon en préparation mais il a fallu attendre six matchs pour vous voir dans le onze. Comment l’expliquez-vous?
Le staff me reprochait de ne pas travailler assez défensivement. Pendant de longues semaines, j’ai rongé mon frein. J’ai attendu mais je ne suis pas resté les bras croisés. J’ai continué à bosser pour m’améliorer. Contre Solières, je pense avoir prouvé que j’étais capable de répondre aux attentes. C’est un nouveau rôle pour moi, je dois m’y habituer. Dans mes anciens clubs, j’avais l’habitude que quelqu’un fasse le sale boulot. Moi j’étais plus dans la construction. Je joue également plus haut. Je touche moins souvent le cuir. Avant, je venais le chercher dans les pieds des défenseurs. Ici, je suis plus dans l’attente. Mais je ne rechigne pas à la tâche. Je fais tout pour m’adapter aux demandes.
À la Real, on sent que le collectif est plus mis en avant que l’individualité.
C’est exactement cela. On doit se fondre dans le collectif. Personnellement, je n’ai absolument rien contre cela. On peut avoir les onze meilleurs joueurs sur le terrain. Mais si on ne joue pas en équipe, on n’arrive à rien. Je n’ai aucun problème à enfiler mon bleu de travail et à mouiller le maillot. J’ai compris ce que les coachs voulaient. Je dois continuer à le montrer.
De l’extérieur, on a l’impression que Johan Sampaoli a besoin de confiance pour s’exprimer à 100%. Vous confirmez?
Je suis comme cela depuis que je joue au football. Quand je sens l’entraîneur derrière moi, je peux donner ma vie pour lui. Par contre, quand ce n’est pas le cas, je doute un peu plus. J’ai peur de mal faire. Mais je sens que cela s’améliore au fil des ans. Je dois prendre conscience de mes capacités.
Vous avez été formé à Anderlecht avant de rejoindre Saint-Trond jusqu’à l’équipe réserve. Que vous a-t-il manqué pour passer professionnel?
Je pense un peu de chance. À Saint-Trond, je faisais partie des trois meilleurs de l’équipe réserve. J’étais dans le trio avec Maxime Busi qui est à Parme aujourd’hui et avec Kurt Abrahams qui joue à Deinze en D1B. Quand je les vois, je me dis pourquoi pas moi…
Avez-vous digéré cet échec? Ou espérez-vous encore retrouver un tel niveau?
Moi, je suis un compétiteur. Si je me bats encore semaine après semaine, c’est parce que j’y crois encore. Je n’ai que 23 ans, je peux encore rêver. Tout peut aller très vite dans le football. Il suffit de quelques bons matchs pour être repéré. Mais c’est vrai dans le sens inverse aussi. Il y a à peine six ans, j’étais titulaire chez les jeunes d’Anderlecht et tout se passait bien. À cet instant, je ne pensais jamais que je jouerai en D2 ACFF plus tard. Cela fait partie du foot. Tout le monde ne peut pas percer du premier coup.
Dans tous les cas, espérer rebondir passera par de bonnes performances collectives.
C’est pour cela que j’essaie d’inculquer mon état d’esprit à tout le groupe. Si on est juste là pour s’amuser, autant aller jouer plus bas. Mais ici, on a un noyau compétitif. Quand tout le monde tire dans le même sens, on est capable du meilleur. Quand c’est le cas, on ne doit avoir peur de personne. On doit avoir cette mentalité à chaque match et arrêter avec les erreurs. Lors des deux dernières rencontres, on n’a pas été récompensé de nos efforts. Dimanche, on doit prendre les trois points! Pour l’instant, je trouve que l’on n’est pas à notre place par rapport à ce qu’on montre. Si on battait Solières, on serait deuxième. Je pense que le top 5 est un objectif réalisable quand on voit les qualités de l’équipe.
Le groupe acrenois pour la réception de Couvin: Chalon, George, Tamanate, Mayélé, Smars, Obin, Duyck, Baldé, Toussaint, Walelo, Sampaoli, De Coninck, Nejda, Leite, Garcia-Dominguez, Koné, Kimbaloula. À nouveau 17 noms et un dernier à cocher vendredi soir: «Cela permet de garder tout le monde concerné», détaille Fabrice Milone.
Ismaagil et Diakhaby sont suspendus pour surplus de jaunes. «Embêtant car les deux garçons étaient bien. Mais on a toute confiance en Smars pour reprendre le rôle dans la défense. C'est un guerrier qui connaît ses qualités et ses défauts». Houzé a rechuté mais Garcia Dominguez revient: «Il s'est entraîné deux fois cette semaine, correctement ».
Couvin, 4 points, sera un adversaire solide. «Un bloc haut qui met un pressing agressif. Ils ont pris un bon point contre Rebecq. Tout dépendra de notre entame. Si on fait la même qu'à Solières, cela ira. Si on fait comme contre Ganshoren, ce sera dur. On aimerait offrir un match maîtrisé à nos supporters».
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