Les couples dans le sport belge (5/5), Tia Hellebaut et Wim Vandeven : “Toujours vu ça comme un avantage”
La championne olympique de 2008 a toujours été coachée par son compagnon Wim Vandeven, devenu son mari après sa carrière.
Publié le 18-02-2023 à 10h29
:focal(696x487:706x477)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SCYCTRH2WNDUXOVIPPD2BG2CB4.jpg)
La voix n’a pas changé. Le débit de paroles est toujours aussi rapide et spontané. Au téléphone, on reconnaît tout de suite Tia Hellebaut. La championne olympique de Pékin suit toujours avec autant d’assiduité le sport de haut niveau. Il faut dire que Wim Vandeven, qu’elle a épousé en 2014, entraîne toujours. C’est ensemble que l’Anversoise et son coach ont écrit quelques pages somptueuses du sport belge alors qu’ils formaient déjà un couple dans la vie. Aujourd’hui, la maman de Lotte (13 ans), Saartje (12 ans) et Lars (8 ans) revient avec plaisir sur ces années passées à former un duo coach-athlète tout en étant compagnons dans la vie. Elle estime que cette association a constitué un atout tout au long de sa carrière.
Tia, quand Wim a-t-il commencé à vous entraîner ?
”En septembre 1999. Jusque-là, je m’entraînais seule de manière pas trop sérieuse, d’une à trois fois par semaine. Ayant achevé mes études, j’ai décidé de faire les choses autrement, avec davantage de professionnalisme. C’est pourquoi j’avais besoin d’un coach. Dans un premier temps, il m’a entraînée un peu sur les haies. Comme le courant passait bien entre nous, je lui ai demandé si je pouvais rejoindre son groupe d’entraînement à temps plein. Ce n’était pas gagné parce que Wim avait déjà sous sa coupe deux athlètes de très haut niveau. Mais il a accepté et je suis donc montée à cinq séances par semaine. À ce moment-là, je ne pensais pas un instant que j’allais faire ma vie avec lui. Cela s’est fait naturellement.”
Quand avez-vous entamé une relation sentimentale ?
”En 2003. Oui, cela fait vingt ans que nous sommes ensemble, ce qui ne nous rajeunit pas (rires). Bref, on ne s’est jamais dit que mêler vie privée et vie professionnelle allait constituer un problème. On a bien eu raison de se faire mutuellement confiance dès le début. Regardez où ça m’a menée. Bien sûr, on ne saura jamais si j’aurais pu faire encore mieux sous la houlette d’un autre entraîneur, mais je suis enchantée par ce que j’ai accompli.”
"Wim savait qu'il avait pour mission de me sortir de ma zone de confort."
En quoi était-ce un avantage d’être entraînée par votre compagnon ?
”On m’a souvent demandé si c’était facile de faire la part des choses. Mais oui, ça l’était. Nous avions les mêmes objectifs et nous nous entendions très bien. Comme on se connaissait très bien, on savait ce que l’on pouvait attendre de l’autre. Wim a toujours su jusqu’où il pouvait aller. Nous voulions tous les deux aller le plus haut possible. Avoir des attentes communes aide à avoir une bonne collaboration. Avec moi, il pouvait se montrer très exigeant. Il savait qu’il avait pour mission de me sortir de ma zone de confort. Il l’a fait. Souvent.”
N’y a-t-il jamais eu de frictions entre vous ?
”Bien sûr. Comme dans toutes les paires coach-athlète, il y a eu des moments de crispation. Parfois, nous n’étions pas du même avis mais, jamais, cela n’a débouché sur une crise dans notre vie privée. Wim et moi, on s’est toujours très bien compris.”
Auriez-vous accepté qu’un autre coach vous demande autant d’efforts ?
”Je ne me suis jamais posé la question parce qu’une telle situation ne s’est jamais présentée à moi. Dès le moment où je voulais atteindre le meilleur de mes capacités, je pense que j’aurais également pu effectuer autant de sacrifices avec un autre mentor. Il est impossible de savoir si un autre entraîneur aurait pu me pousser plus haut que Wim. De toute façon, cette question n’a aucun sens, puisqu’on n’en aura jamais la réponse.”
"J'avais plutôt peur de me retrouver sans entraîneur."
Vous est-il arrivé de penser à changer d’entraîneur ?
”Moi, non. J’avais plutôt peur de me retrouver sans entraîneur si l’on se séparait dans la vie privée. J’ai toujours été très satisfaite de la manière dont il m’entraînait parce que je me rendais compte des progrès que j’effectuais au fil du temps. Si j’avais stagné, peut-être que j’y aurais pensé. En revanche, Wim n’a jamais fermé la porte à un départ de ma part. En 2006 ou 2007, il m’avait dit que si je voulais changer, je ne devais pas hésiter à le faire, qu’il comprenait très bien. Mais ça ne m’a jamais traversé l’esprit. À mes yeux, ma relation avec Wim a toujours été un avantage pour moi. Ensemble, on est quand même parvenus à conquérir un titre olympique. C’est la preuve que notre duo fonctionnait bien.”
