Noah Ohio: "Dans cinq ans, j’aimerais être en Premier League"
Noah Ohio, le numéro 10 du Standard, répond à 10 thématiques. Il a joué le jeu, avec son sourire caractéristique. Monologues. C. Bruges - Standard : Samedi, 18h15
Publié le 29-04-2023 à 06h00
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Dans le vestiaire liégeois, son rire ne passe pas inaperçu. Neuf mois après son arrivée au Standard, Noah Ohio (20 ans) a trouvé son rythme de croisière, sur et en dehors du terrain.
Depuis le début de l’année, l’attaquant néerlandais est le deuxième meilleur buteur des Rouches (cinq réalisations). Et c’est avec le statut d’attaquant titulaire qu’il aborde les Europe playoffs.
Numéro 10
"Mes amis m’ont pris pour un fou"
"Quand je suis arrivé, on m’a proposé la liste des numéros. Je voulais le 9 mais Renaud (Emond) l’avait. Quand j’ai vu que le 10 était libre, je n’ai même pas réfléchi, je l’ai pris. Mes amis m’ont pris pour un fou. Je sais que ça a surpris, même au sein du vestiaire, qu’un gars de 19 ans choisisse ce numéro. Je suis quelqu’un de confiant, je crois beaucoup en moi mais je ne suis pas arrogant. Je sais que je n’ai pas livré une première partie de saison digne d’un numéro 10. Au début, j’étais seul, dans un nouveau pays, je me suis blessé à plusieurs reprises. C’était difficile de me montrer. La pause à Marbella, durant le Mondial, m’a beaucoup aidé . J’ai reçu du temps de jeu en amical et cela m’a donné confiance. Je savais que je pouvais apporter mes qualités et je suis content de le montrer de puis le début de l’année."
Europe
"On m’a parlé des matchs contre Arsenal et Liverpool"
"C’est l’objectif avoué. Le Standard est un club qui doit jouer l’Europe. Et je crois que ce groupe est capable d’y aller. On a joué plusieurs matchs de manière phénoménale, contre les grosses équipes. On va jouer chaque rencontre de playoffs avec la même envie. Je suis tellement excité à l’idée de jouer l’Europe à Sclessin la saison prochaine. On m’a parlé des matchs contre Arsenal, Liverpool…. On va tout donner pour parvenir à retrouver ce genre d’émotions."
But
"J’ai appris que je pouvais faire un bon match sans marquer"
"C’est très important pour moi. C’est le job de l’attaquant. J’adore ce feeling, quand le ballon touche le filet puis qu’il faut célébrer. C’est comme une drogue. Quand j’étais jeune, c’était la seule chose à laquelle je pensais. Mais cette saison, j’ai appris qu’un attaquant peut être crédité d’un bon match sans forcément marquer. Les meilleurs buteurs du monde aident leur équipe même quand ils ne marquent pas. Bien sûr, j’ai toujours envie d’inscrire un triplé à chaque match car les statistiques sont importantes. C’est ce qui vous définit, en tant qu’attaquant, pour les gens qui ne regardent pas les matchs. J’ai mis cinq buts, mais tous ceux qui voient les matchs peuvent percevoir mes progrès. J’ai aussi donné quatre passes décisives : cela ne m’était jamais arrivé. Le sentiment de donner un assist est différent que celui de marquer, mais j’ai appris à l’apprécier. On travaille beaucoup là-dessus à l’entraînement : jouer pour l’équipe et plus seulement pour moi."
Xavi Simons
"J’espère le retrouver en équipe nationale"
"C’est un de mes meilleurs amis. On s’est rencontré quand on avait dix ans à un tournoi en Espagne. Il jouait au Barça et moi à Manchester United. C’est mon gars, je suis super fier de lui. Il fait une super saison au PSV. Je vais parfois le voir à Eindhoven. Il regarde mes matchs. On se débriefe, on se conseille. C’est devenu une star mais il est resté humble. On a joué ensemble dans les équipes nationales de jeunes aux Pays-Bas et j’espère le retrouver chez les A. Je pourrais aussi jouer pour le Nigeria, le pays de ma maman. Elle m’a demandé de choisir les Super Eagles mais les Pays-Bas sont ma priorité. Je pourrais aussi jouer pour l’Angleterre, où évolue un autre de mes meilleurs amis, Jude Bellingham. On s’est rencontré quand je jouais pour Manchester City, à 12 ans. On n’était pas de très bons amis, au début mais on est ensuite devenus inséparables."
Ronny Deila
"J’ai signé ici grâce à lui, malgré un appel de Kompany"
"On a une relation de père à fils. On se parle énormément. Pas toujours de manière positive. Je crois que je le fatigue parfois (sourire) . Il est la raison principale pour laquelle je suis venu ici, malgré un appel d’une heure de Vincent Kompany pour que je signe à Burnley. Mais j’avais donné ma parole à Ronny. Il sait ce dont j’ai besoin. Il est très dur avec moi. Cela a encore été le cas cette semaine à l’entraînement : je ne suis pas revenu après une action offensive et il m’a fait un sermon. Je sais qu’il le fait pour mon bien. Après l’incident au Club Bruges, où j’étais fâché après mon remplacement, il m’a parlé durant deux heures. Il était fâché. Ma maman était fâchée aussi. Je me suis excusé, cela n’arrivera plus. C’était une mauvaise réaction. Je dois accepter ses choix. Il sait être dur mais il sait aussi être très drôle."
Réseaux sociaux
"J’ai créé un hashtag avec ma devise"
"J’y suis très actif. Les réseaux sociaux c’est une manière pour moi de connecter avec mes amis, avec les fans et de montrer une autre facette de ma personnalité. Dès que je suis arrivé, j’ai voulu être proche des supporters. C’est un douzième homme incroyable, comme je l’ai écrit sur Twitter après la story de Paintsil (qui critiquait l’arbitrage après Standard-Genk) . J’ai aussi créé un hashtag #GGIIM : Go get it, I must. Cela veut dire que tu dois faire tout ce que tu peux pour atteindre tes objectifs. C’est un peu ma devise. J’en ai même fait un logo, que j’ai sur mon téléphone. J’ai aussi fait quelques casquettes que j’ai distribuées à mes amis. Peut-être qu’un jour, j’en ferai une marque, qui sait. Je pense que c’est une devise qui parle à tout le monde, dans tous les domaines. "
Sucreries
"J’en mange moins qu’avant"
"C’est mon péché mignon. Ce n’est pas toujours bon à manger pour un footballeur, je le sais. J’en mange moins qu’avant. C’est dur, mais depuis que je fais ça et que je bois plus d’eau, je me blesse moins. Maintenant, j’ai un chef à la maison. Ce n’est pas toujours le côté le plus fun du métier mais je vois les résultats donc cela m’encourage à continuer. Physiquement, je me sens mieux, je suis plus léger. Je suis plus rapide sur les premiers appuis. Si je veux devenir le joueur que je rêve d’être, je dois faire ces efforts. Mais j’aime tout de même manger mon plat préféré quand j’en ai la possibilité : des pâtes aux scampis."
Manchester
"J’ai joué avec Foden et Sancho"
"C’est ma maison. Quand j’étais petit, je jouais dans le club de ma ville, Almere, et on a été invité à un tournoi à Manchester. J’avais neuf ans. J’ai terminé meilleur buteur du tournoi. J’ai été recruté par Manchester United et toute ma famille est venue en Angleterre avec moi. J’ai joué avec des garçons comme Elanga ou Greenwood. Un an plus tard, j’ai quitté United, dont je suis pourtant un grand fan, pour Manchester City, car la formation y était meilleure. J’ai beaucoup progressé aux côtés de joueurs comme Foden, Sancho, Brahim Diaz ou Nmecha. Manchester est resté gravé en moi. Ma famille y vit toujours, mes amis aussi. C’est là que je me rends quand j’ai des congés."
Échauffement
"C’était une erreur et je ne le referai plus"
"Je vois où vous voulez en venir (rires) . Lors de mon deuxième match pour le Standard, en août face au Cercle, quelqu’un m’a aperçu en train de saluer ma famille pendant que je m’échauffais. J’étais très heureux d’être là, c’est vrai. On a dit que je n’étais pas sérieux car je me suis blessé en fin de match. C’est difficile de me défendre, c’était une erreur, je ne la ferai plus. L’échauffement est important. Celui-là n’était sans doute pas suffisant, même si personne n’aurait rien dit si je ne m’étais pas blessé."
Lukaku
"C’est un modèle et c’est super d’être comparé à lui"
"J’ai entendu qu’on me comparait parfois à lui et c’est super à entendre car je l’adore. Lukaku est parfois critiqué, mais c’est un monstre. Il n’a pas toujours le respect qu’il mérite. Je regarde tellement de vidéos de lui. Il est phénoménal. Si je fais une carrière comme la sienne, on pourra dire que j’ai fait les choses bien (rires). Il est très complet, c’est un modèle. J’ai beaucoup de travail à faire pour atteindre son niveau – comme améliorer mon jeu de tête – mais j’espère, un jour, devenir un attaquant de haut niveau, qui joue la Ligue des champions chaque année. Je ne compte pas quitter le Standard cet été, sauf offre qui ne se refuse pas. Ma prochaine étape, dans un monde idéal, c’est de jouer dans une ligue du top 5 européen. Et dans cinq ans, j’aimerais être un attaquant de Premier League. C’est mon but car j’ai l’impression que j’ai le profil pour jouer dans cette ligue. Mais mon rêve, c’est de jouer pour le Real Madrid car je suis un grand fan des Merengues."