Axel De Lie, le frère d’Arnaud, se plaît chez les pros : “Continuer à m’améliorer et… qui sait ?”
De plus en plus appelé dans l’équipe pro de Lotto-Dstny, Axel De Lie vit un rêve éveillé.
- Publié le 02-06-2023 à 09h03
- Mis à jour le 04-06-2023 à 17h18
Membre de l’équipe continentale de développement, pour les espoirs (même s’il n’en est plus un), de Lotto-Dstny depuis cette année, Axel De Lie vient d’être appelé plusieurs fois dans le team pro. Celui de son petit frère, Arnaud, toujours en convalescence à la suite de sa chute du début du mois de mai. Axel a fait ses preuves sur les Quatre Jours de Dunkerque et a pu disputer à nouveau le week-end dernier le Tour du Limbourg. Samedi, il mettra le cap sur la Flèche de Heist, une autre épreuve professionnelle.
Axel, comment vivez-vous cette expérience, de pouvoir disputer les courses pros ?
”C’est simple, je vis un rêve éveillé. C’était le cas à Dunkerque, où c’était d’autant plus particulier que j’y étais aligné avec mon frère Arnaud. Malheureusement, avec sa chute sur l’étape d’ouverture, cela s’est vite terminé… Mais j’ai continué à travailler pour l’équipe. Et j’étais très heureux d’être appelé à nouveau pour le Tour du Limbourg ou pour le rendez-vous de samedi. Et j’espère qu’il y en aura d’autres ! Je dois bien dire que j’ai été un peu impressionné sur la première étape, aux Quatre Jours de Dunkerque. Par le niveau : j’étais à bloc lors de la première heure, c’est parti très vite. Mais j’ai su faire mon boulot.”
Même si vous côtoyez un grand nom du vélo au quotidien avec votre frère Arnaud, vous avez aussi été impressionné par les stars du cyclisme qui y étaient présentes ?
”Oui, quand même… Pour une première chez les pros, j’avais à un moment donné Peter Sagan à ma droite et Greg Van Avermaet à ma gauche… Mais je suis resté concentré sur mon travail.”
"Pour l'instant, je combine boulot dans un magasin de cycles et vélo. Ce n'est pas toujours évident au niveau de la récupération..."
Quel est-il, ce travail ?
”Celui de coéquipier. Quand Arnaud était là, j’ai dû rouler en tête de peloton pour maintenir l’échappée, la contrôler. Nous étions cinq à nous relayer. J’aurais dû faire ça toute la semaine pour Arnaud. Mon rôle a changé avec sa chute. J’ai été plus appelé à protéger les coéquipiers, à boucher les trous. Je ne pensais pas que j’aurais été capable de placer les gars avec les secteurs pavés sur l’étape du vendredi. Mais dans le final, alors qu’il ne restait que 70 coureurs, j’étais encore là… Au Tour du Limbourg, j’étais dans la même optique. Il a fallu filtrer l’échappée, veiller à ce qu’il n’y ait pas un coureur de Soudal-Quick Step ou un Intermarché-Circus-Wanty qui parte, afin que ces formations assurent aussi le boulot en poursuite. Ensuite, j’ai roulé pour contrôler l’échappée. C’était chouette. Dommage, malheureusement, qu’il n’y a pas eu la victoire de Caleb Ewan à l’arrivée (NdlR : il termine deuxième derrière Gerben Thijssen).”
Comment avez-vous vécu la chute d’Arnaud ?
”Je m’étais relevé dans le final, avec Lars Craps, de Soudal-Quick Step. Au dernier kilomètre, on a vu de nombreuses voitures arrêtées et on a compris qu’il y avait eu une chute. En avançant, j’ai reconnu le vélo d’Arnaud, au sol. Ce n’était pas bon signe. Et puis j’ai vu qu’il était conscient. Pas mort… Le soir, ce n’était pas l’ambiance, on était tous déçus ! J’aurais voulu que l’expérience dure plus longtemps avec lui. Mais à cause ou… grâce à sa chute, j’ai pu montrer à l’équipe que je peux faire d’autres choses que rouler en tête de peloton.”
"Arnaud se remet. Sa guérison suit son cours."
Comment va-t-il ?
”Il se remet. Sa guérison suit son cours.”

Vous avez été bien accueilli par le peloton ? Des coureurs sont venus vous parler ?
”Oui, avec plusieurs, notamment des Français. Ou il y a eu Oliver Naesen, avec qui j’ai bien discuté à Dunkerque. Les frères dans le peloton, il connaît avec Lawrence ! C’est vraiment un gars sympa. En plus, il parle très bien français. Je m’améliore en néerlandais, mais il parle quand même mieux en français que moi en flamand…”
Vous avez 24 ans. Quels sont vos espoirs sur le vélo ?
”Je revis avec l’espoir, que j’avais perdu ou oublié ces dernières années, de devenir professionnel. Peut-être que je n’ai pas fait le métier comme il le fallait au début et j’ai pris d’autres directions ensuite. Je travaille d’ailleurs encore à mi-temps dans un magasin de vélo à Neufchâteau (Bike 4 All). Ce n’est pas toujours évident à combiner avec le vélo pro, au niveau de la récupération, au niveau des heures de travail… Je ne veux pas non plus tout arrêter pour le vélo pour l’instant. J’ai bien conscience que je dois m’améliorer, que, pour mon âge, je ne suis pas parmi les plus forts. Mais vu mon parcours, si je continue à progresser, qui sait… L’an passé, j’étais encore chez les élites 3 (les amateurs et masters)… Je suis devenu vice-champion de Belgique de cette catégorie et je me suis dit que je pouvais remonter en élites 2. Et me voilà désormais à disputer des courses pros… Je constate que j’ai franchi un cap depuis que je travaille avec l’entraîneur de l’équipe. Et j’espère que ce n’est pas fini. Que l’enchaînement des courses pros va aussi m’aider à progresser. Je suis très motivé !”