Geraint Thomas avant le chrono décisif du Giro: “Ce sera génial à regarder mais horrible à faire”
L’étape-reine a permis à Roglic de revenir à 26 secondes de Thomas tandis qu’Almeida perdait encore du temps. Le chrono de samedi sera décisif.
Publié le 26-05-2023 à 21h46 - Mis à jour le 26-05-2023 à 21h47
:focal(545x356.5:555x346.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QXUKMX5QGZBOTE2GLPFTXE5ITE.jpg)
Souhait de tous les organisateurs de grands tours, la 106e édition du Giro se jouera ce samedi dans le dernier chrono, à la veille de l’arrivée à Rome. La 19e étape, la plus dure sur le papier avec ses 5 400 mètres de dénivelé, cinq cols et 183 kilomètres, n’a permis à aucun des trois favoris de créer une décision définitive. Pourtant, Joao Almeida, déjà mis en difficulté la veille, a encore dû lâcher du lest dans les derniers hectomètres de la montée mythique des Tre Cime di Lavaredo. Le Portugais a perdu 26 secondes sur Primoz Roglic, 4e de l’étape, et il pointe désormais à 59 secondes de Geraint Thomas dont Roglic s’est légèrement rapproché en lui prenant trois secondes.
Venu mourir au sommet sur les talons de Magnus Cort Nielsen, troisième rescapé de l’échappée de 15 hommes dont le Colombien Santiago Buitrago venait de se montrer le meilleur devant l’incroyable Canadien Derek Gee, le Slovène a manqué de peu les quatre secondes de bonification qui auraient certainement fait son affaire.
La grande empoignade attendue entre les principaux prétendants dans cette étape-reine n’aura donc eu lieu que sur la montée finale. La faute à une solide équipe Ineos Grenadiers et aux quatre équipiers restant du maillot rose, lesquels ont cadenassé la course du mieux qu’ils purent au profit de Thomas. Celui-ci aura l’avantage d’aborder l’ultime contre-la-montre avec le maillot rose sur le dos et en partant trois minutes après Roglic, six après Almeida.
"Je perds trois secondes, il m’en reste 26, ce n’est pas mal", faisait contre mauvaise fortune bon cœur le Gallois qui avait espéré que son accélération en vue de la ligne d’arrivée soit payante. "C’était une journée difficile, surtout en raison de l’altitude (NdlR : avec trois passages à plus de deux mille mètres et l’arrivée la plus élevée de ce Giro à 2 304 m). Je me suis lancé sur la fin à 400 mètres de la ligne mais je me suis rendu compte que c’était loin, Roglic est revenu et il m’a passé in extremis, peut-être à cent mètres. Dommage, même si on a pris du temps sur Joao, qui reste malgré tout assez près encore."
Il ne reste donc qu’une étape pour départager les trois premiers du classement général et établir la hiérarchie définitive. "Demain, ce sera génial à regarder, mais horrible à faire", a commenté Thomas qui reste donc en position favorable pour enlever le deuxième grand tour de sa carrière, à 37 ans.
Roglic en situation inverse du Tour 2020
Il lui faut pour cela résister à Roglic. Celui-ci va se trouver dans la situation inverse d’il y a trois ans à la veille de l’arrivée du Tour de France, au départ de l’étape de la Planche des Belles Filles, devenue légendaire après le renversement de situation réussi à ses dépens par Tadej Pogacar. Ce vendredi, le coureur de Jumbo-Visma a dévoilé, dans la finale de l’étape, le vélo qu’il allait sans doute emprunter ce samedi dans la seconde partie de ce chrono atypique de 18,6 km entre Tarvisio et le Monte Lussari, divisé en deux parties, la première de 11,3 kilomètres plutôt plats, la seconde, de 7,3 km en réelle montée avec une moyenne de 12,1 % dont deux passages de 22 % susceptibles de faire "exploser" les jambes les plus solides. À 21 km de l’arrivée aux Tre Cime, Roglic a changé de vélo pour enfourcher une machine avec un mono-plateau de 40 dents et une couronne arrière allant de 10 à 44 dents !
"Je me sentais bien, a confirmé Roglic après coup. Mes jambes sont de retour, demain, nous irons à fond. Bien sûr, j’ai confiance en un épilogue heureux, sinon, je ne serais pas parti. Le plus fort gagnera."