Pourquoi l’Union doit jouer à Bruges moins de 72 heures après son match contre l’Antwerp : les explications du “casse-tête” du manager du calendrier
Nils Van Brantegem explique le calendrier inhabituel de la finale de la Coupe et des matchs de playoffs de l'Union Saint-Gilloise.
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Publié le 04-05-2023 à 17h25
Beaucoup d’amateurs de foot belge s’interrogent sur le calendrier de ce début de playoffs : pourquoi la première journée s’est-elle tenue le même week-end que la finale de la Coupe de Belgique ? Pourquoi l’Antwerp a-t-il ensuite joué à l’Union trois jours après cette finale ? Et pourquoi cette même Union Saint-Gilloise doit-elle disputer son deuxième match, à Bruges, samedi à 18h30, soit moins de 72 heures après le premier ?
”On a l’habitude d’enchaîner les matchs européens et cela a été la même chose pour l’Antwerp, donc je ne vais pas me plaindre”, disait Karel Geraerts mercredi soir après la défaite face au Great Old. “Mais ce n’est pas très logique.”
L’explication vient des difficultés du manager du calendrier à construire l’agenda du championnat, playoffs compris. Un casse-tête toujours plus complexe.
1. Pourquoi la finale de la Coupe n’a pas été isolée comme d’habitude

Tout le monde l’a noté : contrairement à la tradition, la finale de la Coupe entre l’Antwerp et Malines n’a pas été le seul match de l’élite le week-end passé puisque les playoffs ont commencé au même moment. Chose encore plus étrange, un match de la première journée – Union-Antwerp – a même dû être reporté au mercredi. Pourquoi ne pas avoir isolé la finale, comme d’habitude, quitte à commencer les playoffs le week-end du 6 mai et décaler une journée de ce mini-championnat en semaine (ce ne sera pas le cas cette année puisque les six journées se tiennent sur six week-ends) ?
Bruges, Genk et Anvers ne veulent pas de match de nuit.
”De plus en plus de rencontres doivent être jouées lorsqu’il fait jour, à la demande de bourgmestres et de leurs forces de polices”, explique Nils Van Brantegem, le manager du calendrier. Des requêtes effectuées pour des raisons de sécurité, principalement. “Les communes de Bruges, Anvers et Genk ont fait une demande en ce sens.” Aucun de leur club ne verra un coup d’envoi dans son stade être donné après 18h30 dans ce tour final. Seule l’Union, avec son match décalé de la première journée contre l’Antwerp à 20h30 mercredi, était dans le cas.
En Europe playoffs, le Standard disputera, lui, toutes ses rencontres à domicile le samedi à 20h45. Gand, le samedi ou le dimanche à 20h30 ou 20h45. Comme le championnat termine déjà très tard cette année, le 4 juin, repousser le tout une semaine plus loin n’était pas possible.
2. Pourquoi il n’y a pas de journée de playoffs en milieu de semaine
Contrairement à ce qu’il se passait d’habitude, il n’y a donc pas non plus de journée de playoffs décalée en milieu de semaine. Une bonne chose pour les supporters qui se déplacent au stade et ont souvent regretté ces journées “mid-week”. Cela aurait au moins eu comme avantage, cette fois, d’isoler la finale de la Coupe.
Il n'y a qu'une semaine de libre à cause des Coupes d'Europe
Mais décaler une journée en milieu de semaine était particulièrement compliqué cette année. Et pas juste parce qu’il faut jouer de jour. “Les deux prochaines semaines sont occupées par les demi-finales aller et retour des Coupes d’Europe”, explique Nils Van Brantegem. “Idem pour la finale de l’Europa League, le mercredi 31 mai entre les cinquième et sixième journées de playoffs. Il restait juste un milieu de semaine de libre, entre les journées quatre et cinq des playoffs, mais placer quatre rencontres en semaine, à 19 heures (NdlR : pour éviter un horaire de nuit à la demande des bourgmestres) n’est pas une solution idéale pour les fans qui se déplacent au stade.” La Pro League leur avait promis de faire des efforts à cet égard. Parole tenue.
3. Pourquoi l’Union jouera à Bruges samedi et non dimanche
L’Union est un peu le dindon de la farce, dans l’histoire, même si l’on accepte la situation telle qu’elle est, à Saint-Gilles. L’équipe de Karel Geraerts verra le coup d’envoi de son deuxième match des playoffs à Bruges être donné samedi à 18h15, soit un peu moins de 70 heures après son premier, face à l’Antwerp (mercredi, 20h30). La tradition veut pourtant que l’on respecte, au minimum, 72 heures d’écart entre deux rencontres.

Programmer Club-Union dimanche après-midi aurait permis cela… mais la commune brugeoise a refusé cette option puisqu’une course populaire de 15 kilomètres est programmée au centre de la Venise du nord, le dimanche. “Et les rôles de garde de la police sont faits de telle sorte que cela ne pouvait pas se tenir le samedi soir non plus : 18h15 était le créneau le plus tardif possible”, pour ne pas que les policiers qui gèrent le match du Club soient aussi ceux de faction au jogging, explique Nils Van Brantegem.
4. Encore plus compliqué dans le futur ?
Les choses ne seront pas forcément plus faciles la saison prochaine, même si le championnat repassera à 30 journées de phase classique. La faute à l’Euro et aux JO qui suivront.
Avec 41 journées de championnat et des matchs européens en plus, ce sera un cauchemar
“Il a déjà été prévu que la finale de la Coupe de Belgique 2024 se déroulera le jeudi de l’Ascension, juste avant la huitième journée des playoffs”, qui en comptera dix, explique Nils Van Brantegem. “Entre les désidératas des clubs, l’Euro, les JO, le Tour des Flandres qui tombera une semaine plus tôt : ça restera très compliqué. Et à partir de 2024, il y aura encore deux journées de Coupe d’Europe en plus au calendrier UEFA. Je peux déjà vous dire qu’il n’y aura pas de trêve hivernale. Enfin, en 2025-26, la FIFA a déjà prévu qu’elle compte exiger deux semaines de préparation supplémentaires à la Coupe du monde. Organiser 41 journées de championnat (NdlR : en comptant l’éventuel barrage européen), c’est un cauchemar.”
Comme on dit dans ce cas-là : il va falloir être “créatif”.