Kevin Borlée après la deuxième place des Tornados à l'Euro de Munich : «L’argent, c’est bien mais l’or, c’est mieux»
Kevin Borlée résume bien l’énorme ambition qui animait les Belgian Tornados à Munich.
- Publié le 21-08-2022 à 18h36
- Mis à jour le 21-08-2022 à 18h37
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Les Belgian Tornados n’étaient pas quatre, mais six, sur le podium samedi soir, à recevoir la médaille d’argent du relais 4x400 m. Les deux Jonathan, Sacoor et Borlée avaient, en effet, été invités par les organisateurs à rejoindre les finalistes, Alexander Doom, Julien Watrin, Kevin et Dylan Borlée.
Ils étaient heureux d’être là, même sur la deuxième marche. Il est vrai que cette médaille, comme les 16 autres en 30 finales depuis 2008, aux Jeux de Pékin, est l’œuvre d’une véritable équipe, que son capitaine, Kevin Borlée, a donc rejointe à la dernière minute, après s’être testé à l’échauffement.
Blessé à la cuisse droite, mardi, en individuel, Kevin arborait un énorme bandage, mais était bien au départ de cette finale. Lancé par Alexander Doom (45.35), le quatuor belge pointait déjà en 2e position, derrière la Grande-Bretagne, à l’issue du premier tour de piste. "Je me sentais beaucoup mieux qu’en séries. J’avais peut-être besoin d’une course de plus ici. Les Britanniques étaient plus forts sur le papier. Mais, sur la piste, nous nous sommes bien battus."
Et comment ! Dans la foulée du Limbourgeois, Julien Watrin (44.73) parvint, quant à lui, à se rabattre juste derrière la Grande-Bretagne. "C’était l’objectif ! J’avais bien récupéré du 400 m haies et je me sentais frais. Je suis parti à fond face à un spécialiste du 200 m(Dobson, 4e de la finale) et je l’ai ressenti sur la fin. Mais j’ai tenu ma place."
K. Borlée: «J’avais peur que mon ischio lâche»
Parti en deuxième position, Kevin Borlée (44.92) s’est retrouvé à la lutte avec le Français et recula d’un cran lors du troisième relais."Cette course fut une énorme frustration pour moi parce que j’avais peur que mon ischio lâche. Quand le Français m’a dépassé, je n’ai pas pris de risque, même s’il a un peu ralenti et m’a bloqué dans le virage. Puis vint la dernière ligne droite, où je n’étais plus en position d’attaquer. Je n’avais alors qu’une idée en tête : céder le relais à Dylan ! Mais l’équipe a été fantastique et cette médaille est méritée. Je pense que, si j’avais été à 100 %, nous aurions pu battre les Anglais. L’argent, c’est bien. Mais l’or, c’est mieux."
Parti 3e, derrière le Britannique et le Français, mais avec l’Espagnol sur les talons, Dylan Borlée (44.49) a livré une prestation intelligente, attendant les 50 derniers mètres pour produire son effort et remettre la Belgique sur la deuxième marche du podium.
"Nous avons tous donné le maximum. Ce n’était pas une tâche facile pour moi de courir en dernier car il y avait de la pression. Kevin a effectué un travail fantastique à cette place pendant des années. Mais j’avais confiance. Je pense que je me suis bien débrouillé. Ce fut une expérience positive. Sur la fin, j’ai quand même ressenti la fatigue des dernières courses. Mais, après l’arrivée, j’étais un peu frustré car j’ai cru que je pouvais encore dépasser le Britannique. Ça n’a pas marché. L’argent n’est pas la couleur que nous espérions, mais nous terminons sur un sentiment positif. C’était vraiment une saison fantastique."
Dylan ne croit pas si bien dire : l’or au Mondial indoor, le bronze au Mondial outdoor et désormais l’argent européen. Beaucoup de nations nous envient les performances de notre relais 4x400 m. Celui-ci peut envisager l’avenir avec optimisme, notamment pour les Jeux de Paris 2024.
Seule une médaille olympique manque, en effet, à l’incroyable palmarès de ces Belgian Tornados…