Le RWDM et son président Thierry Dailly à 90 minutes de la D1A: "Ca a toujours été le but"
Les Molenbeekois sont à 90 minutes d’un titre et d’offrir une apothéose à la belle histoire entamée il y a huit ans par le président Thierry Dailly.
Publié le 12-05-2023 à 16h29 - Mis à jour le 12-05-2023 à 16h30
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Thierry Dailly, le président du RWDM, décompte les heures qui le séparent du match du possible titre de ce samedi (20h45) face aux RSCA Futures. Celui qui a eu l’audace et le courage de relancer le RWDM en 2015, qui lui a permis de grandir et de gravir les échelons un par un, rêve de franchir la dernière étape. Un retour en D1A en guise d’aboutissement après huit ans de labeur et de sacrifices pour un club qui lui colle à la peau.
Comment avez-vous vécu cette semaine particulière ?
Intensément, comme les six dernières. L’impatience est là. L’adrénaline et le stress aussi. Au début des play-off, j’ai dit aux joueurs que si nous gagnions les dix matchs, nous serions champions. On a pratiquement réalisé un sans-faute, ce qui nous a permis d’avancer vers notre but ultime. Il reste un match, à aborder avec respect, contre le voisin mauve.
Anderlecht ne sera finalement pas renforcé par des joueurs du noyau A. C’était une crainte ?
Non. Je voulais juste que les choses se passent normalement. Je ne vois pas pourquoi Anderlecht aurait fait ça, ne fût-ce que par respect pour ses U23 qui ont travaillé toute la saison.
D’autant plus que l’entente avec le RSCA est bonne depuis quelques années.
Nous sommes des clubs voisins, séparés par moins de 4 km. Dès le début, j’ai prôné le rapprochement et la collaboration plutôt que la rivalité qui a alimenté le passé. J’ai un énorme respect pour Anderlecht, qui reste le plus grand club de Belgique. Un respect qui va dans les deux sens. J’ai beaucoup d’amis du côté d’Anderlecht. Ils ont envie de fêter cette montée avec nous.
Samedi, il y aura 9 000 personnes dans un stade Machtens comble. Une fierté, non?
C’est pour vivre de tels moments que nous avons relancé le club en 2015. Rien que d’en parler, ça me donne des frissons. Si tout se passe bien, nous pourrons revivre ces beaux derbys la saison prochaine en D1A.
Cette D1A serait l’aboutissement de plus de huit années de travail pour vous.
On ne se rend pas encore vraiment compte du chemin parcouru. Peut-être plus à la fin du match... Je n’oublie pas d’où on a commencé, c’est ce qui nourrit ma passion. Je sais les obstacles qu’il a fallu franchir et ce sont d’ailleurs des moments qu’il ne faut pas oublier. Se dire qu’il y a huit ans nous jouions des matchs en D3 amateurs et que nous sommes désormais à 90 minutes de la D1A, c’est énorme. Et l’esprit de famille est toujours là, même si on lui ajoute des couches de professionnalisme.
Vous vous souvenez donc encore des débuts, en 2015...
Nous sommes partis de zéro, avec un projet sain, et nous avons gravi les échelons. Ça a été un travail de fond colossal mais avant tout une passion. On dit toujours que les 90 minutes du week-end sont les plus importantes, mais n’oublions pas toutes ces heures de préparation en amont, tout ce travail dans les bureaux et toutes ces personnes qui ont permis au club de grandir et de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Si le titre est au bout samedi, les émotions seront fortes.
Au cours de ces huit années, vous n’avez raté qu’un match…
À Mouscron l’an passé pour raison de santé. Et encore, je l’ai regardé à la télévision.
La D1A, vous l’imaginiez déjà en 2015?
Même au départ, en D3 amateurs, l’objectif a toujours été le même : ramener le RWDM en D1, mais je n’ai jamais fixé de date précise car c’est impossible à prévoir dans le sport. Durant cette période, il y a eu les attentats de 2016 qui ont fait mal à Molenbeek, et puis la période Covid. Il y a eu tout un processus à suivre, des investisseurs à trouver, ce que nous sommes parvenus à faire, et maintenant il faut concrétiser sur le terrain. Quand vous relancez un club comme le RWDM, vous n’avez pas le droit à l’erreur car il y a tout un peuple molenbeekois qui a tant souffert par le passé et pour qui ce club représente tout. Quand on pose les bons choix et qu’on rassemble les bonnes personnes, rien n’est impossible.
En parlant de bons choix, évoquons l’équipe de cette saison et surtout son staff emmené par Vincent Euvrard.
La clé du succès, c’est le collectif, cette bonne cohésion à tous les étages du club. Chaque année, à chaque promotion, nous avions le bon coach au bon moment. Danny Ost a été le coach clé à la relance, il a donné une crédibilité au projet. Drazen Brncic a été très important avec les titres de D2 et D3. Je n’oublie pas Vanderbiest, Stilmant et Demol, puis l’arrivée de Vincent, qui a professionnalisé le club. Avec Julien Gorius (NdlR : directeur sportif remercié en janvier) que je n’oublie pas, ni Serge Beerens qui a bossé avec moi pendant 5-6 ans.
Quel visage aura le RWDM en D1A?
On se concentre d’abord sur ce dernier match. La préparation pour la D1A débutera dès le lundi, que ce soit concernant les infrastructures ou le recrutement. On fera tout pour attirer des renforts, comme nous l’avons fait chaque année.