Remco Evenepoel rassure tout le monde et met la pression sur Roglic : "Il est nerveux et son équipe aussi"
Remco Evenepoel a rassuré tout le monde à Naples. Il est prêt pour le premier combat en haute montagne.
Publié le 11-05-2023 à 19h39
Avec le Vésuve dans le fond et de nombreux drapeaux à l’effigie du club de foot, champion de Série A, aux fenêtres, Naples brillait de toute sa splendeur ce jeudi. Le soleil généreux qui inondait la magnifique baie ne laissait pas percevoir la tension qu’il y avait au pied du bus Soudal Quick-Step au départ de l’étape. Journalistes et suiveurs retenaient un peu leur souffle, attendant des nouvelles de Remco Evenepoel. Toon Cruyt, le médecin de l’équipe belge, en donna. Elles furent rassurantes. “Remco a bien dormi. Il a un peu mal au dos mais ça devrait aller, dit-il. Après dix minutes passées à contempler ses plaies, il était déjà prêt à repartir au combat. Ce gars n’est pas comme tout le monde. Il transforme toujours le négatif en positif.” Klaas Lodewijck, l’un des directeurs sportifs, se montra encore plus catégorique. “Remco va bien. Il est prêt pour aller au bout du Giro. Sans discussion.”
Il a jonglé sur le podium de présentation

Le champion du monde confirma tout cela dès sa descente du bus en adressant un pouce levé à tout le monde. Visiblement très détendu, il accepta même d’effectuer des jonglages avec un ballon de foot (aux couleurs de Naples, évidemment) qu’on lui offrit sur le podium de présentation pour le plus grand bonheur du public. Sa journée sur le vélo confirma tout ça. “Même si ça a roulé vite devant, ça a été l’étape idéale pour moi. J’ai pu la passer en roue libre et ils ne m’ont pas lâché. Tout rentre dans l’ordre, expliqua-t-il, juste après avoir passé la ligne d’arrivée. J’ai encore la jambe un peu raide, mais cela ne me gênera plus après une nouvelle bonne nuit de sommeil. Désormais, la douleur est superficielle.”
Ce qu’il faut retenir de la 6e étape du Giro : journée plus tranquille pour Evenepoel, échappés crucifiés avant la ligne et victoire de PedersenRemco Evenepoel se dit prêt à aborder pied au plancher la première vraie étape de montagne, avec une arrivée au sommet du Gran Sasso, à 2130 mètres d’altitude, à l’issue d’un très long col de 1re catégorie (26,5 km à 3,4 % de moyenne). Il estime se sentir mieux qu’à la Vuelta, où il avait eu fort mal 48 heures après une chute. À l’époque, il avait connu sa seule moins bonne journée de ce Tour d’Espagne en concédant un peu de temps à Primoz Roglic. “Mais j’ai beaucoup moins mal qu’à ce moment-là. Je pense que mes blessures ne joueront aucun rôle dans le déroulement de la course.”
Ses équipiers passeront, eux aussi, un premier test grandeur nature. “La journée n’a pas été si calme que ça, lança Louis Vervaeke, pendant qu’il effectuait sa récupération sur les rouleaux. Nous sommes restés dans les premières places mais à l’abri du vent. Les Ineos ont imprimé un gros rythme en tête du peloton. Pourquoi font-ils ça ? Sans doute pour montrer qu’ils sont là, qu’ils en ont… Mais ça nous va, nous saurons leur répondre.” Il faudra donc le faire en montagne où le temps peut jouer un rôle. Or, on n’annonce pas de neige, mais de la pluie. “On sait que le Gran Sasso est un col unique, incomparable à un autre, poursuit Vervaeke. Ça ne monte pas très fort au début mais les quatre derniers kilomètres sont à 8 % de moyenne. L’altitude jouera un rôle et ce sera le premier combat entre les favoris.” Dont un Remco pas touché mentalement par ses chutes de mercredi. “Dans sa tête, il est toujours au top. Et j’ai pu voir qu’il avait de très bonnes jambes, insiste Vervaeke. En plus, ce n’est pas à nous à prendre l’initiative. Si les Ineos veulent le faire, qu’ils le fassent, nous nous mettrons dans leurs roues.”
"Je sens que Roglic est nerveux"
Si Remco Evenepoel n’est pas celui qui doit prendre la course à son compte, rien ne dit qu’il ne tentera pas quelque chose. On connaît l’orgueil de ce champion. Il n’est jamais aussi fort que lorsqu’il se relève d’un coup dur. “Je serai prêt”, répète-t-il, avant d’ajouter : “Je sens que Primoz Roglic est nerveux et son équipe aussi. Ils poussent et s’énervent vite. Nous sommes bien plus cool. On va voir s’il va essayer de reprendre du temps. Moi, je me trouve dans une position idéale.” Un jour n’est pas l’autre pour Remco Evenepoel.
Pedersen heureux et désolé pour les… crucifiés : "Ils ont roulé si fort"