Le relais mixte belge s'est fait très peur: «Je m’en serais voulu toute ma carrière»
Robin Vanderbemden, Camille Laus, Imke Vervaet et Dylan Borlée ont qualifié le relais mixte pour la finale de ce dimanche (21h35). La Belgique est également assurée d’une présence dans cette nouvelle épreuve à Tokyo. Mais Dylan Borlée a joué avec le feu. «Je m’en veux», dit-il.
Publié le 28-09-2019 à 21h38
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«On est en finale, on est finale...» Camille Laus fait des bonds de joie. Dans une zone mixte où l’on supporterait presque un pull tellement la climatisation fonctionne bien, la Bruxelloise partage son bonheur. Avec Robin Vanderbemden, Imke Vervaet et Dylan Borlée, elle a participé à la qualification du relais mixte belge pour la finale du 4x400m de ce dimanche (21h35, heure belge). Cette présence dans le Top 8 mondial assure déjà la Belgique d’une place, l’été prochain aux JO de Tokyo, dans cette toute nouvelle épreuve.
Camille Laus: «Il était moins une quand même»
«C’était l’objectif pour nous et un fameux soulagement pour moi après une année compliquée sur le plan individuel, poursuit la copine de Kevin Borlée. Maintenant, j’espère pouvoir faire de même avec les Cheetahs.»
Avant de se faire un relais entre filles uniquement, elle goûtera encore au «mixte». «Je suis super contente mais il était moins une quand même.» Il faut dire que Dylan Borlée a fait très peur au reste de l’équipe en relâchant beaucoup trop son effort dans la dernière ligne droite. Au final, il lui a fallu donner un ultime coup de rein pour arracher la quatrième place de la série (en 3:16.16, nouveau record national après les 3:18.03 de Yokohama) et passer au temps derrière les trois premiers, la Pologne, le Brésil et l’Inde, automatiquement qualifiés.
Dylan Borlée: «Je m’en serais voulu toute ma carrière»
«À tous les coups, je dois être deuxième. Je pensais que ce serait le cas car j’étais bien, j’avais une avance confortable (NDLR: sur le Brésilien et l’Indien). Je gérais. Je voulais en garder sous le pied dans l’optique des prochaines courses. Et je ne les ai pas vus revenir. Franchement, je m’en serais voulu toute ma carrière si on avait loupé la qualification pour les JO à cause de moi. Je ne suis même pas fatigué. Je m’en veux, je me suis excusé auprès du groupe et je tirerai les leçons de ça.»
Des enseignements, Jacques Borlée et Carole Bam, les deux sélectionneurs, en auront aussi tiré de cette série. Ils auront apprécié le départ très convaincant de Robin Vanderbemden, qui a passé le témoin à Camille Laus en deuxième position. «Je suis fatigué, c’est donc que j’ai bien couru, sauf à la fin, estime l’intéressé. Je termine mal mes relais. C’est une constante.» Est-il prêt à enchaîner avec la finale? «Je ne sais pas, je vous dirai ça demain», lance-t-il laconiquement.
Quel quatuor en finale?
Quel sera le quatuor aligné en finale maintenant que le ticket pour les JO est validé? «Moi, je suis prêt», assure Dylan, qui, s’il devait courir, aura à cœur de prendre une revanche sur lui-même. Mais les possibilités sont nombreuses. Julien Watrin pourrait prendre la place de son pote Robin. Imke Vervaet, elle, n’enchaînera pas. Hanne Claes la remplacera, malgré les deux autres épreuves (400m haies et le relais 4x400m féminin) déjà à son programme?
Et Kevin Borlée dans tout ça? «Il s’est entraîné ce samedi», assure son frère Dylan. De là à dire qu’il est totalement remis de sa blessure au dos, il y a un pas énorme à franchir.
Si Jacques Borlée a raison de répéter qu’en finale, tout peut se passer, la Belgique réaliserait un véritable exploit si elle devait grimper sur le podium. Derrière l’ogre américain, la Jamaïque, la Pologne, la Grande-Bretagne et Bahreïn semblent en effet mieux armés que les Belges. Quel que soit son résultat ce dimanche, sa présence à ce niveau soulève l’enthousiasme en vue des Jeux. N’oublions pas que les Twins Borlée et Cynthia Bolingo, blessés, et Jonathan Sacoor, préservé pour le 400 mètres et le relais masculin, manquent à l’appel.
Le «mixte», un vent de fraîcheur
On se réjouit de l’apparition des relais mixtes. Ils apportent un vent de fraîcheur et ajoutent du piment à l’athlétisme. Ce samedi, le Japon fut la seule équipe engagée à commencer et achever le relais avec une femme. Cette tactique, osée, n’a pas porté ses fruits, les Nippons terminant derniers, mais a rendu la course plus animée encore.
Il y a fort à parier que ce dimanche soir, toutes les équipes placeront leurs athlètes féminines en deuxième et troisièmes relayeuses. «Pour jouer la gagne, il n’y a pas d’autre option possible», conclut Jacques Borlée.