Action, Dévouement, Niveau : l’ADN que l’Union doit retrouver pour montrer un autre visage à Bruges
L’Union Saint-Gilloise a loupé son entame de playoffs en partie par sa faute. Elle doit retrouver les valeurs qui ont fait sa force.
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Publié le 05-05-2023 à 07h32
L’Union a démarré les playoffs par une défaite contre l’Antwerp. Au-delà de la solide prestation de l’équipe de Van Bommel et de la perte de la seconde place, c’est la manière avec laquelle elle est intervenue qui inquiète. “Je ne veux pas faire de reproches à mon groupe, mais j’attends plus de lui”, a dit Karel Geraerts face aux médias, quelques minutes après avoir tenu un discours direct à ses joueurs à même la pelouse. Pour rebondir à Bruges samedi, le vice-champion devra retrouver son ADN, avec le A d’action, le D de dévouement et le N de niveau.
Action plutôt que réaction
”Cela dure depuis un moment : on est dans la réaction plutôt que dans l’action. On fait de mauvaises entames et on rentre à la mi-temps en étant mené. Ça nous a souri pas mal de fois, mais en fin de saison, c’est plus compliqué, surtout en Champions playoffs. Cette fois, on l’a payé.”
Les mots de Teddy Teuma sont justes. Le capitaine a ciblé un des grands problèmes de son équipe. Que ce soit à Courtrai (2-1 à la pause, 2-4 score final), contre Saint-Trond (0-1, 2-1), Malines (0-1, 2-1) ou à Genk (1-0, 1-2) : l’Union a souvent mal démarré, ces derniers temps. Sa qualité lui a permis de ne pas connaître la défaite en Pro League depuis février, mais ce besoin récurrent de se faire piquer avant de réagir était aussi le signal d’une certaine nonchalance.
Si cela passe en phase classique, ce manquement ne pardonne plus en playoffs, surtout face à un Antwerp, qui sait fermer la boutique à double tour lorsqu’elle mène.

”Ne pas avoir joué pendant dix jours nous a peut-être pénalisés, on a eu du mal à remettre la machine en route”, s’interroge Anthony Moris, qui ne nie pas l’évidence : “Quand tu gagnes les deuxièmes ballons, comme en deuxième mi-temps, que tu es plus précis et que tu commences à manger physiquement l’Antwerp, alors ça va mieux.” Le gardien sait aussi que “le contexte était différent en seconde période puisqu’on n’avait plus rien à perdre et qu’on devait se lâcher.” L’indice de pression mise sur l’adversaire calculé par Wyscout est d’ailleurs trois fois plus élevé pour la seconde période que la première.
À Bruges, il faudra lâcher les chevaux dès l’entame, ce qui ne veut pas dire attaquer à tout va, mais être prêt à aller au duel dès la première minute.
Dévouement : un collectif à retrouver
Le dévouement, le sens du collectif et de l’effort supplémentaire a été la qualité numéro un de l’Union pendant plus de deux ans. Il a fait défaut, mercredi. Personne n’a su compenser la perte de balle – évitable – de Lazare sur le 0-1, mais beaucoup l’ont pointé du doigt, alors qu’elle était intervenue de l’autre côté du terrain. La manière dont Boniface est sorti à la 60e direction le vestiaire sans passer saluer le banc, ni son entraîneur, donne l’impression qu’il n’a pas accepté ce changement, pourtant logique vu sa prestation. “Notre point fort, normalement, c’est d’être un collectif où chacun se bat pour l’autre”, souligne Bart Nieuwkoop. “Ce mercredi, il a fait défaut en première période.”
Mon équipe a manqué de cohésion
”Je n’ai pas vu assez de cohésion dans mon équipe”, résume Geraerts. “On n’a pas trouvé les connexions entre joueurs et c’est notre plus grand manquement.” Peut-être la fatigue mentale commence-t-elle à se faire ressentir pour une équipe qui a disputé mercredi le 52e match de sa saison. “Après le 2-0, mentalement c’était dur, mais je n’ai pas eu les ressources pour pousser mon équipe à revenir, donc je suis un peu frustré de mon match”, admet honnêtement Teuma.
Niveau : quelques cadres en baisse
Et puis certains n’ont pas joué juste, tout simplement. “Il y avait trop de joueurs en dessous de leur niveau”, explique clairement le T1. Cela était déjà le cas depuis quelques matchs, mais ces manquements étaient camouflés par des remplaçants qui amenaient un deuxième souffle et permettaient à l’Union de renverser la situation.
On doit se regarder dans le miroir
”Il faut saluer la bonne montée des remplaçants qui nous ont permis d’aller un peu mieux. Avant cela, on était trop emprunté, pas dans le bon tempo. J’espère que ça permettra à ceux qui jouent d’habitude de se remettre la tête à l’endroit, de se regarder dans le miroir”, préconise Anthony Moris. “On n’était bons ni dans l’état d’esprit, ni dans les duels, ni techniquement : chacun doit se remettre en question et relever la tête”, conclut Teuma. “C’est une claque, mais c’est mieux de l’avoir prise maintenant et de réagir, que de la prendre plus tard et d’avoir des regrets ensuite.” L’Union doit rebondir. Bonne nouvelle pour ses partisans, c’est une de ses grandes forces.
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