La question du jour à la Vuelta 2023 : les favoris s’attaqueront-ils à la veille de la terrible étape de l’Angliru ?
Certains rivaux des Jumbo-Visma tiennent des discours frileux, d’autres veulent essayer dès ce mardi.
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- Publié le 12-09-2023 à 12h31
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OUI. Il ne bouge pas et attend patiemment son heure. Avec ses 12,4 kilomètres d’ascension à 9,8 % de moyenne et ses passages à 24 %, l’Altu de l’Angliru se réjouit de l’arrivée, ce mercredi, d’un peloton effrayé ou au moins sur ses gardes. Au sein des équipes, pas un coureur n’en a pas encore parlé. Pas un seul n’y a pas déjà pensé, quand il n’a pas carrément cauchemardé.
C’est aussi parce qu’il peut créer des écarts abyssaux entre des guerriers qui risquent encore de se faire rincer d’ici là que certains ne veulent pas bouger ce mardi. Remco Evenepoel a déjà annoncé la couleur avant la journée de repos : il restera sagement assis sur sa selle pour économiser des forces et “tenter un truc” sur les pentes de ce col qui est à la Vuelta ce que l’Alpe-d’Huez est au Tour de France : une partie de son âme.
Axel Merckx attend encore une chose à la Vuelta : “Sur l’Angliru, Remco doit défier Vingegaard, Roglic et Ayuso”D’autres, comme Enric Mas ont déjà fait savoir qu’ils courraient prudemment “car il n’y a aucun intérêt à faire le show et perdre quinze places au général." Heureusement, tous les rivaux du trident de Jumbo-Visma ne font pas preuve de la même frilosité et manifestent l’envie de frapper l’ogre au foie dès ce mardi dans la montée finale vers Bejes (4,8 km à 8,8 % avec des passages à 15 %). Même s’ils n’ont plus qu’un maigre espoir de faire tomber Kuss, Roglic et Vingegaard du podium où ils sont confortablement installés, les Juan Ayuso, Marc Soler, Mikel Landa ou encore Aleksandr Vlasov savent qu’ils doivent déjà bouger dans ce mur qui se dressera après 120 bornes de course.
"Je n’ai pas peur de me manquer, d’oser, de finalement me louper et de terminer septième ou huitième."
”C’est le genre de montée qui n’effraie personne mais qui peut faire des dégâts”, assure Oscar Freire, le coureur cantabrique triple champion du monde. Les Espagnols Ayuso, Landa et Soler veulent se montrer plus téméraires que le frileux Mas. “Ce n’est pas facile de les attaquer, explique Ayuso, quatrième à 2:37 de Sepp Kuss et à 0:53 de Vingegaard, troisième. Parce que leurs équipiers mènent un train d’enfer. Mais je veux essayer. Je ne vais pas rester gentiment dans leurs roues. Je n’ai rien à perdre. Ce n’est pas que je ne veux pas terminer quatrième à Madrid mais je suis déjà monté sur le podium l’année dernière. Alors je n’ai pas peur de me manquer, d’oser, de finalement me louper et de terminer septième ou huitième. Si j’ai les jambes, aucun doute que je tenterai quelque chose avec l’équipe. J’irai sans crainte, il faut y croire et si je ne réussis pas, ce ne sera pas un échec.”
S’il pouvait se trouver quelques alliés de circonstance, le mur de Bejes pourrait devenir un terrain miné pour les Jumbo-Visma.