Les USA sans Griner: «C’est fou comme situation»
L’une des meilleures joueuses au monde ne participera pas au Mondial. Et pour cause, Brittney Griner est toujours emprisonnée en Russie.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/WRST37MAXFEATBVK7ZT35D4OQA.jpg)
Publié le 20-09-2022 à 20h11 - Mis à jour le 20-09-2022 à 21h36
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/M7UE2MMQSZGUHP3RPFECJ75BVU.jpg)
La « Dream Team »américaine a dévoilé ce mardi sa sélection de 12 joueuses pour défendre son titre lors de la Coupe du monde féminine de basket-ball qui débutera, ce jeudi, en Australie. N’y figure plus les légendaires Sue Bird (41 ans) et Diana Taurasi (40 ans) qui avaient encore accroché à leur palmarès, déjà bien fourni, une cinquième médaille d’or aux Jeux olympiques. Établissant un record absolu dans l’histoire du sport collectif, hommes et femmes confondus.
Autre record établi par une joueuse américaine lors des Jeux olympiques de Tokyo, celui de Brittney Griner qui avait inscrit 30 points en finale. Mais l’imposante intérieure de 2m06 sera, elle aussi, absente de la sélection américaine présente en Australie.
Incarcérée dans une prison russe depuis le 17 février 2022, la joueuse des Mercury Phoenix a été condamnée le 4 août dernier à 9 ans de prison pour détention de stupéfiants. Si elle a reconnu sa culpabilité, Brittney Griner a toutefois affirmé utiliser un produit stupéfiant, légal aux USA, comme antidouleur. Elle a fait appel de la sentence et malgré les interventions du président américain Joe Biden qui a jugé "le verdict inacceptable", rien n’y fait pour l’instant. La joueuse, considérée comme l’un des meilleurs pivots au monde et qui devait rejoindre le club russe d’Ekaterinburg au moment de son interpellation, reste en prison. Le contexte de tensions internationales avec la Russie est évidemment pointé du doigt pour expliquer une telle sanction.
Le post d’Emma Meesseman pour soutenir son amie
Le monde du basket n’est pas resté sans réaction face à une telle situation. Outre les nombreuses réactions outre-atlantique, le milieu de la balle orange en Europe a également appelé à une libération de la joueuse.
Coéquipières en Russie depuis 2015, Emma Meesseman a d’ailleurs soutenu Brittney Griner par un post sur Instagram: "Comme Brittney, j’ai joué de nombreuses années en Russie. Nous avons gagné plusieurs championnats ensemble et quatre titres en Euroleague. J’ai d’excellents souvenirs de cette période à Ekaterinburg et j’espère que par respect pour le caractère sacré du sport et dans l’espoir que cette situation soit résolue, la Russie puisse redevenir une destination où les joueuses internationales peuvent faire de la compétition. Mais aussi que la Russie montrera de la compassion envers notre amie BG."
Interviewées sur le sujet juste avant leur départ pour l’Australie, deux Belgian Cats ont aussi regretté la situation. "C’est fou comme situation et c’est politique, a lancé Antonia Delaere. Elle est là dans une prison russe depuis six mois, c’est quelque chose qui est difficile à imaginer. Il y a eu beaucoup d’actions cet été en WNBA et j’espère qu’elle va rapidement sortir. C’est quelqu’un de très chouette. C’est aussi très spécial ce que l’on vit actuellement sur le plan sportif avec l’absence de la Russie dans les compétitions."
Présente en Russie au moment du déclenchement du conflit en Ukraine, Julie Vanloo se dit particulièrement attristée par la situation géopolitique qui ne permet pas de pouvoir envisager un retour en Russie. "Ça me fait toujours mal au cœur d’en parler, a confié celle qui a dû quitter précipitamment son club d’Enisey Krasnoyarsk. Je suis partie de là le cœur brisé. Je me sentais comme à la maison dans ce club et pour moi, ce fut difficile de prendre cette décision vis-à-vis de mes coéquipières et de mon coach. Mais je ne me sentais pas à l’aise avec le fait de rester et de continuer à jouer en Russie. Lorsque je suis rentrée en Belgique, je me suis d’ailleurs rendu compte que les images et le discours ne correspondaient pas du tout à ce que je voyais là-bas."
Il y a fort à parier que lors du premier duel opposant les USA à la Belgique dans la nuit de mercredi à jeudi (3h30), beaucoup de joueuses auront une pensée pour Brittney Griner lors de l’hymne américain.