“Je n’ai aucune affinité avec elles” : les Red Panthers affrontent les Pays-Bas en finale de l'Euro 2023 sur un fond de tension
La finale des championnats d'Europe de hockey se jouera sur un fond de tension entre la Belgique et les Pays-Bas. De quoi motiver un peu plus les Red Panthers à l’image de Gerniers, remontée.
- Publié le 26-08-2023 à 12h39
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Cinq ans plus tard, les Red Panthers sont de retour en finale du championnat d’Europe. Le Wagener Stadium a laissé place au Sparkassen Park de Mönchengladbach. Les Oranjes sont toujours les grandes favorites. Mais, du côté belge, tout est fort différent. Sur les seize finalistes de 2016, neuf – Cavenaile, Fobe, Limauge, Boon, Raes, Peeters, Hillewaert, Leclef et Weyns – ont disparu des radars. Niels Thijssen a laissé sa place au stratège Raoul Ehren qui a bouleversé les codes. Le Néerlandais a rajeuni les cadres et imposé un press redoutable. Les Reds qui couraient derrière le top 10 sont devenues des pensionnaires du top 5 mondial.
”Tout est si différent, se souvient Alix Gerniers. En 2017, la situation était inattendue. Nous avions eu beaucoup de chance contre l’Espagne, puis face à l’Allemagne. La médaille nous faisait du bien car nous avions souvent eu de la malchance par le passé.”
En 2023, les Red Panthers ne misent plus sur le facteur chance. Elles sont toutes des athlètes endurantes avec un bagage technique affirmé. “Et puis, les jeunes ont amené leur fraîcheur. Le potentiel a été revu à la hausse. Nous, les plus expérimentées, nous sommes poussées par les plus jeunes. Le danger vient de partout sur le terrain. Notre press à la balle est meilleur.”
Gerniers “La qualification pour les JO est plus importante que le titre européen”
Seul l’entraîneur des Pays-Bas, Paul van Ass ne croit pas dans le projet des Red Panthers. “Je m’attends à jouer contre l’Allemagne en finale. Face à l’Allemagne, je pense que ce sera un match bien plus agréable à regarder que contre la Belgique, disait-il avant l’autre demi-finale jeudi soir. Si la Belgique gagne, je voudrais voir ce qu’elle montre. Et puis, il faudra qu’elles osent jouer contre nous. Mais, si elles restent bas et qu’elles proposent encore la même chose, ce sera encore 2-0", a-t-il confié aux médias néerlandais.
L’expérimentée capitaine des Red Panthers, Alix Gerniers, ne compte plus les duels face aux voisins du nord. À part un partage, elle s’est toujours inclinée. Les propos de l’entraîneur adverse ne l’affectent pas. “Cela ne me fait rien si ce n’est me donner un peu plus de rage de vaincre. Nous avons un plus grand potentiel qu’il croit. Nous aurons à cœur de montrer nos qualités. Pour moi, Vanden Borre est la plus forte du monde dans son rôle. Englebert et Struijk, aussi, peuvent faire très mal.”
"il est bien mignon, mais qu’il se concentre sur son équipe"
Quant à la jeune Lucie Breyne, elle répondait du tac au tac à l’entraîneur des Oranjes. “J’ai envie de dire qu’il est bien mignon, mais qu’il se concentre sur son équipe”, lâche la défenseuse. On verra ce qu’il propose. Je n’en ai rien à kicker, rien à foutre. Nous entendons d’une oreille et ça ressort de l’autre. C’est dommage que le coach néerlandais soit le seul à se concentrer sur les autres équipes pour les déstabiliser. C’est juste ridicule.”
”Je nous donne 33 % de chances de gagner”
En finale, les chances belges restent minces, mais pas inexistantes comme disait notre consultante Emilie Sinia. Alix Gerniers est plus optimiste. “Je nous donnerais 33 % de chances de gagner. Nous ne les avons jamais battues. Je ne suis pas obsédée par la victoire samedi. Pour moi, la qualification olympique passe avant le titre européen. Moi, je me battrai surtout pour le ticket olympique. Je suis très fière de mon parcours malgré des déceptions. Cette fois, je veux connaître le bonheur d’une qualification pour les Jeux. Jouer les Jeux de Paris nous permettrait de poursuivre notre processus de développement.”
Pour battre les Néerlandaises, la recette est terriblement compliquée. La défense devra assurer comme jamais face à un press de 60 minutes. Le milieu devra trimer en défense et chiper des balles pour oser remonter le terrain. Quant aux attaquantes, elles devront faire des kilomètres sans balle et sauter sur chaque demi-occasion. Tout l’enjeu réside dans l’équilibre entre défendre et oser sortir. “Nous sommes capables de le faire. Nous avons effacé notre match de poule qui n’avait pas été bon contre elles. Je garde plus la Pro League et la Coupe du monde comme références. Ce qui est compliqué face aux Néerlandaises, c’est qu’elles se trouvent si facilement. Elles comprennent toutes ce que l’autre attend sur le terrain.”
Les Belges ne sont pas les premières fans de l’équipe néerlandaise qui propose un jeu collectif éblouissant, mais qui n’est pas la plus sympa. “Elles ont peu de copines dans les autres équipes”, poursuit Alix Gerniers. “Moi, je n’ai aucune affinité avec elles.” La hache de guerre entre les deux pays sera déterrée pour la 19e fois en 11 ans avec l’espoir secret d’un petit miracle belge.