Ismaël Bako après la victoire des Belgian Lions face à l'Espagne: "Et pourquoi pas gagner l'Euro?"
Ismaël Bako incarne parfaitement l’image d’une équipe belge décomplexée, comme l’a démontré la victoire face à l’Espagne.
- Publié le 06-09-2022 à 06h00
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La superbe réplique offerte par l’équipe belge face à l’Espagne, nation championne du monde en titre, vainqueur aussi de trois des cinq derniers Euros, restera à jamais gravée dans la mémoire d’Ismaël Bako. Le plus grand format de l’équipe nationale (26 ans et 2,08 m) est revenu sur l’exploit signé par les Lions.
Ismaël Bako, comment on se sent le lendemain d’un succès aussi retentissant ?
L’atmosphère est évidemment excellente au sein du groupe. Mais dès le lendemain matin, on est déjà concentrés sur la suite car on sait qu’il reste encore deux matchs importants à négocier dans la phase de poules.
Il y avait beaucoup d’émotion dimanche après le match.
Oui. Dès le coup de sifflet final, on a pu ressentir énormément d’émotion positive. C’est aussi pour vivre ce genre de moments qu’on s’est entraînés si dur durant l’été. Avec la préparation, nos vacances ont été très courtes et on n’a pas pu profiter beaucoup de nos familles. Ce n’est pas facile d’autant que je suis aussi éloigné de mes proches durant la saison en club comme j’évolue à l’étranger (NdlR : il était à Manresa en Espagne). Vivre en groupe durant plusieurs semaines, en voyageant de ville en ville et d’un hôtel à l’autre, n’est pas toujours facile. Surtout pendant que d’autres s’amusent sur les plages à la même période. Il arrive parfois que la frustration fasse apparaître quelques petites tensions aux entraînements, mais c’est normal, c’est la vie d’un groupe. Ce genre de victoire est donc une énorme récompense pour tous les sacrifices réalisés jusque-là. On a commencé notre parcours vers l’Euro en 2018, en pré-qualifications. Et maintenant on bat l’Espagne. Quel chemin parcouru, c’est fou !
Les Belgian Lions vont être plus respectés désormais.
Je pense que nous étions déjà pas mal respectés par nos adversaires. Mais on a encore pu montrer ce qu’on valait vraiment en faisant tomber l’Espagne dans un grand tournoi. La portée de ce résultat est immense. Je pense surtout qu’on mérite plus de respect de l’extérieur par rapport à ce qu’on donne sur le terrain. Venant de l’entourage médiatique par exemple. Chaque fois qu’on battait une grande nation, le focus était porté sur les absents parmi nos adversaires. C’est rare que les Belgian Lions fassent la une de l’actualité. Mais ça nous motive à continuer à nous battre.
Après avoir battu l’Espagne, est-ce que la Belgique peut voir plus grand dans cet Euro en termes d’objectifs ?
Nous étions déjà ambitieux avant le début de la compétition. On n’est pas venus ici juste pour gagner un ou deux matchs. Quand on voit le potentiel de notre effectif, qui est très bien balancé entre jeunesse et expérience, on ne doit pas se fixer de limites. Je veux quitter le tournoi avec le sentiment d’avoir tout donné. Pourquoi ne pas croire au titre de champion d’Europe ? Selon moi, tout est possible. On peut rivaliser avec tout le monde. On forme un collectif avant tout, sans star. Le plus important, c’est l’équipe et pas ses stats personnelles.
C’est aussi une chance de jouer face à des grands joueurs.
C’est un honneur d’affronter des adversaires de ce niveau. Cela permet de me tester et de grandir plus vite. En trois matchs, je sens déjà que j’ai progressé dans certains détails. Comme le placement ou le timing de mes actions. C’est important car, à ce niveau, les petites erreurs peuvent coûter cher. La concentration doit aussi être maximale à chaque instant.