Witsel anticipe la mise à la retraite
Axel Witsel (34 ans) met un terme à sa carrière internationale au bout de 130 caps. Le joueur de l’Atlético de Madrid a été un joueur essentiel pour ses sélectionneurs, mais la nouvelle génération, et Domenico Tedesco, le poussent vers la sortie.
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Publié le 13-05-2023 à 06h00
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À quoi Axel Witsel a-t-il pensé au moment de valider l’annonce de sa retraite internationale? Il l’a formulé dans le message qu’il a posté sur ses réseaux sociaux: il y avait une part d’émotion. On ne quitte pas une sélection nationale sans avoir pesé tous les éléments, surtout après quinze ans. Mais le joueur de l’Atlético de Madrid (34 ans) se savait à un carrefour, et il faut parfois anticiper certaines décisions.
Raccompagné par Tedesco
Axel Witsel avait fait de l’Euro 2024 un objectif pour tirer le rideau avec les Diables rouges. Il a dû avancer sa sortie d’un an, raccompagné par Domenico Tedesco. Le nouveau sélectionneur n’avait pas convoqué le médian lors du rassemblement de mars, et cela a surpris le joueur. Si le technicien allemand avait laissé la porte ouverte, il a vu, après les matchs en Suède et en Allemagne, que la nouvelle génération, incarnée par Amadou Onana et Roméo Lavia, avait des arguments.
Lucide, Witsel aussi l’a vu et il a peut-être compris que revenir dans le circuit ne serait pas simple. Au terme d’une saison, en club, où il joue un peu plus mais où il n’a pas toujours eu le premier rôle, le Liégeois a dû intégrer plusieurs paramètres dans sa réflexion. Finalement, l’histoire retiendra qu’il a disputé son dernier match pour la Belgique, et son dernier grand tournoi, au Qatar.
Le premier joueur inscrit sur la feuille
Quand Marc Wilmots puis Roberto Martinez ont été les sélectionneurs, Axel Witsel était le premier joueur inscrit sur la feuille de match. Si cela a été une évidence pendant des années, de 2012 à 2016 au moins, le vent de la contestation a commencé à souffler, ensuite, quand Sven Kums d’abord, Radja Nainggolan, surtout, ont été poussés, en coulisses ou par l’opinion publique, pour prendre la place.
Le Gantois était Soulier d’or, il jouait vers l’avant, l’Anversois était une sorte de chien fou, qui courait partout et frappait de loin. Les deux joueurs faisaient, selon certains, tout ce que Witsel ne faisait pas: jouer vers l’avant, donner un tempo et frapper de loin. Et pourtant, Witsel a toujours été titulaire, soutenu par Wilmots et Martinez.
Axel Witsel était un joueur essentiel pour l’équilibre de l’équipe nationale, surtout quand elle est passée à trois défenseurs. Son travail de l’ombre a souvent été diminué, parce que la position veut cela et que l’ancien joueur du Standard n’a jamais été d’un naturel spectaculaire, à l’exception de sa bicyclette contre Gibraltar, un soir d’août 2017 à Sclessin, comme un symbole.
De 2011 à 2018, il n’a manqué que dix matchs
Le Liégeois a marqué douze buts pour la sélection belge, et son premier lors de son premier match avec les Diables rouges, contre le Maroc. Il y avait pire comme entrée en matière, malgré la défaite (1-4). Depuis ce 26 mars 2008, "Chaloupe", comme il était surnommé, a été un acteur incontournable de la vie de la sélection.
S’il y a eu les joies, et la qualification pour la Coupe du monde 2014 comme premier grand moment, il y avait eu l’une ou l’autre peine, aussi, avant le grand voyage brésilien, et ce penalty manqué contre la Turquie, sur la route de l’Euro 2012. Witsel avait pris ses responsabilités, quand Timmy Simons, l’habituel tireur, s’était plaint d’une douleur au mollet pour passer son tour.
Il avait su surmonter l’échec, pour mieux rebondir et enchaîner une série de 27 matchs après la Coupe du monde au Brésil. Il y avait eu, aussi, la déception de l’Euro 2016 et un changement de sélectionneur au cœur de cette séquence, qui en suivait une autre: 33 titularisations, quasiment sans discontinuer, entre 2012 et 2014. Entre 2011 et 2018, il n’a manqué que 10 matchs, sur 96 possibles.
Après 2018, les blessures et des critiques plus dures
Cela rappelle que Witsel a rarement été blessé, et rarement installé sur le banc quand cela comptait. Après la Coupe du monde 2018, le temps a commencé à se gâter, les blessures ont été plus nombreuses, avec notamment la rupture du tendon d’Achille, à quelques mois de l’Euro 2020, joué en 2021. La course contre la montre réussie par le médian, pour être au rendez-vous, a prouvé son sens du devoir, et sa volonté de faire le nécessaire pour toujours venir en sélection et y tenir sa place.
Mais ces défauts étaient de plus en plus pointés du doigt, et ses qualités moins souvent mises en avant. Il n’a jamais voulu avoir un mauvais mot car, comme il le répétait souvent, "dans le foot, si tu ne peux pas accepter la critique, tu dois changer de boulot". La critique le touchait, tout de même, mais il ne voulait pas le montrer, endurci par l’épisode Marcin Wasilewski.
Le compteur d’Axel Witsel en sélection s’est donc arrêté à 130 caps. Il a conclu son message en souhaitant bonne chance à la nouvelle génération, et ce ne sont pas des mots en l’air. Witsel, qui suit des cours d’entraîneur, regardera avec attention l’évolution de la sélection. Dans l’ombre, comme son rôle sur le terrain le nécessitait.