«Toma? Une maturité exemplaire…»
Koen Sleeckx, le directeur technique néerlandophone, regrette l’absence de Nikiforov à Sofia.
Publié le 28-04-2022 à 06h00
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Un seul judoka manque et cet Euro, à Sofia, n’aura pas la même saveur. Victime d’une fracture à une côte le 3 avril, à Antalya, Toma Nikiforov a déclaré forfait pour ce rendez-vous, auquel il tenait tant. Le Bruxellois devait, en effet, y défendre son titre datant de l’an dernier, à Lisbonne, après celui de 2018, à Tel Aviv. Et ce, dans une salle se situant à deux cents mètres de la maison de ses grands-parents. On le sait: il n’y a pas plus Belge que Toma qui, depuis 2010, défend nos couleurs sur les tatamis des quatre coins du monde et depuis 2014, celles de l’Armée en tant que sportif d’élite. Mais voilà, le sort s’est acharné sur lui avec cette blessure qui l’a contraint à déclarer forfait.
"Je suis particulièrement triste et en colère, mais c’était la seule bonne décision."
Réuni avec le staff mercredi dernier, Toma a compris qu’il ne pourrait pas combattre dans la capitale bulgare.
"C’était très dur, mais il a montré une maturité exemplaire! explique Koen Sleeckx. Les médecins lui ont expliqué que, s’il combattait, il avait une chance sur deux d’aggraver sa blessure et d’en avoir alors pour très longtemps. Le judo est un sport de contacts. Et tout impact sur la côte cassée aurait été fatal. Ce n’était pas raisonnable, même si la décision était cruelle. De notre côté, nous l’avons soutenu du mieux que nous avons pu. Et nous continuerons. Toma sera présent, mais dans les tribunes."
Car, en Bulgarie, notre champion est une star…
Du coup, il n’y aura que sept judokas belges engagés, soit la plus petite délégation depuis 2014, à Montpellier, où le meilleur résultat avait été signé par… Toma Nikiforov avec une cinquième place! Depuis, les Belges ont été entre 10 (en 2021, à Lisbonne) et 14 (en 2020, à Prague et déjà en 2018, à Tel Aviv).
Pas de Teddy Riner, ni de Russes
Outre Amber Ryheul et Sophie Berger, blessées, il y aura également deux absentes: Charline Van Snick et Loïs Petit. Âgée de 31 ans, la Liégeoise n’est plus apparue en compétition depuis les Jeux. "Charline s’entraîne avec le groupe, mais elle n’est pas encore prête… explique Cédric Taymans. Elle était également présente en stage, où nous avons discuté avant de prendre la décision de ne pas l’aligner à Sofia. Charline a assez d’expérience pour savoir quand elle est prête ou non. Je la laisse donc gérer ça."
À 22 ans, Loïs Petit aurait, elle, bien voulu en être. Mais la Tournaisienne a connu un début de saison très délicat après une fracture du doigt et une infection au Covid.
"Loïs a énormément de talent! Elle a la technique, la vista. Bref, 95% de ce qu’il faut pour devenir une judoka de premier plan. Mais il lui manque encore ces 5% qui lui auraient permis de gagner les combats qu’elle a perdus en début de saison car ses rivales étaient à sa portée. Physiquement, elle est trop légère et nous cherchons des solutions. Mentalement, elle doit croire en elle."
Et l’éclaircie est venue de Dubrovnik, où elle a décroché une belle médaille d’or.
Sur le plan international, l’équipe de France s’alignera sans son icône, Teddy Riner. Pour la petite histoire, il a été "remplacé" par Joseph Terhec, celui qui, le 4 octobre 2020, lui avait infligé sa première défaite face à un "Tricolore" depuis le… 7 novembre 2007! Enfin, pour rappel, les Russes et Biélorusses sont interdits de compétition en raison de la guerre en Ukraine…