Mathieu van der Poel après son succès à Milan-Sanremo : “C’était mon premier grand objectif de la saison”
Soixante-deux ans après son grand-père, Raymond Poulidor, le Néerlandais s’est imposé sur la Via Roma en attaquant sur le haut du Poggio.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/d8ec8661-957f-4c42-b84c-e3509647e088.png)
Publié le 18-03-2023 à 18h06
:focal(1766.5x1186:1776.5x1176)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TODVJL2DRRE7LEMMRI2AAV2WWY.jpg)
Vainqueur de Milan-Sanremo, Mathieu van der Poel a ajouté une ligne prestigieuse à son palmarès, qui n’en manque pourtant pas, au terme d’une prestation que n’aurait pas reniée le grand Eddy Merckx en personne.
Le coureur d’Alpecin-Deceuninck est le quatrième Néerlandais à remporter la Primavera, le premier depuis Hennie Kuiper, il y a trente-huit ans.
Pour s’imposer sur la Via Roma avec quinze secondes d’avantage sur ses plus proches poursuivants, Mathieu van der Poel a fait preuve de lucidité et d’une énorme force athlétique dans la finale d’une édition dépourvue jusqu’à ce moment de faits majeurs.
L’attaque attendue de Tadej Pogacar dans la Cipressa n’ayant pas eu lieu, c’est sur les pentes du Poggio que l’équipe UAE, et notamment un super Tim Wellens, catapulta le Slovène. Celui-ci ne put pourtant se défaire de tous ses adversaires. Dans le sillage du n°1 mondial, Filippo Ganna fut, dans un premier temps, le seul à s’accrocher, Wout van Aert, revenu de la sixième ou septième position, le suivant peu après avec, bien calé dans sa roue, son éternel adversaire, Mathieu van der Poel.
Quatre des plus grands superchampions actuels filaient donc vers la ligne d’arrivée quand, peu avant le sommet de la célèbre montée surplombant Sanremo, MvdP porta une accélération à laquelle ses trois compagnons de fugue ne purent répondre. Dans la première partie de la sinueuse descente, Wout van Aert tenta bien de préserver l’écart entre le fuyard et le trio de poursuite, mais dès l’arrivée sur le Corso Cavalotti, van der Poel repartit inexorablement vers la victoire, malgré les relais de ses trois poursuivants.
Soixante-deux ans après son grand-père Raymond Poulidor, qui avait enlevé sur la Via Roma, le seul monument qui figure à son palmarès, Mathieu van der Poel enlève une course que n’a jamais gagnée son père, Adrie, qui n’a pu obtenir mieux qu’une septième place sur la Riviera.
”Il n’y a pas que cela qui entre en ligne de compte dans le bonheur que j’éprouve”, souriait Mathieu van der Poel au pied du podium. “C’est un monument, c’est donc une victoire spéciale dans une course spéciale où il est tellement difficile de s’imposer. Je voulais la gagner un jour et depuis que j’ai repris l’entraînement après les championnats du monde de cyclo-cross, je suis focalisé sur ce premier grand objectif de ma saison.”
Si le Néerlandais était apparu en retrait aux Strade Bianche, Tirreno-Adriatico l’avait rassuré sur sa montée en puissance même si on l’avait vu peu souvent à son avantage, si ce n’est dans ses efforts pour lancer Jasper Philipsen vers la victoire à deux reprises.
”Je ne m’étais pas caché, je n’étais pas encore à mon meilleur niveau”, avoua encore Mathieu van der Poel. “On a eu ensuite une super semaine d’entraînement avec toute l’équipe. Aujourd’hui, ils ont fait un super boulot pour moi. C’est formidable, on va certainement fêter cela.”
Quiz : testez vos connaissances sur Milan-SanremoAu pied de la longue descente succédant à la Cipressa, van der Poel était arrivé en tête d’un peloton encore très important en compagnie de son équipier Sören Kragh Andersen, qui fut aussi le dernier à l’accompagner dans la première partie du Poggio. C’est d’ailleurs le Danois qui laissa le trou entre le quatuor qui venait de se former sur l’accélération de Pogacar et leurs poursuivants.
”Il ne pouvait y avoir de meilleur scénario”, continua van der Poel. “J’ai été superbement emmené par mes équipiers dans la Cipressa. J’ai senti à ce moment que j’avais encore beaucoup de fraîcheur dans les jambes. J’avais planifié cette attaque sur le haut du Poggio, j’ai vu que j’avais fait le trou avec Pogacar et j’ai continué. Je suis vraiment heureux de ce succès.”