«Magicien» et «héros» de la CAN 2017: la revanche d’Hugo Broos sur «à peu près tout le monde»

Hugo Broos a fait ce qu’aucun Belge n’avait réussi avant lui: remporter la Coupe d’Afrique des nations (CAN). De quoi clouer le bec de ses détracteurs et de prendre sa revanche sur tous ceux qui l’avaient enterré. Joseph-Antoine Bell lui a rendu un bel hommage.

B. ROB. (avec agences)
«Magicien» et «héros» de la CAN 2017: la revanche d’Hugo Broos sur «à peu près tout le monde»
Hugo Broos porté en triomphe par «ses» Lions indomptables (et indomptés). ©AFP

Hugo Broos «est un magicien, il a fait renaître ce groupe», s’est exclamé le Camerounais Michael Ngadeu après la victoire des «Lions indomptables» à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Le défenseur du Slavia Prague a disputé ce dimanche l’intégralité de la finale qui a vu sa nation prendre le meilleur sur l’Égypte et empocher la 5e CAN de son histoire.

«Nous n’avons rien fait, c’est lui, le héros»

«Beaucoup ne croyaient pas en lui, je l’avoue. Beaucoup de Camerounais l’ont critiqué. Quand je voyais ce qu’on disait sur lui sur les réseaux sociaux, j’avais froid dans le dos… Mais aujourd’hui, nous n’avons rien fait, c’est lui, le héros du Cameroun. Les Camerounais devraient lui accorder une médaille pour ce qu’il a fait», a estimé Ngadeu.

Très critiqué dès sa prise de fonction à la tête de la sélection, Broos a donc finalement réussi à clouer le bec de ses détracteurs. «Je n'ai pas compris pourquoi au début on ne m'a pas donné ma chance. Un journaliste doit être critique mais il faut rester correct. Et la correction n'était pas toujours là,» précisait-il dans des propos relayés par RFI Afrique avant la finale.

Battus lors de ses deux face-à-face en finale contre les «Pharaons», d’abord en 1986 (0-0, 5-4 t.a.b.) puis en 2008 (1-0), les Lions Indomptables ont enfin pris leur revanche sur leur bête noire, grâce notamment au «coaching gagnant» du technicien belge, qui a fait entrer en jeu les buteurs Nicolas Nkoulou (59e) et Vincent Aboubakar (88e).

Une énorme surprise au vu d’un effectif sans stars, rajeuni à l’image des révélations Fabrice Ondoa et Christian Bassogog (nommé meilleur joueur du tournoi), et surtout amputé de plusieurs «cadres» ayant préféré rester dans leurs clubs européens.

L’ex-coach d’Anderlecht et du FC Bruges «a apporté cette solidarité, cette mentalité au sein du groupe. Sa manière de parler, de donner les conseils. Il a donné à ce groupe l’amour, la joie de vivre en famille, chose qui – je n’étais pas là avant – a manqué il y a de cela bien longtemps. Avec son arrivée, toutes ces choses ont changé», a encore confié Ngadeu, auteur de deux buts dans la compétition.

L’hommage de Joseph-Antoine Bell, qui prie les Camerounais de ne pas prendre Broos «au mot»

«Je pense qu'Hugo Broos a fait une très belle CAN. Autant on l'aurait voué aux gémonies si cette équipe avait été simplement battue en finale, autant pour moi, dès les quarts de finale, dès même le premier tour, je sentais ce qu'il faisait,» a commenté Joseph-Antoine Bell, l'ancien gardien camerounais, sur RFI Afrique.

«Aujourd’hui, le premier lauréat pour cette victoire, c’est Hugo Broos. Je sais qu’il a suffisamment d’humilité pour dire ‘je ne suis pour rien’(mais) je prie les Camerounais de ne pas le prendre au mot. Il n’y est pas pour rien, il y est pour beaucoup.»

«Sa revanche sur ceux qui l’avaient oublié, à peu près tout le monde»

«Un entraîneur Belge au sommet de l’Afrique», a titré Le Monde Afrique, évoquant «l’histoire d’un Belge» qui «arrive au Cameroun et un an après il gagne la Coupe d’Afrique des Nations: Hugo Broos est devenu dimanche le premier sélectionneur belge à coucher son nom dans le livre d’or de la biennale du football africain. Avec la victoire des Lions indomptables en finale contre l’Égypte, c’est aussi l’histoire d’un homme de 64 ans, ancien défenseur d’Anderlecht et des Diables rouges, qui prend humblement sa revanche contre celles et ceux qui l’avaient oublié, à peu près tout le monde.»

Et Le Monde Afrique de préciser: «au chômage depuis plusieurs années, le Belge a su constituer un groupe avec des joueurs pour la plupart inconnus, pour parer aux défections de sept cadres, qui doivent se mordre les doigts de n’être pas venus au Gabon.»

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