La question du jour : aucun spectacle ce vendredi au Gran Sasso, les organisateurs du Giro ont-ils fait une erreur en traçant le parcours ?

Le vent de face n’explique pas à lui seul l’immobilisme des favoris dans le col du Gran Sasso.

David Lehaire, envoyé spécial en Italie
The pack of riders pictured in action during stage seven of the 2023 Giro D'Italia cycling race, from Capua to Gran Sasso d'Italia (218km), in Italy, Friday 12 May 2023. The 2023 Giro takes place from 06 to 28 May 2023.
BELGA PHOTO JASPER JACOBS
Les favoris ne sont pas passés à l'offensive dans l'ascension du Gran Sasso.

La réponse : OUI. Vendredi, la première étape de haute montagne, avec une arrivée à 2130 mètres d’altitude, a donc été une journée pour rien dans la lutte entre les favoris à la victoire finale. Aucun d’eux n’a placé une attaque au cours de cette longue ascension (26,5 km à 3,4 % de moyenne). Comme Remco Evenepoel l’a expliqué vendredi soir, le vent de face a compliqué la tâche de ceux qui auraient voulu tenter leur chance.

7e étape du Giro : Remco Evenepoel jamais mis en danger

Mais ce facteur, bien réel, n’explique pas tout. Depuis le départ du Giro il y a sept jours, on répète que la dernière semaine sera terrible et les coureurs le savent très bien. Le vendredi 19 mai, l’incursion en Suisse obligera Remco Evenepoel et ses adversaires à passer le col du Grand Saint-Bernard (34km à 5,5 %), dont le sommet culmine à 2469 mètres d’altitude et la Croix de Cœur (15,4 km à 8,8 % et à 2174 mètres de hauteur). Tout ça avant de terminer la journée à Crans Montana après une montée de 13,1km à 7,2 %.

Le mardi 23 mai, ils arriveront au sommet de Monte Bondone (21,4 km à 6,7 % de moyenne) après avoir gravi un autre col de 1re catégorie (le Passo di Santa Barbara) et deux ascensions de 2e catégorie. Deux jours plus tard, ils auront de nouveau droit à de la haute montagne avec l’arrivée à Val di Zoldo (2,7 km à 6,4 %). Et le vendredi 26 mai, avant-veille de l’arrivée à Rome, ce sera l’étape-reine avec deux nouveaux cols, qui mèneront le peloton au-delà des 2000 mètres d’altitude, ainsi que le terrible Passo Giau, avant l’ascension du Tre Cime di Lavaredo, à 2304 mètres de hauteur.

Bref, cette troisième semaine fait peur à tout le monde et les coureurs cherchent à en garder sous la pédale pour aborder ces ultimes échéances avec assez de force.

Vu ce menu gargantuesque, il n’était pas nécessaire de faire des étapes aussi longues dès la semaine initiale. S’ils voulaient du spectacle vendredi, les organisateurs auraient pu maintenir l’ascension du Gran Sasso mais ne pas prévoir plus de 200 bornes. Ce samedi, lors de ce que l’on appelle dans le jargon une journée de transition, le peloton devra quand même de nouveau se farcir 207 kilomètres et 2500 mètres de dénivelé positif.

C’est trop et l’on comprend parfaitement que ceux qui jouent le classement général ne se jettent pas déjà corps et âme dans la bagarre. “On sait qu’au Giro, tout se joue dans les tout derniers jours”, conclut Remco Evenepoel.

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