Milan Menten vainqueur du GP Samyn: "De Lie tire tout le monde vers le haut"
Milan Menten a décroché le succès le plus important de sa carrière en remportant le Samyn au sprint.
Publié le 28-02-2023 à 21h16 - Mis à jour le 28-02-2023 à 21h17
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Du rire aux larmes… au rire. D’habitude, on évoque l’expression "du rire aux larmes" pour illustrer la joie, de courte durée, d’un coureur qui pense s’imposer sur une course cycliste avant d’apprendre qu’il a été battu sur la ligne. Milan Menten a ajouté un élément à cette expression. Ce mardi, à Dour, devant un public bien garni pour le Samyn, ce Flandrien n’a pas connu de désillusion. Mais son visage est passé par de multiples rictus en quelques secondes à peine. Avec le ressenti de la douleur de l’effort intense pour le mener vers la victoire, au sprint, dans la dernière ligne droite, qui se lisait tout d’abord sur son faciès. Ce rictus s’est transformé ensuite en une expression d’euphorie quand il a franchi la ligne d’arrivée en vainqueur. Avant de grimacer à nouveau.
Une épaule déboîtée en plein sprint
"Je me suis déboîté l’épaule en célébrant ma victoire, a-t-il expliqué à l’arrivée. Cela m’arrive parfois et cette épaule était fragilisée par une récente chute en Espagne. Je savais que je devais la remettre au plus vite en place, pour ne pas passer par la case hôpital. Je suis donc passé d’un grand ‘Oui’de joie avec ma victoire à un ‘Oh non !’ de douleur quand j’ai senti que l’épaule se déboîtait, que je n’avais plus qu’une main pour freiner juste après l’arrivée… Je dois me faire opérer après la saison pour régler ce problème. Mais tout s’est bien terminé avec cette victoire, dont je suis bien évidemment très heureux. Je ne retiens que ça : cette victoire, très importante, pour moi, alors que je viens d’arriver dans cette équipe."
Soit le succès le plus important de sa carrière, jusqu’à présent. "Il est du même niveau que ma victoire d’étape sur le Tour de Croatie, en 2011, mais le Samyn a une saveur supérieure. Surtout en tant que Belge."
Qui est ce Milan Menten ? Cet abonné aux places d’honneur de 26 ans ? "Je suis connu jusqu’à présent pour ma régularité", raconte ce Limbourgeois, qui rêve de remporter le… Tour du Limbourg, qui passe dans son fief. "J’ai eu près d’une vingtaine de tops 10 l’an passé. Ma nouvelle équipe Lotto-Dstny m’a demandé de viser les podiums sur les épreuves sur lesquelles Arnaud De Lie n’est pas présent."
Il espère que ce succès va constituer un déclic pour la suite de sa carrière. "Nous ne sommes pas World Tour, mais nous avions l’équipe la plus forte sur le papier sur cette épreuve. Je découvre une nouvelle manière de rouler. Cela m’a même donné la chair de poule en fin d’épreuve de voir un si fort collectif, de sentir que j’en faisais partie. Cela donne m’a donné confiance. Je ne pensais pourtant pas mardi matin, pouvoir gagner. Je sors de maladie. J’ai été contraint à déclarer forfait pour le week-end d’ouverture. J’avais donc quelques doutes. Mais toute la course s’est déroulée à merveille pour moi. J’ai roulé sur la défensive. Je devais me concentrer sur une éventuelle arrivée au sprint et jouer ma carte. J’étais véritablement dans un fauteuil, car nous avions toujours quelqu’un dans les bons coups. Surtout à la fin avec le groupe de costauds qui s’est dégagé, dans lequel nous avions Victor Campenaerts et Jarne van der Paar. C’était une situation idéale pour moi. Je n’avais qu’à attendre."
Jouer sa carte quand De Lie n’est pas là
Et à gicler au sprint. "Cette arrivée en faux-plat montant me convenait vraiment bien, poursuit Milan Menten. Tout se déroule bien chez Lotto-Dstny. Dans laquelle il y a le facteur Arnaud De Lie. Il tire tout le monde vers le haut. Victor Campenaerts aussi. Nous ne sommes pas Jumbo-Visma, mais c’est vraiment très pro. J’apprends beaucoup au niveau de la nutrition, de l’entraînement, des gains marginaux, l’aérodynamisme. Pour un coureur comme moi, c’est un grand pas en avant. Même si je ne connais pas encore mes limites. Mais je m’améliore chaque année. Je suis passé de Top Sport Vlaanderen à Bingoal-Wallonie Bruxelles (NdlR : formation dans laquelle il s’est retrouvé dans une forme de rivalité avec Timothy Dupont, avec qui le courant ne passait pas). Et maintenant à une solide structure comme Lotto-Dstny. Qui n’est plus World Tour mais qui en a clairement le niveau."
Il sera samedi sur le Grand Prix Criquelion. Avec l’intention de s’illustrer à nouveau.