La question du jour : Remco doit-il se débarrasser au plus vite du maillot rose ?

Notre réponse est NON. Voici pourquoi.

David Lehaire, envoyé spécial en Italie

NON. Ce samedi, après avoir écrasé le contre-la-montre à Ortona, Remco Evenepoel a dit que son intention, si possible, était de céder son maillot rose le plus vite possible à un coureur qui ne présente pas une menace pour la victoire à Rome. “Je pense particulièrement à la 4e étape, celle de mardi, qui sera assez montagneuse et pourrait être l’occasion de laisser une échappée aller au bout”, furent ses mots.

Bien sûr, on comprend sa volonté légitime de vouloir épargner ses équipiers du contrôle quotidien de la course, comme le firent avec brio ceux de Gianni Bugno en 1990, afin qu’ils puissent garder de la fraîcheur pour une troisième semaine infernale et décisive.

Mais deux raisons nous poussent à répondre par la négative à la question du jour. D’abord, souvenons-nous de la mésaventure survenue aux Jumbo-Visma de Roglic l’an dernier à la Vuelta. Vainqueurs le premier jour du contre-la-montre par équipes, les jaune-et-noir s’amusèrent à se refiler le maillot au cours des quatre premières étapes. C’est ainsi que Robert Gesink, Mike Teunissen et Edoardo Affini le portèrent à tour de rôle avant que leur chef de file slovène s’en empare au soir de la 4e étape à Laguardia pour s’en débarrasser dès le lendemain au profit du fuyard français Rudy Molard. Résultat des courses : les Jumbo-Visma n’eurent pas à contrôler la course pendant… une étape où Remco Evenepoel, seulement devancé par Jay Vine à l’arrivée, prit le pouvoir en faisant exploser ses rivaux dans la montée du Pico Jano. Roglic avait joué avec le maillot rouge qu’il avait définitivement perdu.

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Ensuite, si on comprend parfaitement l’idée de Remco Evenepoel, on se demande, vu sa force actuelle, si ce n’est pas plutôt lui qui va enfoncer le clou lors de cette fameuse 4e étape vers le Lago Laceno. Il pourrait bien tester ses jambes de feu dans le Colle Molella (9,6 km à 6,2 %), la dernière ascension dont le sommet sera atteint à trois bornes de l’arrivée. Plus il aura d’avance pour aborder la première journée de repos – le lendemain du long chrono de Cesena (35 km) dont il se profile déjà comme le favori -, mieux ce sera. Mentalement, ses équipiers sont prêts à se battre chaque jour.

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