Un Giro décevant : les favoris attendent la troisième semaine
Les deux premières semaines du Tour d’Italie ont été très frustrantes.
Publié le 22-05-2023 à 06h13
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Espérons que les organisateurs du Giro mais aussi de la Vuelta et du Tour de France auront tiré des leçons de ce qu’il s’est passé ces deux dernières semaines en Italie, à savoir pas grand-chose.
Car à trop vouloir réserver un feu d’artifice en troisième semaine du Giro, avec des étapes plus dures les unes que les autres, les organisateurs ont été pris à leur propre jeu. La grande bagarre ne s’est jamais déclenchée depuis le début de la course et les principaux écarts au classement général ont pour l’instant été créés dans les deux contre-la-montre disputés et au gré des chutes et maladies des uns et des autres.
Si la Jumbo-Visma de Primoz Roglic avait avancé le vent de face comme explication à son inaction après les étapes de Campo Imperatore et Crans-Montana, elle n’avait pas cette excuse ce dimanche dans une 15e étape aux airs de “petit Tour de Lombardie” disputée autour de Bergame. Pourtant, les spectateurs du Giro attendent toujours de voir Primoz Roglic tenir son rang de grand favori après l’abandon précoce de Remco Evenepoel.
Geraint Thomas entamera donc la troisième semaine de course avec deux secondes d’avance sur le Slovène et vingt de plus sur Joao Almeida mais sans le maillot rose.
Giro : Brandon McNulty remporte la 15e étape, les favoris se neutralisentDenz, McNulty et Armirail en profitent
Car c’est bien le Français Bruno Armirail qui est l’actuel leader du classement général, grâce à son échappée belle de samedi sur les routes de Cassano Magnago. Les Ineos Grenadiers lui ont offert la tunique de leader en forçant sur le frein à main puisque le peloton a franchi la ligne d’arrivée avec plus de 21 minutes de retard sur le vainqueur Nico Denz, qui s’était offert un deuxième succès avant même, de son propre aveu, “d’avoir eu le temps de réaliser” sa première victoire 48 heures plus tôt.
Dimanche, c’est un autre baroudeur confirmé du peloton actuel qui est allé se servir au grand buffet des victoires d’étapes boudé par les favoris du Giro. Brandon McNulty a flairé le bon coup en se glissant dans une échappée de 17 coureurs avant de résister aux attaques d’un Ben Healy déchaîné pour le battre au sprint, sous les yeux du jeune Marco Frigo qui aura tout tenté dans les derniers hectomètres.
”Ma joie est indescriptible, c’était mon objectif en venant ici”, savourait l’Américain qui tient enfin sa première victoire en grand tour. “C’était une journée très difficile mais j’ai réussi à revenir sur Healy dans la dernière ascension avant de tout miser sur la dernière ligne droite. J’avais vu le printemps des classiques de l’Irlandais et j’ai pu constater que le sprint n’était pas son point fort” ajoutait celui qui a été malade toute la semaine avant de retrouver des couleurs au meilleur moment.
Reste à savoir s’il pourra surfer sur la vague et partir en quête d’un second succès dès mardi, afin d’imiter Nico Denz. Ou s’il devra épauler Joao Almeida dans la course à la victoire finale qui, à défaut d’être palpitante, a au moins le mérite d’être pleine d’incertitudes. Mais pour que les favoris s’expliquent enfin sur l’ascension finale de Monte Bondone, il faudrait qu’ils évitent, durant la journée de repos de ce lundi, de ré-étudier le profil du terrible contre-la-montre qui les attend la veille de l’arrivée à Rome. Sans quoi la prudence reprendra le dessus dans les briefings tactiques des différentes équipes.
Avant le début du Giro, aucun baroudeur n’avait pu se disputer la moindre victoire en World Tour. En quinze étapes, dont deux contre-la-montre, huit succès sont revenus à l’échappée matinale…