La Vuelta n’a pensé qu’à Van Hooydonck : “C’était une journée très compliquée”
Avant, pendant et après la victoire de Jonas Vingegaard à Bejes, l’état de santé de Nathan Van Hooydonck était la principale préoccupation.
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- Publié le 12-09-2023 à 19h32
- Mis à jour le 12-09-2023 à 19h33
On a eu l’impression que le ciel pleurait toute sa tristesse durant la courte étape qui emmenait le peloton de Liencres Playa à Bejes (120 km). Il ne s’arrêtait pas de pleuvoir sur la caboche de coureurs pas totalement concentrés sur leur sujet. Pour cause, dans la matinée, la nouvelle du terrible accident de voiture de Nathan Van Hooydonck et la gravité de son état a glacé le peloton.
La nouvelle est arrivée jusqu’à la Vuelta en début d’après-midi et l’ambiance au sein de l’équipe néerlandaise est tout de suite passée du rire au silence. Jonas Vingegaard et Primoz Roglic laissèrent leur second degré de côté. Quant à Sepp Kuss, d’habitude si souriant, il resta longtemps prostré au sein du Pullman de la formation batave. C’est que quelques secondes plus tôt, ils n’étaient pas au courant de la situation de leur équipier, véritable ami pour certains. Subitement, il n’y eut même plus un bruit sur l’immense parking réservé aux bus des équipes. Les yeux rougis, les mâchoires serrées, Grischa Niermann eut le courage de s’exprimer. “Nos coureurs ont appris la nouvelle si subitement. C’était violent”, dit le directeur sportif.
Alors que l’information de l’état très grave de Van Hooydonck commençait à se répandre de bus en bus, les coureurs ont évidemment tous montré leur soutien au Belge de 27 ans. “Quand on a annoncé l’accident, tout le monde s’est enfermé dans sa bulle, a expliqué Geert Van Bondt, directeur sportif chez Soudal Quick-Step. On espère que les gars réagiront bien et nous devons les soutenir, surtout les plus jeunes. Il est important pour eux de pouvoir prendre le départ de la course. Ça les aidera plus facilement à se concentrer sur autre chose.”
Klaas Lodewyck n’était pas le moins affecté de tous. Le directeur sportif du Wolfpack a noué des relations étroites avec Van Hooydonck quand ils ont travaillé ensemble chez BMC. “Ce n’est évidemment pas facile pour Klaas”, a ajouté Van Bondt.
Remco Evenepoel et Cian Uijtdebroeks étaient, évidemment, très touchés. “Je suis sous le choc, a dit le champion de Belgique. J’espère sincèrement que tout va rentrer dans l’ordre. Je veux soutenir Nathan et ses proches dans cette terrible épreuve.”
Le prodige de Bora-Hansgrohe allait dans le même sens : “Je me sens très affecté. C’est une nouvelle que l’on souhaite ne jamais connaître. Malheureusement, on en entend souvent ces derniers temps. Franchement, cela calme !”
Vrai porte-parole de Jumbo-Visma, Grischa Niermann a encore précisé que “ça va être compliqué d’avoir la tête à la course, mais nous n’avons pas le choix. C’est une journée très compliquée pour nous.”
”Un jour où les sentiments contrastés se sont entrechoqués dans ma tête”, dira le Hongrois Attila Valter, après la victoire de Jonas Vingegaard.
"Nathan est mon meilleur ami. Je voulais gagner pour lui."
À peine avait-il franchi la ligne que le Danois ne put retenir des sanglots. “Nathan est mon meilleur ami. Je voulais gagner pour lui, expliquera-t-il, très ému. C’est un gars très calme, très pro. Surtout, il met ses ambitions de côté pour satisfaire celles des autres. C’est un gars fabuleux. Et j’espère qu’il pourra récupérer de ça. Là, j’ai encore le cœur brisé.”
Sepp Kuss, lui, parlait de journée étrange. “J’ai essayé de penser à la course, à mon boulot, mais j’avais toujours l’image de Nathan en tête.”
Les Jumbo-Visma ont trouvé une raison supplémentaire de monter à trois sur le podium à Madrid.