Marion Bartoli: "Pas facile d’exister après le cannibalisme de Roger, Rafa et Novak"
Marion Bartoli réalise les interviews d’après-match sur les courts, mais commente aussi des rencontres sur Prime Video.
- Publié le 31-05-2023 à 06h00
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C’est devenu, au fil des années, une des figures de Roland-Garros. La Française Marion Bartoli est à la fois en bord terrain pour interviewer les joueurs et joueuses, mais aussi sur les antennes de Prime Video, où elle dispense ses connaissances et sa science du tennis, sur ces Internationaux de France. Entre ses missions, l’ancienne lauréate de Wimbledon nous a accordé une interview dans le lobby de son hôtel.
Marion, quelles sont les casquettes que vous endossez sur Roland-Garros ?
Il y en a beaucoup. Je vais faire les interviews sur le Lenglen et le Chatrier en après-match. C’est un boulot pour Roland-Garros et les images sont reprises par les diffuseurs dans le monde entier. On tourne à quatre avec Fabrice Santoro, Alex Corretja, Mats Wilander et moi. Ensuite, je commente le tournoi pour Prime Video (NdlR: l’ancienne joueuse a d’autres collaborations par ailleurs).
Avez-vous un souvenir particulier d’une interview ?
Je me rappellerai toujours des larmes de Stefanos Tsitsipas quand il se qualifie pour sa première finale de Roland-Garros en 2021. Je pose une question sur le travail pour arriver à une telle performance. Et là, il y a des larmes qui coulent sur son visage. Le voir autant ému, c’était un moment particulier.
Pourquoi y a-t-il cette volonté de rester dans le monde du tennis ?
Ma famille, c’est le tennis. Ce que j’apprécie, c’est de me retrouver sur les tournois du Grand Chelem, de voir mes anciennes collègues, des amis, les organisateurs, les journalistes. Et puis la chance de pouvoir venir en famille et de faire découvrir ce milieu à mon mari et ma fille.
Comment voyez-vous ce Roland-Garros sans Nadal ?
C’est un moment particulier parce qu’on a tellement été habitué à le voir dominer ce tournoi. Son absence rebat les cartes. Tous les joueurs ressentent une tristesse particulière de ne pas le voir ici. Pour moi, un Roland-Garros sans Rafa n’a pas la même saveur. Si un nouveau joueur s’impose ici, en dehors de Novak, il y aura toujours la petite remarque pour dire : il a gagné mais sans battre Rafa. Son nom est tellement associé à Roland-Garros.
La pression ne sera-t-elle pas trop grande pour Alcaraz ?
Il a déjà réalisé de grandes choses pour son jeune âge. Je pense qu’il ressent une pression plus importante ici qu’ailleurs, parce qu’on l’attend plus. Sera-t-il capable de la gérer sur sept matchs ? Seul le tournoi va nous le dire. Sur le papier, cela s’annonce très compliqué. Mais bon, il a été capable de gagner un Grand Chelem et il est numéro un mondial. Il arrive en forme mais la concurrence sera sérieuse.
Comment voyez-vous la transition qu’on vit actuellement dans le tennis masculin ?
C’est une transition très intéressante parce qu’on voit arriver des jeunes avec une forte personnalité, et c’est nécessaire pour exister médiatiquement après le cannibalisme de Roger, Rafa et Novak dans ce domaine. Donc pour moi des garçons comme Medvedev ou Tsitsipas et les jeunes déjà présents ont réussi à créer quelque chose après une hégémonie sans partage pendant autant d’années. On va voir ce que cela donne en construction de palmarès car les trois autres ont mis la barre tellement haut.