Anderlecht: les voyants sont au... rouge
ANALYSE | L'avenir s'annonce difficile pour Anderlecht. Si elle ne veut pas laisser filer le Standard, la direction mauve doit enfin se remettre en question.
Publié le 26-05-2009 à 06h00
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1.Constat d'échecs. Cette saison 2008-2009 fut celle d'un incroyable gaspillage pour Anderlecht. Un gaspillage qui tient en trois mots : Borisov (élimination en coupe d'Europe), Malines (élimination en Coupe) et Tubize (le Sporting y a perdu le titre). Les Mauves peuvent regretter le penalty raté par Ruiz à Gand ainsi que celui accordé généreusement à Mbokani (comment l'avoir laissé filer à Sclessin, celui-là ?) dimanche soir. Mais, en réalité, ils ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Ils ont eu, à deux reprises, quatre points d'avance sur les Rouches. Et tout cela sans jamais afficher un niveau et encore moins une constance dignes d'un champion en puissance.
2.La direction. Herman Van Holsbeeck est, plus que jamais, pointé du doigt. Il faut toutefois relativiser la responsabilité du manager général bruxellois dans l'échec du Sporting. Les vrais patrons et décideurs d'Anderlecht sont Roger Vanden Stock et Philippe Collin. Or, le président et le secrétaire général mauves ne regardent que trop rarement dans la même direction. Ces dernières années, les différents titres (2000, 2001, 2004, 2006 et 2007) avaient camouflé bien des lacunes dans la gestion du club. Aujourd'hui, les dirigeants anderlechtois ne peuvent plus se voiler la face sous peine d'être définitivement largués. Ils doivent enfin se remettre en question. Ce deuxième échec consécutif pourrait être, paradoxalement, salvateur pour Anderlecht. Mais en est-on réellement convaincu, en haut lieu, au parc Astrid?
3.L'image. L'image du Sporting en a pris un coup. S'il y a longtemps que le football champagne a déserté le parc Astrid, les Mauves étaient toujours parvenus à rester dignes, même dans les périodes les plus difficiles. C'était une marque de fabrique. Ces derniers jours, les Anderlechtois ont dérapé. Dirigeants, joueurs et entraîneur : ils ont tous pleuré sur leur sort en fustigeant les arbitres. Dimanche soir, ils se sont à nouveau montrés très mauvais perdants. Hier, Herman Van Holsbeeck a quelque peu rectifié le tir. Mais, sur le terrain, Wasilewski s'est comporté de manière scandaleuse à Sclessin.
4.L'avenir. Financièrement à l'étroit, Anderlecht avait besoin des 15 millions de la Ligue des champions pour se refaire une santé. Désormais, même si Herman Van Holsbeeck assure le contraire, il risque de devoir vendre plusieurs de ses meilleurs éléments (on pense à Juhasz, Polak, Boussoufa...) et pire : il pourrait être contraint de les brader. Les Mauves auront bien du mérite à présenter une équipe compétitive la saison prochaine. Quels bons joueurs vont vouloir rejoindre Bruxelles pour disputer une hypothétique Europa League (la Ligue des champions paraît inaccessible). Et Ariël Jacobs (on a une pensée pour le plus humain des coaches qui vient de vivre un moment très cruel), pour autant qu'il ait encore le feu, sera-t-il l'homme de la situation ? Certes, Anderlecht n'est pas mort et, s'il craint de voir le Standard s'envoler, il est bien placé pour savoir que les millions de la Ligue des champions ne sont pas une garantie de succès. Il n'empêche que la plupart des voyant sont au... rouge au parc Astrid.
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