La question du jour au Giro : Remco Evenepoel a-t-il été trop “frileux” dans sa manière de céder le maillot rose ?
Deuxième ce mardi à 0:28 de Leknessund, il pourrait déjà reprendre la tête du classement général du Tour d'Italie vendredi ou, au pire, dimanche.
Publié le 10-05-2023 à 08h26 - Mis à jour le 10-05-2023 à 11h00
La réponse : NON.
À moins de remporter l’étape, ce qui n’est pas dans ses intentions, Remco Evenepoel ne montera plus sur le podium ce mercredi soir à Salerne. Il a, en effet, cédé le maillot rose – et le blanc de meilleur jeune – à Andreas Leknessund. Le voilà désormais deuxième du classement général à 28 secondes du Norvégien. “Je me trouve dans une situation idéale”, dit-il mardi soir. Et il a raison.
Céder le maillot de leader à un adversaire est une chose, lui laisser prendre trop d’avance en est une autre. Certes, il aurait pu se dire qu’il allait concéder deux, voire trois minutes au coureur du Team DSM. Avec un tel débours, il aurait peut-être pu rester au chaud et épargner ses équipiers jusqu’à la 13e étape, celle du vendredi 19 mai, où le peloton arrivera dans le Valais suisse et, surtout, en très haute montagne, à Crans Montana.
Mais laisser Leknessund avec un tel viatique fait courir un risque inutile à Evenepoel qui sera, alors, obligé d’être dans un bon jour en Suisse et d’y distancer le Nordique. Or ce dernier sait grimper. Il a, notamment, déjà remporté une étape du Tour de Suisse. Rien ne dit, donc, qu’il passera par la fenêtre ce jour-là.
Remco content d’avoir cédé le maillot rose du Giro: “C’est la situation idéale”Ne pas prendre de risque inutile
En outre, en laissant beaucoup d’avance à l’ancien champion d’Europe espoirs du chrono, Remco Evenepoel se mettrait une très grosse pression sur les épaules. Il serait dans l’obligation de faire des différences lors de l’incursion en Suisse.
Il nous semble qu’il a fait le bon choix en lâchant moins de 30 secondes ce mardi. Certes, c’est un petit retard et il pourrait déjà retrouver la tunique rose vendredi lors de l’arrivée au sommet du Gran Sasso d’Italia, première arrivée à plus de 2000 mètres d’altitude de ce Giro. Mais, d’abord, rien ne dit que le champion du monde aura envie d’attaquer ce jour-là – ce ne sera pas à lui à le faire. Ensuite, le Norvégien tentera de s’accrocher pour conserver son maillot distinctif encore un peu et, sans doute, le lâcher à notre compatriote deux jours plus tard, lors du chrono de Cesena (35 km).
Dans l’esprit du vainqueur de la Vuelta et de son staff, l’idée est d’accorder quelques jours de repos à ses équipiers et de ne pas prendre le risque de… ne pas récupérer le maillot rose. Dans cette optique, l’écart de 28 secondes nous semble idéal.
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