Remco Evenepoel favori du chrono de Cesena : “J’ai la sensation de ne pas habiter mon corps”
Avant le chrono de Cesena de dimanche, Remco Evenepoel décrypte cet effort si particulier.
Publié le 14-05-2023 à 12h31
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”C’est quand la fatigue s’installe que mes qualités s’expriment le mieux.” Outre une position naturellement aérodynamique, c’est aussi pour ça que Remco Evenepoel excelle en contre-la-montre, alors qu’il n’est pas le plus grand gabarit du peloton. Il faut y jouer avec le seuil du supportable du premier au dernier kilomètre. Ce que le champion de Belgique de l’exercice adore tout particulièrement.
"Je n'entends même pas ce que l'on me dit à l'oreillette."
”Dans un chrono, le temps passe comme rien, a-t-il confié cet hiver à nos confrères de Vélo Magazine. Je sais que j’en ai réalisé un bon quand je ne me souviens de rien à l’arrivée. Pendant cet effort, il m’arrive d’avoir la sensation de ne pas habiter mon corps. À la Vuelta, par exemple (NdlR : 10e étape entre Elche et Alicante), j’ai roulé plus de trente minutes (33.18 exactement), mais c’est comme si pas plus de cinq minutes s’étaient écoulées. Ta respiration, ta fréquence de pédalage, tes watts… tout est calé, et c’est à peine si tu as besoin de consulter de temps en temps ton Garmin. Je n’entends même pas ce que l’on me dit à l’oreillette. D’ailleurs, je réclame le silence, si ce n’est quelques indications de trajectoire. Je ne veux surtout pas entendre d’encouragements.” Aussi étonnant que cela puisse paraître, Evenepoel estime qu’il doit aussi une partie de ses immenses capacités en contre-la-montre à son passé de footballeur. “J’ai fait énormément de core stability”, détailla-t-il encore dans le magazine français. Par core training, on entend des entraînements qui font appel à l’équilibre pour renforcer les muscles profonds. Ces séances spécifiques permettent de travailler la chaîne musculaire centrale dans son ensemble, comme le plancher pelvien, la paroi abdominale, les lombaires, les fessiers, le bassin, les hanches et les muscles fessiers. Ces entraînements se font avec des accessoires comme des sangles ou des planches qui bougent dans tous les sens. Quand l’athlète perd son équilibre, le corps va rechercher son centre de gravité en faisant travailler la sangle abdominale. “Dès mes quinze ans, j’en faisais trois fois par semaine, précise le prodige de Schepdaal. Dans un contre-la-montre, la position est très contraignante. Il est difficile de la tenir longtemps. Mais tout ce travail de fond me permet aujourd’hui, non seulement de rester compact durant tout l’effort, mais aussi d’avoir un taux de pénétration dans l’air très bas.” S’il parvient, en plus, à exprimer son exceptionnelle puissance, il est difficile à battre.
Giro: les favoris se neutralisent, Davide Bais en profite !Il y a huit mois à la Vuelta, il avait mis, au moins, une minute à tous ses adversaires sur 33 bornes. Seul Primoz Roglic, pourtant champion olympique un an plus tôt, n’avait concédé que 48 secondes. Ce dimanche à Cesena, sur une distance à peine plus longue (35 km), mais un parcours tout plat qui convient, a priori, moins bien au Slovène, il espère creuser un gros écart.