Cian Uijtdebroeks brillant 7e à l’Angliru : “Je m’attendais à pire”
Cian Uijtdebroeks a terminé 7e au sommet de l’Angliru. Il confirme sa 5e place du Tourmalet et se hisse à la 7e place du classement général. Tout ça à 20 ans !
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/8e5e00fd-341a-4c8c-a1f6-75af201adaea.png)
- Publié le 13-09-2023 à 20h26
Il est arrivé à fond. Au sprint. Ce qui n’est pas habituel dans son chef. La grimace avait pris la place du sourire qu’il affiche tout le temps. Il serrait les dents pour fendre le brouillard le plus vite possible. C’est qu’il tenait à devancer Santiago Buitrago. Il avait encore l’énergie pour. Le duo Primoz Roglic-Jonas Vingegaard avait franchi la ligne d’arrivée depuis 1:20 seulement quand Cian Uijtdebroeks la passa à son tour. En septième position. Un nouvel exploit XXL, cinq jours après s’être hissé à la cinquième place au sommet du Tourmalet.
À 20 ans, alors qu’il découvre un grand tour, le Hannutois a encore épaté tout le monde en terminant dans le sillage des meilleurs du monde (à l’exception de Tadej Pogacar, qui n’est pas sur cette Vuelta) sur le toit du géant des Asturies. Pourtant, il redoutait tellement cette ascension qu’il ne l’avait pas reconnue. Son entraîneur lui avait dit qu’il valait mieux s’épargner cela pour ne pas se prendre un coup de massue sur la tête. Mais ce n’est pas un coup sur la tête que le prodige de Bora-Hansgrohe s’est pris ce mercredi.
Au contraire, il a frappé un grand coup ! Le voilà 7e du classement général (à 6:43 de Sepp Kuss). Il avait dit pouvoir tout perdre dans le brouillard de l’Angliru. Il a plutôt confirmé que son talent exceptionnel fait déjà de lui un coureur de grand tour. Si l’Angliru et ses six dernières bornes à 13 % de moyenne étaient une première pour lui, il a vu que son corps réagissait très bien aux plus hauts pourcentages. Et tout ça alors qu’il souffre légèrement de problèmes gastriques, comme l’a révélé son directeur sportif, Bernhard Eisel. “Il a été épatant, explique l’Autrichien. À la fin, il était euphorique. C’était à la fois beau et impressionnant à voir.”
Vuelta 2023 : Roglic dompte l’Angliru, Kuss conserve le maillot rouge de justesse (VIDEOS)Malgré la souffrance de l’effort et l’acide lactique qui l’avait gagné quand il s’était farci le passage de 500 mètres à 24 % situé à Cuenas les Cabres, il avala les derniers kilomètres comme s’il s’amusait. “Qu’il ait été à un tel niveau dans le final, à 20 ans, c’est tout simplement exceptionnel”, a glissé Jean-Pierre Heynderickx, l’autre directeur sportif, gagné par l’admiration.
"Je suis en train de vivre mon rêve."
À peine eût-il enfilé un imperméable pour ne pas mourir de froid sur le toit de ce géant qu’il venait de dompter qu’il retrouva son sourire habituel. “Je suis en train de vivre mon rêve, s’extasia-t-il. Pourtant, je ne me sentais pas en superforme au départ. Et quand les UAE Team Emirates ont vite décidé d’attaquer (NdlR : par l’intermédiaire de Marc Soler), c’était difficile pour moi. En fait, j’ai été un peu souffrant ces derniers jours. Mais heureusement, j’ai retrouvé mes bonnes jambes au meilleur moment.”
Après avoir entamé de manière prudente l’ascension de l’Angliru – sous les conseils d’Aleksandr Vlasov, 2e en 2020 –, il a pris confiance en lui et s’est senti très bien alors que la pente devenait de plus en plus raide. “J’ai réussi à trouver un bon rythme, explique-t-il. Et à la fin, j’ai vraiment donné tout ce que j’avais dans le corps. Finalement, je termine bien. Septième, ce n’est pas mal, hein ! C’est génial de pouvoir sentir que je suis à la bagarre avec tous ces gars.”
"Je me demandais combien de temps ça allait encore durer."
Il est également ravi d’avoir aussi bien réussi cette ascension inconnue pour lui. “Même si à la fin, je me demandais combien de temps ça allait encore durer, je dois vous avouer que je m’attendais à pire.”
Même s’il sait qu’il n’est pas à l’abri d’une défaillance dans l’étape de ce jeudi avec cinq nouveaux cols au menu, Uijtdebroeks paraît désormais en mesure d’atteindre largement l’objectif qu’il s’était fixé au départ de Barcelone. S’il parvient à garder sa septième place jusqu’à Madrid, il aura confirmé les dispositions montrées toute l’année dans des courses de sept jours. Ses résultats actuels valident aussi toute sa philosophie : multiplier les stages plutôt que les courses.
Pourvu que son organisme tienne encore quatre jours…