Qui sont les onze Belges présents sur le Giro 2023? Un leader, un chasseur d’étape, des coéquipiers et des néophytes
Focus sur les rôles des onze coureurs belges engagés sur le Tour d’Italie.
Publié le 04-05-2023 à 10h22 - Mis à jour le 05-05-2023 à 07h19
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Il y aura 11 Belges engagés sur le Tour d’Italie, à partir de ce samedi. Ce qui est dans la petite moyenne de ces dix dernières saisons. Le nombre de compatriotes sur les routes du Giro varie d’année en année. Il y en avait 14 l’an passé, 17 en 2021, 6 en 2020, 10 en 2019, 13 en 2018 et 2017, 7 en 2016, 12 en 2015, 15 en 2014 et 14 en 2013. Quels seront leur rôle ?
Un leader
Remco Evenepoel, 23 ans, 3e grand tour, 2e Giro, Soudal-Quick Step

L’objectif du champion du monde sur son deuxième Tour d’Italie est connu depuis de longs mois : le gagner ! Remco Evenepoel sera le seul Belge avec un statut de leader ces trois prochaines semaines. Déjà vainqueur du Tour d’Espagne et de deux étapes sur la Vuelta, dont un contre-la-montre, il avait été contraint à l’abandon, en 2021, sur le Giro, qui avait été son premier grand tour. Il n’avait pas gagné d’étape sur cette édition. Il arrive en confiance et plus déterminé que jamais.
Un chasseur d’étape
Harm Vanhoucke, 25 ans, 6e grand tour, 4e Giro, Team DSM

Après avoir roulé durant toute sa jeune carrière dans la structure de Lotto, Harm Vanhoucke a changé d’air cette année. Il est parti chez DSM, obtenant quelques places d’honneur en début de saison (10e de l’UAE Tour). Le grimpeur est un habitué du Tour d’Italie, sur lequel il est plusieurs fois allé chercher quelques résultats dans des étapes (deux fois 3e, une fois 4e). Il aura un rôle libre pour tenter d’accrocher une victoire d’étape. “Nous miserons sur lui et sur Andreas Leknessund dans les échappées sur les étapes avec du relief”, indique le directeur sportif Matt Winston.
Les coéquipiers
Laurens De Plus, 27 ans, 5e grand tour, 3e Giro, Ineos-Grenadiers

Spécialiste des courses par étapes et des grands tours, Laurens De Plus revient sur une épreuve de trois semaines après… trois ans d’absence. Diminué par des pépins à répétition ces dernières saisons, l’ancien lauréat du BinckBank Tour a traversé une longue période difficile. Mais il a retrouvé ses sensations en ce début de saison. Avec du travail remarqué pour ses leaders, comme Tao Geoghegan Hart, l’ancien vainqueur du Giro, sur le récent Tour des Alpes que le rouquin anglais a remporté. Il a également participé à la victoire de Daniel Felipe Martinez sur le Tour d’Algarve. Le Belge fait partie de l’armada Ineos-Grenadiers, articulée autour de Geoghegan Hart, Geraint Thomas, Pavel Sivakov, Filippo Ganna ou Thymen Arensman.
Senne Leysen, 27 ans, 3e grand tour, 3e Giro, Alpecin-Deceuninck
C’est devenu un habitué du Tour d’Italie. Senne Leysen n’a pour l’instant disputé que deux grands tours, à chaque fois le Giro, ces deux dernières années. Après avoir été au bout en 2021 et 2022, le fils de Bart Leysen (ancien vainqueur du Grand Prix de l’E3 devenu ensuite directeur sportif, il est à ce poste dans l’équipe de son fils)., comme les Belges de Soudal-Quick Step, sera un travailleur de l’ombre. Sa mission sera notamment d’aider Kaden Groves, le jeune sprinter australien qui grimpe dans la hiérarchie de la dernière ligne droite. Il devrait être amené à mener le tempo du peloton pour contrôler les échappés sur les étapes promises aux sprinters.

Pieter Serry, 34 ans, 15e grand tour, 9e Giro, Soudal-Quick Step

Le rôle de Pieter Serry est clairement défini : il sera aux petits soins de Remco. Sur le vélo, mais aussi en dehors. L’expérimenté coureur flandrien, qui entame son 15e grand tour et son… neuvième Tour d’Italie est précieux au cœur du peloton. Pour rouler dans la plaine tout en étant bien présent quand la route s’élève. S’il n’est pas un pur grimpeur, il sait se faire mal quand il faut jouer du petit braquet. Présent l’an passé sur le Tour d’Espagne remporté par son leader Evenepoel avec lequel il court souvent, avant de devoir abandonner à cause du Covid, Serry est également très apprécié dans son équipe pour son rôle de… metteur d’ambiance à l’hôtel, à table ou dans les transferts en bus. Idéal pour le moral des troupes ! Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est sur le point de prolonger dans l’équipe dans laquelle il évolue depuis 2013.
Ilan Van Wilder, 22 ans, 3e grand tour, 1er Giro, Soudal-Quick Step

Comme pour tous les coureurs de Soudal-Quick Step, Ilan Van Wilder devra se mettre au service d’Evenepoel. Celui qui terminait constamment aux premières places derrière Remco chez les juniors connaît parfaitement son rôle, qu’il effectue très bien. Il avait été précieux, l’an passé, sur les routes du Tour d’Espagne gagné par son leader, notamment dans les ascensions. Sans oublier son excellent travail préparatoire sur le récent Liège-Bastogne-Liège. Van Wilder, qui va découvrir le Tour d’Italie, est devenu la dernière rampe de lancement d’Evenepoel avant les offensives du champion du monde. Comme il a la même taille que le prodige de Scheepdaal (1,71 m), Van Wilder est également précieux en cas d’ennui mécanique d’Evenepoel, qui pourra directement prendre son vélo.
Otto Vergaerde, 28 ans, 2e grand tour, 2e Giro, Trek-Segafredo

Un an après avoir effectué ses débuts sur un grand tour, déjà sur le Tour d’Italie, Otto Vergaerde retournera samedi sur les routes du Giro. Avec la même mission que l’an passé : travailler pour ses leaders de Trek-Segafredo, qui misera, avec le forfait de Giulio Ciccone, sur des victoires d’étapes avec des coureurs comme Bauke Mollema ou l’ancien champion du monde Mads Pedersen. “Avec Alex Kirsch et Daan Hoole, Otto Vergaerde est un des domestiques de Pedersen, commente le directeur sportif Gregory Rasch. Ils sont forts et feront le travail de l’ombre, le sale boulot pour assurer à Mads le meilleur support dans les moments clés.”
Louis Vervaeke, 7e grand tour, 4e Giro, Soudal-Quick Step

Ancien grand espoir pour les courses par étapes, Louis Vervaeke a mis du temps à trouver sa voie. Âgé de 29 ans, il s’épanouit désormais dans ce rôle de coéquipier précieux d’Evenepoel. Il avait été très utile, l’an passé, sur le Tour d’Espagne gagné par son leader, dès que la route s’élevait. Vervaeke, qui a habité en Wallonie, à Marneffe, apprécie aussi beaucoup le Tour d’Italie, sur lequel il s’était classé 4e d’une étape, en 2021, échouant de peu pour prendre en première semaine le célèbre maillot rose. Il avait d’ailleurs convaincu sur cette édition du Giro Patrick Lefevere de le recruter (il est également sur le point de prolonger, alors qu’il ne restait pas plus de deux ans dans ses dernières équipes, Sunweb et Alpecin). Sur les routes italiennes, il se mettra à nouveau constamment au service du champion du monde, qui aime sa présence. “Louis est devenu comme un frère, pour moi”, avait évoqué Evenepoel après sa deuxième victoire à Liège-Bastogne-Liège, sur lequel Vervaeke avait abattu un travail colossal.
Le premier Giro de Rex : une découverte et plus si affinités

Parmi les néophytes du Tour d’Italie, il y aura le Liégeois Laurenz Rex. Le solide rouleur d’Intermarché-Circus-Wanty part à l’assaut de son premier grand tour. “Je ne réalise pas encore que je serai au départ samedi, explique-t-il. Un peu comme après Paris-Roubaix : il m’a bien fallu une semaine pour comprendre ce que j’avais réalisé dans l’Enfer du Nord.”
Quand il s’était classé neuvième sur le vélodrome, après avoir longtemps accompagné les favoris dans le groupe van der Poel-van Aert.
Depuis sa prestation et sa révélation sur le monument français, ce Liégeois de la Communauté germanophone a pris le temps de récupérer. “Et de me préparer pour le Giro, précise-t-il. Je suis parti en stage, seul, à Majorque, avant de reprendre lundi à Francfort, où j’ai travaillé pour l’équipe. Je me sens prêt pour le Tour d’Italie. Je suis très motivé. C’est assez marrant d’y faire mes débuts, alors que le Giro a sans doute été la première course que j’ai vue, en vrai, quand j’étais tout petit, quand il était passé près de chez moi, pas loin de Montjoie…”
Quel sera son objectif ? “Pour mon premier grand tour, le but de base sera de le terminer, de le finir, répond-il. Sur une épreuve de trois semaines, il faudra être malin avec ses forces, il faudra gérer. Mais si on choisit la bonne étape, il y aura peut-être moyen de se montrer. Le scénario rêvé serait d’aller dans une échappée qui va au bout… Je n’hésiterai pas non plus à aider l’équipe, qui aligne un effectif polyvalent.”
Les deux autres néophytes d’Intermarché-Circus-Wanty

Après avoir vécu un Tour d’Italie 2022 de folie l’an passé, avec les victoires d’étapes de Biniam Girmay et de Jan Hirt et la présence dans le top 10 du classement final de deux coureurs (Jan Hirt sixième et Domenico Pozzovivo), la formation Intermarché-Circus-Wanty prend le départ de la course au maillot rose avec plusieurs jeunes coureurs. Dont trois Belges qui vont effectuer leur premier grand tour : Laurens Huys, 24 ans, Arne Marit, 24 ans, et Laurenz Rex, 23 ans. Ils joueront tous les trois la carte du collectif tout en ayant chacun des rôles différents. “Laurenz Rex est un solide coureur, je suis curieux de voir comment il va se comporter sur trois semaines de course, mais je crois en ses chances, dans une échappée, analyse son directeur sportif Valerio Piva. Sur le papier, nous n’avons pas de leader pour le classement général. Aux côtés de coureurs d’expérience comme Taaramae ou Rota, Arne Marit pourra tenter sa chance dans les sprints. Ce sera notre homme rapide pour les arrivées massives avec Nicolas Bonifazio. Enfin, Laurens Huys aura la possibilité de se tester dans les montées.”
