ANALYSE |Mbappé, libéré, délivré...
La page Euro et les doutes qui allaient avec sont définitivement tournés. Espagne - France : Dimanche, 20h45
Publié le 09-10-2021 à 07h29
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D’un penalty à l’autre, tout ou presque a changé. Quand il s’est présenté face à Thibaut Courtois, Kylian Mbappé a-t-il vu remonter à la surface les images de son échec lors de la séance de tirs au but face à la Suisse de Yann Sommer? Les supporters français ont dû forcément et fortement y penser.
Mais le crack n’a cette fois-ci pas tremblé, changeant de côté pour trouver la lucarne. Ce but inscrit au soir de sa 50e sélection a aussi mis fin à un mutisme inédit de 671 minutes qui a commencé après l’amical contre le pays de Galles le jour du grand retour de Karim Benzema.
Ce soir-là, le trio formé par le natif de Bondy avec le Madrilène et Antoine Griezmann avait fait naître un fantasme, celui d'une attaque irrésistible que le monde entier devait envier à la France. Mais la séquence a été tout sauf glorieuse durant l'Euro ponctué par ce raté suisse et les doutes qui ont pollué l'esprit du joueur très touché, comme il l'a avoué dans L'Équipe cette semaine.
«Je n'ai jamais voulu être un problème. Le plus important, c'est l'équipe de France et si l'équipe de France est plus heureuse sans moi, c'est comme ça, a-t-il expliqué. Le message que j'ai reçu, c'est que mon ego nous faisait perdre. Que je voulais prendre trop de place et que, sans moi, on aurait peut-être gagné.»
Ces mots forts ont été un sujet de discussion assez intense chez les Bleus cette semaine. Sans le nommer, Raphäel Varane a rassuré son partenaire en conférence de presse : «Dans le groupe, c'est clair et cela a été clair après la Suisse : on est ensemble. On assume ensemble. On ne laisse personne de côté, cela ne changera pas.» Lucas Hernandez est allé encore plus loin : «Tout le monde l'aime ici. Il est très respecté, il faut qu'il sache que l'équipe de France a besoin de lui. On sait qu'on a besoin de lui. Il a dit cela mais je veux qu'il sache que c'est un joueur unique.»
Ce que les Diables ont pu constater. Face à eux, Mbappé a réussi 8 dribbles (sur 12 tentés), soit plus que tous les hommes de Roberto Martinez réunis… En marquant donc aussi sur ce penalty que Karim Benzema l'a encouragé à frapper. Soucieux de tourner la page avant le match quand il avait assuré que «Kylian est heureux d'être là et ce qui est passé est passé», Didier Deschamps a pris le soin d'insister après la rencontre : «Kylian n'a pas douté et j'ai toujours fait en sorte d'être avec lui, derrière lui. Je n'ai jamais eu de doutes. Pendant l'Euro, il avait de très bonnes intentions, il lui a juste manqué l'efficacité.» Qu'il a désormais retrouvée.