Excel Mouscron: Jason Bourdouxhe veut se faire un nom en Belgique
Le nouveau milieu de l’Excel s’est exilé pendant 17 ans aux Pays-Bas. Il avait besoin d’un nouveau challenge.
Publié le 26-08-2021 à 06h00
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Malgré le début de saison compliqué de l'Excel (0/6), Jason Bourdouxhe est l'une des belles satisfactions actuellement au Canonnier. De par son abattage, sa hargne et sa polyvalence, il s'est déjà fait accepter par ses coéquipiers, par le staff et par les supporters hurlus. Preuve que son intégration se déroule bien. « Je suis là depuis un petit mois et je me sens bien dans le groupe et avec le staff. Même si les résultats ne sont pas ceux espérés pour l'instant... On va travailler durement pour remédier à cela. Le noyau a beaucoup évolué. On doit encore apprendre à se connaître. On a senti déjà du mieux face à Lommel, malgré les absences. C'est encourageant pour la suite. On espère faire fructifier cela dimanche contre Waasland. Même si le nouveau projet prendra forcément du temps, trois points feraient beaucoup de bien à notre confiance».
C'est un paradoxe mais le natif de Fléron, alors qu'il a la trentaine, se sent «comme un étranger qui débarque. Cela fait plus de quinze ans que j'ai quitté la Belgique. J'ai donc tout à prouver ici. J'avais déjà eu des contacts auparavant mais cela n'a jamais été concret. Après dix années au sein de la D2 hollandaise, je voulais voir autre chose. Je viens d'avoir trente ans. J'ai envie de montrer, au sein de mon pays, que je peux avoir ma place en D1B. Mouscron m'offre cette opportunité. Je l'ai saisie car l'Excel reste, à mes yeux, un bon club belge. De mon côté, je vais faire le maximum pour qu'il retrouve la place qu'il mérite».
Car avant d'arriver au Canonnier, le milieu de terrain avait quelque peu disparu des radars belges. «Après ma formation au FC Liège, j'ai été approché par Malines. J'avais 12 ans. Ce n'était pas facile pour mes parents de faire la route de Liège. Mais ils m'ont laissé ma chance pendant une année. Au terme de la saison, le KVK est descendu. C'est alors que le PSV s'est présenté avec un bon plan pour moi».
Avec Hazard et De Bruyne
À 13 ans, le Belge rejoint l'un des plus gros clubs hollandais. Mais à l'époque, il ne s'en rendait pas forcément compte. «Pour moi, c'était un club comme un autre. C'est après que j'ai compris ma chance en voyant le professionnalisme de l'encadrement, le prestige de nos adversaires lors des tournois…»
Jason Bourdouxhe reste chez l'ancien employeur de Luc Nilis de 2003 à 2012. Il est alors prêté au voisin du FC Eindhoven où il connaît ses débuts dans le monde des pros. Il y joue une dizaine de rencontres avant d'être rattrapé par la sorcière. « Je me suis rompu les ligaments croisés».
Au pire des moments car le Liégeois était dans sa dernière année de contrat au PSV. Il était alors un grand espoir de notre football. «Des u15 aux u21, j'ai toujours été repris en sélection nationale. Je suis de la génération de Kévin De Bruyne et Eden Hazard. J'ai fait toutes mes classes avec eux. Après ma blessure, cela s'est compliqué. À cette période, le PSV ne faisait pas encore autant confiance aux jeunes du cru. C'est arrivé une voire deux générations après la mienne. Je n'ai pas été prolongé.
Et j'ai constaté que les équipes avaient des difficultés à me faire confiance. À l'époque, elles étaient craintives avec les joueurs touchés par une rupture des ligaments. Elles craignaient une rechute. C'est moins le cas désormais».
Le milieu retrouve toutefois de l'embauche au FC Eindhoven dans l'antichambre du pays des Tulipes. «Car on m'a toujours dit que faire un pas en arrière, c'était la possibilité d'en faire deux par la suite. Je suis resté près de dix ans au sein de cette division. Car même si je suis un joueur qui aime être décisif, je ne suis pas le plus en vue au sein d'un effectif».
Une polyvalence à double tranchant
Effectivement, le transfuge hurlu rentre plus dans la catégorie des travailleurs. Des gars plus dans l'ombre mais tellement précieux au sein d'un noyau. « Ma meilleure place, c'est en tant que box-to-box. Je suis un joueur qui aime remonter le ballon proprement. Malgré ma petite taille, je n'ai pas peur d'aller dans les duels».
L'homme sait également faire preuve de polyvalence. Il l'a déjà prouvé samedi dernier, contre Lommel, en prenant poste à gauche de la ligne défensive. «Aux Pays-Bas, j'ai quasiment joué à tous les postes. Arrière droit, gauche, ailier ou dans le milieu. Ma polyvalence est un atout. Mais c'est également à double tranchant. Comme on m'a utilisé à peu près tous les postes, je n'ai jamais pu briller à ma meilleure place: numéro 8. Si j'avais pu enchaîner plusieurs matchs voire saisons à ce poste, qui sait l'impact que cela aurait eu sur ma carrière?»
Mais le temps des remords est révolu pour Jason Bourdouxhe qui compte bien se faire un nom en Belgique. Et même s'il a quitté le royaume il y a plus de quinze ans, il ne débarque pas totalement dans l'inconnu. «Beaucoup de choses ont changé depuis mon départ. Toutefois, j'ai toujours continué à suivre le football belge. Aussi étonnant que cela puisse vous paraître, plus la D1B. Car j'ai pas mal d'anciens coéquipiers ou de connaissances qui prestent à ce niveau. Il y avait Stijn Wuytens à Lommel samedi, il y aura son frère, Dries, dimanche à Waasland».
Mais ne comptez pas sur le Mouscronnois pour faire des politesses à ses amis. Tout ce qui importe pour lui, c’est de prendre des points. Et le plus vite sera le mieux.