Le coup de force de Remco au Giro: “Je ne m’attendais pas à de tels écarts”
Le champion du monde a écrasé le chrono initial à Ortona. Roglic est déjà à 43 secondes.
Publié le 06-05-2023 à 20h42
On va essayer de croire Remco Evenepoel quand il dit que, même lui, ne l’avait pas vu venir. Mais il est aussi peu convaincant que son effort chronométré fut éblouissant. Pour son retour sur le Giro, qu’il avait abandonné à quatre jours de l’arrivée il y a deux ans, il a réalisé un véritable coup de force. Le matin, il avait prévenu ses dirigeants et Patrick Lefevere qu’il avait des jambes de feu. Histoire de l’aider dans sa quête, son équipe lui avait réservé une chambre pour la journée dans un hôtel à quelques centaines de mètres du départ à Fossacesia Marina. “Sinon, il devra parcourir les deux bornes jusqu’au bus, ce qui lui coûtera de l’énergie”, nous avait glissé le patron flandrien.

De l’énergie, le champion de Belgique de la discipline en avait à revendre et dès le premier pointage intermédiaire, il avait mis tous ses adversaires à distance respectable. Au final, il a laissé Filippo Ganna, le champion du monde de l’exercice, à 0:22 et a collé 43 secondes à Primoz Roglic, pourtant sacré aux Jeux olympiques de Tokyo. “Je savais que j’étais prêt mais je ne m’attendais pas à creuser de tels écarts, dit-il après avoir enfilé le maillot rose au-dessus de l’arc-en-ciel. Je suis évidemment très heureux de cela. Mais rien, absolument, rien n’est joué. On n’est qu’au tout début de la course.”
"Garder le maillot du début à la fin n’est pas le but. J’aimerais le céder, oui."
Premier maillot rose belge depuis Rik Verbrugghe, qui avait aussi gagné le chrono initial en 2001, Evenepoel se dit ravi et honoré de porter un tel maillot distinctif. “Ce n’était, pourtant, pas mon objectif. Je ne voulais pas spécialement gagner l’étape, mais remporter le Giro dans trois semaines. C’est un extra et je suis évidemment très content.” Mais quand un confrère italien lui rappela que Gianni Bugno l’avait porté durant tout le Giro 1990, il ne cacha pas son envie de s’en… débarrasser durant quelques jours afin que ses équipiers n’aient pas à contrôler la course durant vingt jours. “Garder le maillot du début à la fin n’est pas le but. J’aimerais le céder, oui. Quand ? Peut-être lors de la 4e étape vers Lago Laceno. Ce sera déjà de la montagne et il pourrait bien y avoir une échappée. Oui, mardi, ça me semble bien”, conclut-il.
Reste à voir si ce n’est pas plutôt lui qui va remettre une couche ce jour-là. Dans sa forme actuelle…
Le danger pour Evenepoel sur le Giro 2023 pourrait être Almeida plus que Roglic