Remco Evenepoel devra gagner cette Vuelta 2023 en montagne : “La lutte s’annonce passionnante”
Deuxième du chrono de Valladolid, le champion du monde de l’exercice a creusé des écarts sur ses rivaux. Mais pas autant qu’il l’espérait.
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- Publié le 05-09-2023 à 19h40
- Mis à jour le 06-09-2023 à 10h14
La beauté du sport est qu’il reste incertain. Cela ne se passe pas toujours comme on l’a espéré. Remco Evenepoel a pu le vérifier ce mardi lors du chrono de Valladolid (25,8 km). Sous les yeux d’un Miguel Indurain venu remettre le maillot rouge à Sepp Kuss, le champion du monde a pu étrenner sa nouvelle tunique, ainsi que son vélo monté pour la circonstance. Une machine à 20 000 euros et aux couleurs de l’arc-en-ciel. Parfaitement concentré sur son sujet et pouvant s’appuyer sur le soutien de nombreux supporters, il n’a pas pu gagner, ce qui était son premier but.
"Un chrono dans un grand tour n’est pas comparable à un contre-la-montre d’un jour."
La faute à un Filippo Ganna revanchard après les championnats du monde. “Cela n’a pas été mon meilleur jour. Il faut pouvoir l’accepter, dit celui qui a concédé 16 secondes au Transalpin. Après dix minutes, j’ai connu un passage difficile. Après, j’ai pu faire jeu égal avec Ganna et creuser des écarts sur mes autres rivaux. Un chrono dans un grand tour n’est pas comparable à un contre-la-montre d’un jour et je n’ai pas tout le temps pu pousser autant de watts que d’habitude. La raison ? On avait neuf étapes difficiles dans les jambes. Ganna, lui, avait pu davantage s’épargner comme il ne joue pas une place au classement général. En outre, ces derniers temps, je me suis davantage entraîné dans l’ascension des longs cols qu’avec mon vélo de contre-la-montre. Mais je ne cherche pas d’excuse. Ganna était le plus fort, c’est tout.”
Même si la déception du Brabançon était palpable à l’arrivée, il préférait, comme à son habitude, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. “J’ai pris du temps sur tous mes rivaux. C’est ce que je voulais, assure-t-il. Presque une demi-minute à Roglic et une minute à Vingegaard. C’est un bel avantage, mais le chemin sera encore très long jusqu’à Madrid. La lutte entre nous s’annonce passionnante.”
C’est vrai. Aujourd’hui, Remco Evenepoel est troisième du classement général à 1:09 d’un Sepp Kuss qu’il ne sera pas évident d’aller rechercher. Marc Soler est intercalé entre les deux, avec 0:26 de retard sur l’Américain. Roglic pointe à 0:27 du chef de file de Soudal Quick-Step, Almeida à 1:07, Vingegaard à 1:13 et Ayuso à 1:16. “De toute façon, on savait que ce chrono ne serait pas décisif. Il y a encore beaucoup d’étapes compliquées et des arrivées en montagne. Et, à l’exception de mon coup de moins bien jeudi, j’ai le sentiment de me sentir de mieux en mieux au fil des jours. J’ai déjà gagné une étape et terminé deuxième à deux reprises. Ce n’est certainement pas mauvais. Je dois poursuivre dans cette voie.”
Remco Evenepoel n’a donc pas écrasé la concurrence comme il y a douze mois à Alicante. Au soir du chrono de 2022, il comptait 2:41 d’avance sur Primoz Roglic, son plus proche poursuivant. Cette fois, le Slovène est sur ses talons et Sepp Kuss est plus d’une minute devant lui. Notre compatriote est, donc, face à un défi majeur. Et s’il devait remporter cette Vuelta 2023, la performance serait encore plus extraordinaire que l’an dernier pour le nouveau porteur du maillot blanc. “On sait depuis le début que tout est plus difficile que l’an passé, nous explique Patrick Lefevere. La concurrence, le parcours, tout…”
Cap sur la Laguna Negra Vinuesa
Remco Evenepoel insiste sur les étapes 13, 14, 17 et 18 qu’il a reconnues. Mais ce mercredi, il aura déjà une nouvelle occasion de se tester face au collectif des Jumbo-Visma dans l’ascension de la Laguna Negra Vinuesa, un col de 6,5 kilomètres à 6,8 % de moyenne, avec un passage à 14 %. “Remco a montré que ce genre de montée ne lui fait plus peur. Ce week-end, il en a eu deux à grimper et il s’est montré à chaque fois à la hauteur”, poursuit Lefevere.
Le champion de Belgique se réjouit, lui, de pouvoir s’appuyer sur un Mattia Cattaneo terriblement précieux. “C’est vrai qu’il est très important pour moi, confirme-t-il au sujet de l’Italien de 32 ans. Dans les montées, il pousse les autres à la limite. Je vous jure que certains tirent la langue quand Mattia est devant. Et sur le plat, c’est un gros rouleur. Franchement, je suis ravi qu’il a signé un nouveau bail (NdlR : jusqu’en 2025) avec l’équipe. Moi, je veux bien faire toute ma carrière avec un tel équipier.”
Ce mercredi, l’Italien aura de nouveau l’occasion de montrer à quel point il est précieux. Et qui sait si les Ayuso, Almeida et Mas, qui a perdu du terrain lors du chrono (NdlR : il est désormais 9e du général à 2:50 de Kuss), ne s’allieront pas à Evenepoel pour bousculer le trident jaune et noir ?