Remco, dynamiteur de la plus belle kermesse du pays
Evenepoel a encore pesé sur la course. Mais Tim Merlier s’est imposé.
Publié le 27-06-2022 à 06h00
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Celui qui a découvert le verdict de ce championnat de Belgique en rentrant d’un barbecue dominical s’est peut-être dit que Tim Merlier avait réglé la concurrence au sprint à l’issue d’une journée ennuyante au possible le long de la mer du Nord. C’est vrai que le Flandrien, déjà couronné en 2019, s’est paré des lauriers nationaux mais au terme d’une course très animée. À certains moments, on se serait cru dans une kermesse d’après-Tour de France quand ça attaque dans tous les sens.
À ce jeu-là, Remco Evenepoel fait partie des tout premiers de la classe. Dès que l’idée de passer à l’offensive effleure l’esprit de ses patrons, il insiste pour la mettre en pratique dans la foulée. C’est, donc, ce qu’il a fait. Comme lors de ses deux participations précédentes, en 2019 et l’an dernier. Cette fois encore, il a fait chou blanc. Logiquement déçu en franchissant la ligne d’arrivée en 37e position et 23 secondes après le lauréat du jour, il a vite retrouvé toute sa sérénité. Parce que son équipe et lui ont "respecté à la lettre le plan établi le matin".
Il avait, pourtant, suscité l’inquiétude auprès de ses très nombreux fans installés sur les terrasses longeant la digue ou qui éclusaient les bières dans le local réquisitionné par son club de supporters lorsqu’il se retrouva distancé à la faveur d’une cassure dans les Moeren. "Mon placement n’était pas optimal au moment où ça a cassé mais nous ne paniquions pas du tout, dit-il entre deux selfies et trois autographes accordés au pied du bus du Wolfpack. Même quand on a compté plus de deux minutes de retard, on se doutait que l’on reviendrait. C’était d’autant plus le cas que les Intermarché (NDLR: Wanty-Gobert) roulaient très fort en tête de groupe parce qu’ils n’avaient personne devant."
Au fil de la course, ces retardataires – le plus gros de la meute en fait -, reprirent le groupe de poursuivants et de ne laisser que Jasper Stuyven et Sep Vanmarcke devant. Une autre course pouvait alors commencer. "Nous allions pouvoir mettre en œuvre notre plan", détaille le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège.
Les intentions des Quick-Step Alpha Vinyl étaient d’autant plus claires qu’ils n’avaient pas de sprinters. Il leur fallait attaquer au bon moment pour tenter de faire exploser la concurrence. "Comme prévu, on est passé à l’attaque à l’entame du dernier tour (NDLR: du circuit local de 16 kilomètres). J’avais pour mission d’y aller." C’est à cinq bornes de l’arrivée qu’il s’extirpa du peloton et fit le bond pour rejoindre Stuyven et Vanmarcke. "Je me sentais très bien et les jambes étaient bonnes. J’espérais que l’on pourrait creuser un petit trou." Reste que ses deux compagnons d’échappée n’ont pas pris les relais qu’il souhaitait. "Je peux comprendre, mais c’est dommage." Du coup, la meute des sprinters a fondu sur sa proie et l’a croquée à moins de trois kilomètres de la ligne d’arrivée. "Nous ne nourrissons aucun regret. Mes équipiers et moi avons fait ce que nous devions."
Maintenant, Evenepoel va tourner le dos à ces championnats de Belgique qu’il aura marqués de son empreinte en glanant une médaille d’or dans le contre-la-montre de jeudi et en dynamitant la plus belle kermesse du pays, ce dimanche. Dès ce lundi, il va prendre une semaine de repos avant de partir en stage à Livigno. La suite de son programme le conduira à la Clasica San Sebastian (le samedi 30 juillet) et à un nouveau séjour en altitude juste avant le Tour d’Espagne (du 19 août au 11 septembre).
Il peut aborder cette deuxième partie de saison de manière sereine. Comme Tim Merlier, son futur équipier.