Nafi Thiam, médaillée d’or à Eugene, est aux anges: « Je suis super fière de ce 800m, j’aurais donné ma vie! »

La nouvelle championne du monde de l’heptathlon s’est confiée à sa descente du podium.

Laurent Monbaillu
Nafi Thiam, médaillée d’or à Eugene, est aux anges: « Je suis super fière de ce 800m, j’aurais donné ma vie! »

La médaille d’or de l’heptathlon autour du cou, Nafi Thiam avait le sourire en rejoignant la zone d’interview à l’issue de la cérémonie protocolaire qui s’est déroulée sur la piste d’Hayward Field. La championne belge, qui a devancé la Néerlandaise Anouk Vetter et l’Américaine Anna Hall, nous a confié son sentiment après avoir remporté le deuxième titre mondial de sa carrière .

Nafi, on peut lire l’émotion sur votre visage.

"Oui, là je suis encore dans l’adrénaline, tout s’est enchaîné très vite, la cérémonie protocolaire, les premières interviews, tout ça. Mais je suis très contente, c’était une compétiton super intense, très stressante et serrée jusqu’au bout. Je suis fière de mon 800m aussi, j’aurais donné ma vie! C’est, je trouve, une belle manière de terminer l’heptathlon."

Comment avez-vous géré l’attente avant cette dernière épreuve?

"J’ai mangé ici dans la restroom au stade, puis je suis rentrée au village, où j’ai une chambre, je trouve que c’était mieux d’être là-bas, au calme. J’ai essayé de dormir, j’étais très fatiguée. Déjà après la longueur, je ne me sentais pas top. J’avais super mal dormi la nuit précédente. J’espérais dormir une heure, même une demi-heure, mais c’était impossible de fermer l’oeil, je pensais trop à ce qui allait se passer. D’habitude je suis plutôt celle qui chasse et quand tu as la personne devant toi, c’est toujours plus facile de jauger les écarts. Mais j’étais confiante. Une seconde et demie à refaire, c’était faisable si je courais comme je suis capable de courir. Il fallait y aller à fond. Même si je n’avais pas fait de 800m cette année, j’avais travaillé dur. Il ne servait à rien de penser à des stratégies, je me suis dit ‘cours le plus vite que tu peux et quoi qu’il arrive tu ne pourras pas avoir de regrets.’ J’ai fait un bel heptathlon, que je boucle à plus de 6900 points. Si ça n’avait pas été suffisant, qu’est-ce que je pouvais faire de plus? Dans la dernière ligne droite, j’en ai remis une couche en essayant d’aller chercher la fille qui était devant moi. Dommage, ce 2.13.00, j’aurais préféré 2.12.99 (sourire) C’est une super récompense pour tout ce que j’ai souffert à l’entraînement. Et ça donne confiance pour les prochains entraînements qui arrivent."

C’est encore un titre majeur, qui vient après les Jeux de Rio, comme le titre mondial à Londres est arrivé après les Jeux de Rio. Vous étonnez-vous vous-même?

"Oui, franchement, ce que j’ai réussi à faire au niveau des points, c’est fort. Surtout avec la préparation que j’ai eue. Il y a quelques mois, je pleurais tous les jours et je me demandais si ce ne serait pas mieux de laisser tomber les championnats, me reposer et récuperer. Quand je vois ce que j’ai réussi à accomplir, c’est vraiment une super récompense parce que cela a vraiment été dur. Je suis fière!"

C’est une médaille de plus dans votre collection...

(Elle coupe) "Et je suis fière de toutes, pas juste les titres. J’ai souffert pour remporter chacune d’entre elles. La médaille d’argent de Doha 2019 représente aussi beaucoup pour moi au bout d’une saison qui avait été difficile. Ici c’est surtout le score qui me laisse bouche bée: plus de 6900 points, je suis vraiment contente. Je pense que je n’ai fait aucune erreur."

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