Egan Bernal dans l’anonymat au Tour de Catalogne : "Je sais d’où je reviens"
Le vainqueur du Tour de France 2019 et du Giro 2021, gravement blessé il y a un peu plus d’un an, est en Catalogne pour… progresser
Publié le 21-03-2023 à 21h04
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Il restait un peu moins de dix bornes dans l’ascension vers Vallter 2000 quand il lâcha prise. Egan Bernal paya alors au prix fort son manque de rythme. De retour à la compétition la veille après deux mois d’arrêt "par prudence" suite à son abandon au Tour de San Juan pour soigner un genou gauche récalcitrant, le Colombien ne s’attendait pas à jouer dans la cour des grands dès cette semaine en Catalogne. "Je suis ici pour emmagasiner des kilomètres et voir où j’en suis", a-t-il glissé ce mardi, au départ de la 2e étape. Au final, il a terminé à 2:45 du trio Ciccone-Roglic-Evenepoel. Cette perte de temps vient s’ajouter aux dix secondes lâchées la veille pour avoir dû éviter une chute. L’ancien vainqueur du Tour de France (2019) et du Giro (2021) estime qu’il n’y a rien de mal fait, que l’important est ailleurs. "Ce qui compte, c’est d’être vivant, a-t-il même confié à nos confrères de l’Equipe à la veille de cette semaine catalane. Je sais d’où je reviens. Il y a eu des jours compliqués où je ne savais pas si je pourrais remonter sur un vélo, ni même reprendre une vie normale."
Le coureur d’Ineos (26 ans) n’a, donc, rien oublié de ce terrible accident survenu il y a un peu plus d’un an lorsqu’il percuta de plein fouet un bus à l’arrêt, près de chez lui à Zipaquira. Aujourd’hui, c’est presque un miracle s’il a retrouvé une place au sein du peloton. "Dès le début de ma rééducation, les médecins m’ont prévenu qu’ils ne voyaient pas comment j’allais pouvoir un jour refaire de la compétition. Ils me disaient juste qu’au mieux, je pourrais peut-être refaire du vélo d’appartement au bout d’un an. Finalement, me voilà."
"Je refuse de penser que cette année sera décisive."
S’il affiche toujours l’ambition de redevenir le champion qu’il était avant, il sait qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps s’il veut pouvoir jouer les premiers rôles dès le mois de juillet, au Tour de France. "Ce sera certainement une saison clé pour moi, reconnaît-il. Toutefois, je refuse de penser que cette année sera décisive et que si les choses ne tournaient pas dans le bon sens, ça aurait une influence immédiate sur mon avenir de coureur."
Reste à voir combien de temps Egan Bernal acceptera de souffrir dans l’anonymat.