Proto : «Le plus difficile? Rester dans le match!»

Il réalise sa meilleure saison, au sein de la meilleure équipe du championnat. À 27 ans - c'est jeune pour un gardien - , cela suffit au bonheur de Silvio Proto.

Proto : «Le plus difficile? Rester dans le match!»
silvio proto ©Belga

Après avoir surmonté quelques moments plus délicats, le Sporting d'Anderlecht est-il reparti pour un cavalier seul comparable à celui de la saison dernière, play-off ou pas? À l'heure de changer de millésime, les similitudes sont, en tout cas, flagrantes, sinon aveuglantes.

Toutes choses relatives, les Mauves comptent à peine 4 unités de moins que l'an dernier au même moment (47 pts en 21 matches, pour 48 en 20 rencontres il y a douze mois), et totalisent, par exemple, 14 points d'avance sur le Standard au lieu de 17. À quelques détails près...

À l'époque, Bruges s'accrochait comme Genk aujourd'hui, mais il avait lâché prise ensuite. Sera-ce également le cas des Limbourgeois, qui ne disposent pas du même «banc» que les Bruxellois, loin s'en faut? On espère que non pour l'intérêt du championnat, mais...

Silvio Proto, avant la saison, vous aviez pointé Bruges et le Standard comme rivaux pour le titre? Ils sont tous les deux à quatorze longueurs après la mi-course. Rassuré?

On ne regarde que le suivant immédiat, et Genk n'est qu'à quatre points, avec un match joué en moins. Donc, on n'est pas si loin devant. Les Limbourgeois sont pour l'instant notre vrai et plus grand concurrent, même s'ils ne le disent pas eux-mêmes pour ne pas se mettre de pression. La confiance, ça fait beaucoup pour une équipe, de même que la facilité à marquer. Lorsqu'ils peinent à trouver le chemin de filets, on voit qu'ils ont leurs problèmes, eux aussi.

Des matches comme celui de dimanche, où vous n'avez pratiquement rien à faire, ne sont-ils pas paradoxalement les plus contrariants pour un gardien?

Sans rire, j'ai vécu ma plus embêtante soirée de l'année. Le plus difficile, c'est de garder sa concentration, de rester dans le match. C'était surtout un de mes gros soucis dans le temps, je sortais de l'événement, j'étais là sans y être. Avec l'expérience, j'ai progressé. Essayer de jouer au maximum au pied est une bonne manière de demeurer alerte. Je m'y exerçais déjà avec Michel Piersoul à La Louvière, il me répétait que le gardien était le premier attaquant. On peut certes une fois rater son coup, et dégager dans les pieds du centre-avant adverse, mais il faut aussi savoir prendre un risque.

Est-ce la meilleure saison de votre carrière, et quel est votre meilleur match jusqu'ici?

Ma meilleure saison? Oui. Mon meilleur match? Je ne saurais le dire. Chaque fois que j'en joue un bon, je demande le DVD... et j'ignore combien j'en ai. Je sais que j'ai gagné des points pour l'équipe quand ça allait moins bien, mais c'est pour ça que l'on me paie.

Dans l'ensemble, l'équipe a bien géré les matches au sommet.

Sauf un. On a pris cinq buts à Sclessin, ce qui constitue bien sûr une motivation pour le match retour en janvier... même si on n'en a jamais besoin contre le Standard. Objectivement, sur ce match aller, on aurait pu aussi leur en mettre cinq, avec un peu plus de chance et de réalisme.

Pour le reste, que ce soit avec ou sans Wasyl, on n'a concédé que neuf buts en vingt rencontres. Preuve qu'on a une bonne défense. En tout cas au niveau belge. Et même en Europe, on n'a pris qu'un penalty à Athènes et un contre invraisemblable durant les arrêts de jeu à Split. Le Zénit, avec son attaque à dix milliards, je le mets à part, c'est un autre calibre.

Il reste encore Courtrai mercredi... avant des vacances bien gagnées.

En 2010, on a presque joué à la cadence de deux matches par semaine, et on reste des hommes, la semaine de congé viendra donc bien à point. J'irai trois jours à Disneyland pour faire plaisir aux enfants. Je ne suis pas fan, mais eux bien, et j'ai besoin de passer un peu de temps en leur compagnie. C'est toujours plus gai de partir après avoir gagné le dernier match... mais les Courtraisiens n'ont perdu qu'une fois à domicile et n'y ont encaissé que cinq goals.

Sur le banc d'en face, il y aura l'entraîneur des gardiens des Diables rouges (Philippe Vande Walle)...

Et alors, qu'est-ce que ça change? On ne juge quand même pas quelqu'un sur un match. L'équipe nationale, c'est spécial. Jean-François Gillet joue aussi une bonne saison en Italie. Je fais de mon mieux, après on verra.

Le Sporting a maintenant retrouvé tout le monde, cela aide...

Il y a de nouveau une grosse concurrence dans le groupe, ce qui permet d'élever le niveau. Dans un club comme celui-ci, il faut savoir l'accepter. La qualification européenne a fait du bien également, on reste le seul club belge en course, c'est une fierté. Avec Ajax, ce sera certainement disputé, mais si on retrouve notre niveau de l'an passé là-bas... bien sûr, je sais que ce ne serait pas une garantie en soi, ils étaient déjà qualifiés, et nous étions beaucoup plus motivés qu'eux ce soir-là.

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