La sélection pour l'Euro de cross-country très masculine: "Les femmes sont désavantagées"
Le manque de représentativité féminine dans l’équipe pour l’Euro en a choqué plus d’un.
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Publié le 02-12-2021 à 06h00
La liste de 17 noms pour les championnats d’Europe de cross-country communiquée ce mardi par la LRBA a entraîné une importante vague d’indignation: seuls trois noms d’athlètes féminines y apparaissent et une seule d’entre elles – la juniore Annelies Nijssen – pourra concourir en individuel, ce qui sera le cas de 12 athlètes masculins. "C’est une forme de discrimination", s’est emportée Nina Lauwaert, la gagnante du cross de Roulers dimanche. "Les femmes sont désavantagées. Que devons-nous faire d’autre pour être sélectionnées? C’est ainsi que l’on tue l’ambition, même chez les jeunes athlètes."
Qui décide?
La commission de sélection de la LRBA est composée de huit membres (quatre pour la LBFA, quatre pour la VAL) : les présidents des ligues régionales Thomas Lefebvre et Gery Follens, le DT francophone Frédéric Kimmlingen, les coordinateurs du Haut Niveau Jonathan Nsenga et Rutger Smith, les secrétaires Daniel Hoffman et Jos Jacobs ainsi qu’une administratrice de la VAL, Mieke Seminck. En termes de représentativité féminine, on a déjà vu mieux!
Selon quels critères?
Publiés le 19 octobre sur le site de la LBFA, les critères de sélection reposent, outre sur une participation obligatoire au cross de Roulers, sur "les chances de réussite d’une bonne performance en individuel (potentiel top 20) ou d’un classement par pays (top 6)" à l’Euro. "Il faut bien tracer la ligne quelque part et s’en tenir aux critères, sans quoi… On parle de haut niveau, on ne peut pas se permettre d’envoyer des gens pour le plaisir, dit un membre de la commission. Or les sélectionnées potentielles n’entraient pas dans les critères."
Les reproches
Mais quelle différence entre une 19e et une 21e place? Ces critères ne sont-ils pas trop subjectifs? Difficile d’émettre un avis en l’absence d’une grille de lecture faisant correspondre des objectifs à des chronos ou à des performances. Et si celle-ci existe, elle est bien sûr d’intérêt public! Ensuite, comment motiver des jeunes ou leur donner de l’expérience si on leur barre l’accès aux championnats européens, les seuls où ils peuvent espérer jouer un rôle tant le niveau mondial semble hors d’atteinte? "C’est pour cette raison que des garçons ayant le potentiel ont été repris", nous rétorque-t-on.
Enfin, les athlètes déplorent un manque de communication avec leurs coachs pour nuancer leur état de forme.
«Pas de discrimination»
L’argument de la discrimination envers les femmes est, lui, fermement rejeté par la commission. "Il ne faut pas regarder la sélection à travers ce prisme. Ce n’est pas une question de genre mais de performances. On aurait pu avoir l’exact opposé."
En attendant, nombreuses sont celles qui, soutenues par leurs homologues masculins, réclament du changement dans l’approche des sélections sous peine d’un découragement total…
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