Vuelta 2023: Remco face à une concurrence très relevée, le Covid et son destin
Remco Evenepoel peut devenir le premier Belge à gagner le Tour d’Espagne à deux reprises depuis… 1936. Mais le chemin sera long jusqu’à Madrid.
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- Publié le 26-08-2023 à 07h20
- Mis à jour le 26-08-2023 à 12h14
Qu’il soit flanqué ou pas de son attaché de presse Phil Lowe, qui quittera l’équipe en fin de saison, Remco Evenepoel promène sa sérénité et sa bonne humeur depuis qu’il est à Barcelone. On le sent heureux et très loin des négociations et autres discussions entourant son avenir. Il a raison de dire qu’il vise une place dans le top 3 à Madrid, voire plusieurs victoires d’étapes. Après tout, Jonas Vingegaard, qui a survolé le Tour de France, et Primoz Roglic, qui a gagné toutes les courses dont il a pris le départ cette année, ont l’étiquette de favoris. Mais on connaît l’appétit du double vainqueur de Liège-Bastogne-Liège : s’il est au départ de cette Vuelta, c’est parce qu’il nourrit l’ambition de s’y imposer à nouveau. Tout en cherchant à se jauger face à Vingegaard en haute montagne, il aimerait devenir le deuxième Belge, le premier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à remporter ce Tour d’Espagne, après Gustaaf Deloor, lauréat de l’épreuve en… 1935 et 1936.
Pour y parvenir, le champion du monde du chrono va devoir éviter de nombreux obstacles. À commencer par le double vainqueur de la Grande Boucle, qui dit avoir très bien récupéré de ses prouesses de juillet et se sentir prêt à jouer la gagne. Les deux hommes ne se sont plus affrontés sur une course à étapes depuis le tour du Pays basque 2022. Et jamais, le Nordique n’a gagné quand notre compatriote était au départ. Ce duel fera-t-il donc le bonheur d’un troisième larron ? Primoz Roglic l’espère, en tout cas. En cas de succès dans trois semaines à Madrid, le Slovène totalisera quatre victoires et égalera en cela Roberto Heras, recordman de succès, qui est notre invité du week-end.
S’il veut aller au bout de son rêve et se débarrasser pour de bon de l’ombre d’un Giro qu’il dut quitter à cause du Covid après neuf jours d’une course qu’il dominait en mai dernier, le chef de file de Soudal Quick-Step doit précisément se montrer vigilant face au virus.
Le retour du masque…
Jeudi soir, lors de la présentation officielle des équipes, peu de coureurs portaient un masque. En revanche, les journalistes devront en avoir toujours un avec eux. Parce que ASO, qui chapeaute Unipublic dans l’organisation de la Vuelta, tient à se montrer irréprochable. Tout membre de la presse qui voudra parler à un cycliste en zone mixte ou au pied du bus, que ce soit au départ ou à l’arrivée d’une étape, sera censé maintenir une distance de 1,5 mètre et être masqué. C’est que les organisateurs ne veulent pas se retrouver avec un peloton décimé, comme ce fut le cas au Tour d’Italie où le patron transalpin RCS ne serra la vis qu’une fois le maillot rose hors course après avoir été contaminé.
C’est donc, en principe, le retour à une certaine austérité pour les suiveurs. Et tant pis si ceux d’entre eux qui étaient aux Mondiaux à Glasgow déplorent un manque d’uniformité. En Écosse, l’UCI laissa, en effet, à chaque fédération nationale la liberté de prendre des mesures sanitaires… ou pas. Pour assister à la conférence de presse précédant la course en ligne, les médias venus écouter Evenepoel, van Aert et consort ont dû porter le masque. Mais pour celle qui devança le chrono, ces mesures avaient disparu.
Bref, chacun réagit un peu comme il l’estime nécessaire face à la menace du virus et durant ces trois semaines, les équipes vont continuer à tester leurs coureurs. Et on espère vraiment que le Covid ne viendra pas gâcher un spectacle qui s’annonce époustouflant.