Alejandro Valverde grand fan de Remco Evenepoel: "Il est unique"
Ce week-end, la Vuelta arrive chez Alejandro Valverde, qui n’a jamais caché son admiration pour Remco Evenepoel.
- Publié le 02-09-2023 à 06h00
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Ce week-end, Alejandro Valverde (43 ans) va accumuler les sollicitations. C’est que le Tour d’Espagne passe chez lui. L’ancien champion du monde (2018) en a profité pour nous donner de ses nouvelles et préfacer l’arrivée de l’étape de dimanche au sommet de Caravaca de la Cruz (1,8 km à 9,5%), un mur qu’il connaît sur le bout des doigts.
La Vuelta est passée à de nombreuses reprises par Murcie quand vous étiez coureur. Quels souvenirs en gardez-vous?
Ce sont toujours des instants magiques. Pouvoir rouler devant vos amis, vos voisins et votre famille, c’est un privilège. Je reste très fier de la joie que j’ai pu leur apporter et je n’oublierai jamais les témoignages d’affection de ces gens, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs dans le monde. Quand tu es au départ d’une étape, tu te rends compte de la passion que génère le cyclisme.
De manière générale, que signifie la Vuelta pour vous?
Prendre part à une telle course dans ton pays te donne toujours un surplus de motivation. J’ai obtenu de très bons résultats au Tour d’Espagne (NdlR: il l’a d’ailleurs gagné en 2009) que j’ai toujours adoré. En outre, c’est le rendez-vous de l’année pour l’équipe Movistar. Donc je savais qu’il fallait être prêt.
Quelles différences y a-t-il entre la Vuelta et le Tour de France?
Si je dois parler avec mon cœur, je vous répondrai que la Vuelta est plus belle, plus variée. Mais je ne suis pas objectif. Ce qui est certain en revanche, c’est que tout est plus grand au Tour de France. Il y a davantage d’attention médiatique. C’est une plus grosse machine. Cela peut bloquer certains coureurs qui n’aiment pas toute cette effervescence.
Que pensez-vous de la personnalité de Remco Evenepoel, qui s’affiche de plus en plus comme un patron?
Remco est quelqu’un d’unique, avec du caractère. Je dis ça dans le sens positif du terme. Il n’hésite pas à prendre la parole et c’est bien. C’est l’un des meilleurs coureurs du monde, ce qui donne plus de poids à ses mots. Je trouve ça impressionnant pour un gars de 23 ans.
Qui sont vos favoris pour la victoire finale à Madrid?
Remco et Roglic. Je pense qu’Ayuso sera sur le podium ou pas loin. Et en tant que membre de l’équipe Movistar, j’espère qu’Enric Mas réussira un gros résultat.
On sait que vous appréciez beaucoup Evenepoel. Pourquoi?
Je le répète : il a une personnalité à part. C’est quelqu’un qui a un sacré tempérament tout en ayant une lucidité extrême. Il n’a que 23 ans et on dirait qu’il est déjà dans le peloton professionnel depuis dix années. Ce qu’il réalise dans tous les domaines est exceptionnel. Il ne faut surtout pas banaliser tout ça.
Les Jumbo-Visma s’alignent avec deux leaders. Comment l’analysez-vous?
C’est une stratégie de plus en plus présente dans le peloton. C’est logique parce que c’est mieux d’avoir deux leaders plutôt qu’un seul. Je pense que Roglic et Vingegaard sont assez intelligents pour s’entendre. De toute façon, la course décidera naturellement qui sera le chef de file à protéger en dernière semaine.
Pensez-vous qu’Evenepoel sera déjà en mesure de jouer la gagne l’an prochain au Tour de France?
Pourquoi pas? Remco a déjà montré sa capacité à gérer une course de trois semaines en gagnant la Vuelta l’année passée. Or, je suis convaincu qu’il sera encore plus fort en 2024 parce qu’il aura un an de plus dans les jambes. N’oubliez pas qu’il est encore jeune dans le vélo.
Vous connaissez très bien l’ascension de Caravaca de la Cruz. Que pouvez-vous en dire?
C’est un col très difficile, croyez-moi. Il est fait pour les grimpeurs qui excellent dans les changements de rythme parce qu’il ne s’agit pas d’une pente régulière. Ça monte, ça descend, ça tourne et ça exige beaucoup de relances. La pente ne descend presque jamais sous les 9, 10%. Je sais que certains coureurs n’aiment pas ces variations.
Dont Remco Evenepoel…
Il a progressé en explosivité et peut profiter des replats pour revenir s’il a cédé du terrain en montée. Je suis convaincu que cette ascension fait tellement mal aux jambes que les favoris ne se découvriront pas avant les trois derniers kilomètres. À partir de là, ce n’est plus protégé, donc le vent pourrait jouer un rôle. Pour moi, les plus forts pourront pousser quelque 390 à 400 watts. Je ne pense pas qu’un coureur arrivera seul au sommet mais qu’il s’agira plutôt d’un groupe de 5-6 coureurs.
Alejandro, vous vous êtes découvert une nouvelle passion avec les courses de gravel?
Oui, j’adore ça. Il y a un mélange de vitesse et d’adresse qui me plaît. Il faut bien savoir piloter son vélo. C’est une discipline très technique et ça ne m’étonne pas que Wout van Aert s’y soit illustré récemment. En tout cas, je vais participer au Championnat du monde et je suis curieux de voir ce que cela donnera.