Athlétisme: Les chances de médailles belges à l'Euro en salle
La délégation belge, arrivée en Turquie ce mardi, peut rêver de reproduire son bilan de 2021 (cinq médailles). Voire mieux encore !
Publié le 28-02-2023 à 20h40 - Mis à jour le 28-02-2023 à 20h41
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Ils seront 21 athlètes (8 femmes et 13 hommes) à défendre les couleurs de la Belgique, de jeudi à dimanche, aux championnats d’Europe en salle qui se déroulent à Istanbul. Deux ans après un Euro de haute conjoncture, mais en pleine crise du coronavirus, à Torun en Pologne d’où notre délégation, alors forte de 32 éléments, est revenue avec cinq médailles (Nafi Thiam et Noor Vidts respectivement en or et en argent au pentathlon, Elise Vanderelst en or sur 1500m, Isaac Kimeli en argent sur 3000m et Thomas Carmoy en bronze à la hauteur), nos représentants seront-ils à la hauteur de l’événement ?
Une chose semble certaine : cette 37e édition laisse entrevoir un potentiel de médailles similaire à la précédente. Tout d’abord parce que la Belgique se présente avec deux champions du monde indoor en titre : l’an dernier, Noor Vidts et le relais 4x400m se sont imposés l’un et l’autre dans leur épreuve respective, hissant la Belgique à une inattendue 3e place au tableau des médailles.
Une 17e médaille pour le relais ?
Les Belgian Tornados, qui aligneront Kevin Borlée, Julien Watrin, Alexander Doom et un quatrième homme à choisir entre Dylan Borlée (incertain après une chute la semaine passée à Madrid) et Christian Iguacel, ne seront pas beaucoup moins forts qu’en 2022 à Belgrade. Face à une concurrence relevée (Espagne et Pays-Bas en tête) et dans une finale directe, l’expérience des Belges, en quête d’une 17e médaille internationale, sera très utile.
La forme de Noor Vidts est, elle, un peu plus incertaine. Victime d’une infection virale il y a dix jours, la vice-championne d’Europe de Torun, qui s’était emparée du record de Belgique l’hiver dernier avec un total de 4929 points pour devenir la 7e performeuse mondiale de l’histoire, n’a pas connu une fin de préparation idéale. Mais même en évoluant à un niveau acceptable, elle ne devrait pas être très éloignée du podium.
Surtout, la Belgique possède en Nafi Thiam - absente l’an dernier aux Mondiaux en salle - une athlète qui nous a habitués au meilleur. La double championne olympique des épreuves combinées pourrait s’octroyer un 3e titre européen (après 2017 et 2021) ce vendredi mais, comme elle l’a indiqué, elle cherchera surtout à se "tester", près de cinq mois après l’entame de sa collaboration avec son nouvel entraîneur, Michael Van der Plaetsen, en Afrique du Sud. Suffisant pour prétendre à une nouvelle médaille d’or ? On peut le penser, même si l’intéressée ne possède aucun point de repère en salle en ce début d’année.
De Smet et Crestan, outsiders sur 800m
Beaucoup moins médiatisé mais arrivé à l’Ataköy Arena avec une énorme pancarte de deuxième performeur mondial de l’année (et premier Européen) sur 800m, Tibo De Smet va, quant à lui, devoir affronter un niveau de pression qu’il n’a jamais connu jusqu’ici à l’occasion de ses premiers grands championnats en salle. Le nouveau recordman de Belgique (1:45.04), qui possède le meilleur record personnel de tous les engagés, fait figure de médaillable en théorie. Il a toutefois été devancé à deux reprises, ces dernières semaines, par Eliott Crestan et il devra franchir un cap au niveau tactique.
Le Namurois Crestan présente, lui, l’avantage de posséder une certaine expérience internationale après sa sixième place aux Mondiaux en salle de Belgrade l’an dernier et son élimination en demi-finales à l’Euro de Torun en 2021. Sans parler des Jeux olympiques et des championnats du monde en extérieur. "Le plus difficile sera sans doute d’accéder à la finale (à six)", répète Eliott.
Carmoy peut se sublimer
Par ailleurs, Thomas Carmoy, médaillé de bronze au saut en hauteur il y a deux ans, figure toujours parmi les bonnes surprises potentielles. S’il se qualifie pour la finale, le Carolo sera capable de s’y sublimer. Il possède la 3e performance 2022 des engagés, ce qui ne dit pas tout mais certainement qu’un podium est dans ses cordes.
Cinquième perchiste mondial l’an dernier avec 5,75m, Ben Broeders pourrait, lui aussi, nous réserver un très bon résultat. En l’absence d’Armand Duplantis, le concours masculin est très ouvert et le Louvaniste, 3e sur la liste des engagés après avoir porté son record national à 5,82m voici peu, fait partie des candidats à une médaille. À condition que tous les paramètres, psychologique, physique et technique, soient alignés.
De leur côté, Alexander Doom et Julien Watrin se retrouvent un peu dans le même cas de figure que Tibo De Smet et Eliott Crestan. Ils pourront avoir des ambitions en finale… s’ils arrivent à enchaîner série et demi-finale lors de la seule journée de vendredi. Ce qui, vu leur forme du moment, n’a rien d’inimaginable.
Enfin, on est curieux de voir à l’œuvre Robin Hendrix qui débarque en tant que deuxième performeur européen sur 3000m (7.40.53) sur les rives du Bosphore. Le discret coureur de fond peut-il rêver d’un destin "à la Kimeli", médaillé d’argent en 2021 derrière l’intouchable Jakob Ingebrigtsen ? Lui seul possède la réponse à cette question…