Janice Cayman sur l’égalité salariale: «Peut-être plus tard, si on se qualifie pour un Mondial»
Janice Cayman pense que les Red Flames doivent d’abord se qualifier pour un Mondial avant de plaider pour une égalité des salaires avec les Diables rouges.
Publié le 22-09-2020 à 07h00
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Lauréate de la Ligue des champions avec Lyon cet été, Janice Cayman va disputer son 105e match avec les Red Flames, ce mardi, en Suisse, sur la route vers l’Euro. Et se rapprocher un peu plus du record d’Aline Zeler (111). À 31 ans, elle rêve d’abord d’un deuxième Euro, avant un Mondial… et, pourquoi pas, d’une révision à la hausse des primes des Flames.
Janice, vous allez en Suisse, l’équipe qui vous a éliminées en barrages de la Coupe du monde 2019. Mais on attend toujours plus des Flames, désormais…
Oui, je sais que le public nous attend, ça doit nous motiver. Nous ne sommes plus les outsiders, comme avant. Ce sera kif kif avec la Suisse, je pense. Il ne faut pas oublier qu’on a fait deux matchs nuls contre cette équipe en barrages du Mondial. Mais l’objectif, pour tout le groupe, c’est la qualification pour l’Euro. C’est pour ça qu’il faut battre la Suisse.
À titre personnel, vous vous voyez continuer après cet Euro… repoussé à 2022?
Je ne sais pas encore. Ici, l’objectif c’est l’Euro, qui tombera donc un an plus tard que prévu. C’est peut-être une bonne chose pour notre équipe, d’ailleurs. On verra comment je me sens à ce moment-là. Pour le moment, j’ai toujours envie de jouer, je m’éclate encore.
Récemment, le Brésil et l’Angleterre ont annoncé que les femmes recevraient les mêmes montants de primes en équipe nationale que les hommes. Vous pensez que ce devrait être le cas en Belgique aussi?
C’est quelque chose dont on a parlé à Lyon, entre joueuses, moins entre Red Flames. C’est bien de voir un pays comme le Brésil franchir ce pas. Mais on n’en est pas là, en Belgique. Pour le moment, on est contentes de voir la façon dont la Fédération nous soutient. Le Brésil et l’Angleterre sont des équipes qui se qualifient pour la Coupe du monde. Elles ont des résultats qui leur permettent de plaider pour cette égalité. À nous de faire le job avant de voir si on peut réclamer plus. D’abord, qualifions-nous pour une phase finale (NDLR : de Coupe du monde. Elles s’étaient déjà qualifiées pour un Euro, en 2017).
En clair, vous n’oubliez pas d’où vous venez, par rapport à 2007, à vos débuts… contre la Suisse, justement.
Oui, pour moi, cette évolution a été magnifique à vivre. J’espère que ça va continuer pour la génération après la nôtre. Il faut bien jouer pour réclamer quelque chose de plus. Bon, si on nous le propose, je ne vais pas dire non, hein.

Si aucun Diable rouge n'a remporté la Ligue des champions, cet été, une Flame y est arrivé, elle. En effet, Janice Cayman et l'OL ont soulevé ce trophée. La cinquième fois d'affilée pour le club rhodanien. La première pour la Red Flame, qui succède au palmarès belge à Femke Maes, qui avait gagné la Coupe UEFA féminine en 2009. «Je suis allée à Lyon pour jouer dans la meilleure équipe d'Europe. Donc, c'est un accomplissement, pour moi. C'était spécial, vu qu'il s'agissait d'un mini-tournoi en Espagne, où on était isolées. Chaque match était un peu comme un finale», raconte Cayman. Si elle avait joué en seizième de finale, elle n'a plus reçu de minute, ensuite. «Forcément, j'aurais bien voulu monter au jeu. Mais je n'ai pas de goût amer pour autant, je le considère pleinement comme mon titre. Je joue en défense, en club (NDLR: en attaque, en sélection) et je sais qu'il n'y a que trois changements pour le coach, donc je dois être mature et accepter cela.»
Si elle a peu joué ces derniers mois, elle espère entrer dans une nouvelle dynamique... à l'image du dernier match de championnat, où elle a été titulaire et a marqué. « Oui, ça m'a fait du bien de commencer un match et de marquer, ce qui ne m'était plus arrivé depuis février. Il me reste un an de contrat à Lyon et je ne me vois pas changer maintenant.» Ou revenir en Belgique, comme Tessa Wullaert? «Non, c'est trop tôt pour moi maintenant. Peut-être plus tard», balaie-t-elle.